Fanfic n°10

Brother and Sister

21 juin 1***, château de Camelot, appartement du Prince Arthur

Point de vue du Prince Arthur
Lucile ajoutait de l'eau fraîche dans le bac d'eau chaude, lissait une dernière fois les plis du vêtement royal, astiquait une pomme rouge, aérait la chambre, chassait le chien à coup de chausson, fermait finalement la fenêtre, passait un coup de chiffon sur une botte... Et s’acquittait bien sur de toute ces taches avec force grommellements et prières accablées. Le jeune prince, encore dans son lit, observait sa nourrice avec un amusement grandissant qui pourtant n'arrivait pas à obscurcir l'angoisse qui le tenaillait depuis plus d'une semaine.

- Allons Arthur, cessez de vous frotter les yeux ainsi. Autrement je leur prévois un brusque changement de couleur... De bleus azur à rouge sang !!! gronda la nourrice.
- Oui ça jurerait atrocement avec la couleur de ma chemise, ironisa Arthur.
- Ah monsieur, assez de pitrerie ! Il n'est plus le temps de rester coucher... spécialement ce jour !!!
- Mais Lucile ! Je... J'avoue... Je ne me sens pas très bien, un peu fiévreux, un peu faible...
- Votre royale personne serait-elle indisposée ? Demanda Lucile
- Je le crains nourrice de mon cœur ! J'ai bien peur de ne pas pouvoir...
- Balivernes ! Vos joues sont rouges et vos yeux pétillent ! Railla la vielle nourrice.
- Je croyais que j'avais les yeux si rouges que tu craignais pour la sauvegarde de leurs couleurs, réagit le prince.
- Et bien votre langue bien pendue prouve que tout va pour le mieux mon garçon. Levez vous, ou je vous promet que votre toilette se fera par projection d'eau... et ce dans votre lit.

Arthur grommela et se leva. Il garda une face obstinément boudeuse durant toute la durée de la toilette. Et tandis que Lucile reprenait avec entrain ses bougonnements, le jeune prince pensait avec angoisse à l’événement de la journée : l'arrivée de Morgane de Tintagel, fille de Gorlois ami du roi.
Ce dernier était mort sur le champ de bataille il y a quelques semaines déjà, en héros. Et la jeune Morgane se retrouvait orpheline.
« Une situation bien banale. La mort en héros des chevaliers était malheureusement chose commune et ces derniers laissaient souvent des enfants derrière eux. Moi même je suis un petit peu dans ce cas là. Mais alors pourquoi le cas du compte de Tintagel est traité avec tant de déférence ? On accueille pas tout les orphelins à Camelot alors pourquoi accueille-t-on Morgane ainsi ? On dit même qu'elle deviendrait la pupille du roi ! Non franchement, je ne comprend pas et cela m'inquiète. Pupille du roi... Elle deviendrait un peu comme sa fille non ? Père chercherait-il à me remplacer ? Est ce que je ne lui donne pas satisfaction ? Est ce que je ne lui fait pas honneur ? Est ce qu'il juge que je fais un fils ou un prince médiocre ? Est ce qu'il me considère comme responsable... Est ce qu'il m'en veut de la mort de ma mère ? »
Le visage du jeune prince se crispa. Oui Arthur avait peur. Il ne craignait pas pour son titre ou pour son trône. Pleinement conscient de son sang royal, il savait que Morgane n'aurait jamais aucun droit au trône. Arthur ne craignait pas de perdre son statu de prince. Non, il craignait de perdre son statu de fils.

Auberge du pont-Soleil, route de Camelot
Point de vue de Morgane
Morgane fixait le soleil levant pendant que sa gouvernante finissait de la coiffer. Elle souriait, mélancolique et triste, comme elle le montrait rarement quand elle n'était pas seule. La lumière faisait ressortir son teint pâle et ses yeux si clair. Elle grimaça quand un coup trop sec de la brosse lui tira les cheveux. Son apparence avait fait preuve d'un soin tout particulier. Sombre sans être lugubre pour signifier le deuil, enrichie de quelques perles et dentelles pour paraître mesure ment riche, encore en signe de deuil. La famille de Tintagel voulait prouver que la disparition de la vitrine de la famille, Gorlois, n'avait pas affaiblit ou détruit la grande famille. Ils comptaient tous sur Morgane pour marcher dans les traces de son père auprès de la famille Pendragon, mais de manière tout à fait différente.
« Je serais à la hauteur de toute leurs attentes. Je ferais même mieux. Je vais leur prouver que je suis la digne de fille de Gorlois de Tintagel »
Morgane tira les rideaux, oublia sa mélancolie et sortit de sa chambre la tête haute, comme un soldat partant en guerre.

Château de Camelot, grande salle
Point de vue du Prince Arthur
Lucile enfin satisfaite de l’apparence royale, Arthur descendait les escaliers et entrait dans la grande salle, en plein branle bas de combat. Les aides-cuisiniers courraient dans tous les sens pour chercher un ingrédient ou un ustensile, bousculant ainsi les lingères et servantes qui arrangeaient nappes, tapisseries et couverts. Et tous ce bruit répercuté sur les hauts plafonds de la grande salle était accentué à l'infini et vrillait les tympans du jeune prince, septique.
« Les soldats font moins de tapages avant une bataille. Il faut vraiment que cette Morgane soit important. ». Une certitude qui ne fit qu'accentuer son angoisse. Décidé à faire quelque chose d'utile de son temps, il s’apprêtait à sortir trouver son maître d'armes et faire quelques passes. Au moment où il se retournait vers la porte, le roi apparut.
La trentaine bien entamée, vêtu de son vêtement de soie noire et de pourpre, sa couronne d'or et de rubis sur la tête, Uther était encore un roi vigoureux. Il entra, un sourire aux lèvres et les pattes d'oies lui creusant déjà joliment les yeux, observant les préparatifs. Arthur fronça les sourcils : « Il devait être moins bien vêtu pour son mariage. C'est sûr, il prend l'affaire à cœur.» Le roi sembla enfin remarquer son fils, qui s'inclina sous le regard royal.
- « Ah mon fils !
- Sire.
- Je vois que tu es présentable...
« Comme si Lucile allait accepter que je sorte à 3 cheveux de travers... Il faut que je me calme, je deviens acide... »
- Merci Père...
- Tu es beau mon fils... Tu ressembles à ta mère...
Le compliment suprême... Arthur se sentit rougir.
- Ce sont des choses qui arrivent souvent. On dit aussi que Morgane ressemble beaucoup à son père... »
Il prononça ses paroles avec une inexplicable émotion. Arthur passa du ravissement le plus complet... à une colère mêlée d'angoisse... envahissante... empoisonnante... Cette Morgane... il ne pourrait pas l'aimer... il allait la détester... la haïr... Même sans la connaître... Par principe... Elle voulait le remplacer, lui voler son père, devenir la fille du roi... Et lui, ne serait rien d'autres que l’Héritier, la marionnette...
« Je suis le fils de mon père !!! Je dois déjà chasser les manifestations d'amour paternel... Et elle vient tout me prendre. C'est peut être indigne de moi, c'est peut être immoral, excessif ou injustifié... Peu m'importe. Je ne me laisserais pas faire ».

Chemin de la Citadelle.
Point de vue de Morgane
Après une chevauchée tumultueuse, on avait monté la chaise à porteur pour parcourir les derniers kilomètres de façon honorable. Morgane était montée à l’intérieur et s'appliquait à se fabriquer un air de circonstance. Une façade agrémentée d'un joli sourire. Comme à son habitude... Elle savait parfaitement que sa famille l'envoyait à Camelot pour servir de potiche, de vitrine pour la famille de Tintagel.
« Camelot ne se souvient que de mon père et s'imagine toute la famille Tintagel à sa ressemblance. Mon père était bon et valeureux. C'était un homme d'honneur, de valeurs. C'est loin d'être le cas. Toute la portée n'est pas bonne à prendre... ». Elle méprisait ouvertement ses oncles, tantes et cousins. Il n'était à ses yeux qu'une bande de rats. Mais elle savait qu'elle n'avait pas le choix, elle ne l'avait jamais eu.
« On ne choisit pas sa famille et il se trouve que la famille est la seule à pouvoir vous contrôler, voire vous modeler... La seule chose qu'on puisse faire, c'est tenter de résister en attendant son heure. D'être forte. »
Et forte, elle l'avait été; elle avait su résister. Vouée au silence et à l'inaction, elle avait su en profiter pour observer et réfléchir, mue par une curiosité qui la poussait à entendre tout les discours, ceux qu'on lui tenait et ceux qu'on lui cachait. Elle avait même développé la capacité de deviner ces derniers, elle tentait de deviner la personnalité cachée de ses contemporains. Et tous cela enveloppé dans un caractère de fer forgé sur une éducation et des principes rigoureux par un père adoré, vénéré... Elle se disait souvent en elle-même : «Ma pensée est la seule chose qui m'appartient vraiment. Je ne laisserais personne me la ravir »
A présent, elle envisageait son installation à Camelot comme, entre autre, un bon moyen de s'échapper de sa haute tour. Sa situation n'avait été viable que tant qu'elle avait la certitude que son père pouvait revenir à tout instant pour la réconforter. Mais la nouvelle de la mort de son père avait transformée la situation. Personne ne viendrait plus jamais la consoler. Et la douleur du deuil s'ajoutait à l'angoisse de l'avenir. A Camelot, elle saurait loin d'EUX.

Point de vue inconnu, dans la foule
Ils se glissaient tous trois à travers la foule, trois silhouettes noires encapuchonnées dont l'une d'elle était celle d'un enfant. Le capuchon de cette dernière tomba, révélant le visage d'une fille blonde aux hautes pommettes et aux grands yeux sombres. Une main jaillit et une voix de femme cracha :
«- Ta capuche !!! Remet là !!!
- Depuis quand me donnes tu des ordres ? Murmura la fillette.
- C'est dangereux...
La jeune fille s’exécuta mais tourna ses grands yeux noirs vers l'allée.

Point de vue de Morgane
On s'approchait maintenant de l'entrée de Camelot. Le stress bien connu des comédiens tordait le ventre de la jeune fille. Elle s’apprêtait à craquer quand elle et son équipage entra dans la ville basse. Guirlandes, fleurs et rubans de tissus colorés s'étalaient sur les arbres et sur les chaumières. Partout, les gens souriaient et applaudissaient sur son passage. On la bénissait, on la remerciait, on la saluait, on s'inclinait... parce qu'elle était la fille unique de Gorlois de Tintagel, l'ami du roi, si bon si généreux avec le peuple, conseillant son ami Uther en pensant d'abord au peuple. On l'aimait, les gens l'aimaient sans condition. Et pour elle, qui vivait depuis plusieurs semaines dans une ambiance de deuil et de peine, voir et recevoir tant d'amour et de joie, de gratitudes authentiques... Irma, la gouvernante tourna la tête et vit pour la première fois depuis un sacré bout de temps un vrai, un grand, un beau sourire sur les lèvres de sa protégée. «Et cela vaut bien tous les trésors et toutes les récompenses. »
La joie de Morgane était si grande que ce qui suivit fut noyé dans un océan de bonheur. Son regard bleu croisa deux pupilles sombres et la liesse disparut.

Tension... Peur... Plus de place bondée. La foule avait reculée, c'était terrée dans le fond. Plus de sourire, disparu... Tension et peur... Une dizaine d'hommes en armure se tenaient au centre de la place... Des chevaliers de Camelot... Des chevaliers sans armes... Peur et Tension... Des arbalétriers les tenaient en respect... Une exécution... Ils regardaient tous en l'air... L'un d'eux souriait... Angoisse dans l'air... Une femme leva le bras...Morgane se reconnut... Tension...Bras abaissé... Peur... Des hommes tiraient sur le peuple... Cris Peur Tension... Angoisse... Et la certitude d'être une monstre...

Les cris de peur se muaient en cris de joie, de bienvenu... La jeune fille n'avait même pas eu le temps de perdre son sourire. On commençait à lui jeter des fleurs... Et ainsi fut oublié la première vision de la Fée Morgane.

Point de vue de prince Arthur.
« Quel vacarme ». Le prince sentait grimper en lui un bouillant complexe d’infériorité. Il distinguait à présent le début de la procession. Il leva les yeux, son père rayonnait. « Je vais vomir... » pensa le jeune prince. Ils entraient dans la cour. Uther commença à descendre les marches. Son fils le suivait, restant à sa droite comme l'indiquait l'étiquette. La chaise à porteur entrait dans le cour. Il tendit le cou. Arthur ne parvenait pas à la voir. On ferma les portes de la citadelle et Morgane apparut enfin.
Plutôt grande pour son âge, vêtue de sombre, les cheveux longs et bouclés, le visage pâle éclairé par des yeux bleus d'eau. Très jolie certes, mais Arthur ne voyait que sa démarche assurée au devant de son père et de lui. Parvenue au 5 mètres réglementaires, elle ne s'inclina même pas. « Si elle respecte même pas la royauté... ». Il ne pensait pas que son père laisserait passer ça... Finalement si.
Uther s'avança, pris le visage de Morgane entre ses mains, délicatement et dit :
- Aussi belle que l'était sa mère.
Morgane sourit et murmura :
- Croyez moi quand je vous dis que c'est la parole la plus aimable qu'on ait eu pour moi depuis longtemps....
- Compte sur moi pour réparer cela mon enfant.
La jeune fille sourit, recula d'un pas et s'inclina devant le roi. Puis elle se tourna vers Arthur. Et sourit en disant:
- Voila donc le fameux Prince Arthur...
Elle inclina simplement la tête. Arthur se sentit rougir de colère. Voilà qu'elle ne respectait pas non plus son titre. Elle venait lui prendre sa place et elle lui manquait de respect !!! Non vraiment ça n'allait pas être simple...
- Bien mes chers amis !!! Un bon dîner a été préparé pour notre jeune invitée Morgane, faisons lui honneur !!!
« Avec tous les vacarmes produits, il a plutôt intérêt à être bon ce dîner... »

Point de vue de Morgane
« On cherche clairement à m'impressionner...»
On avait conduit Morgane à travers, lui semblait-il tous le château jusqu'à la grande salle où une table immense avait été montée. Une fois placée à la gauche du roi (oui oui, elle, Morgane, était assise à la gauche du roi), elle regarda tranquillement la cour s'installer. Elle tourna la tête à droite où se tenait le jeune prince Arthur. Blond, yeux bleus, il serait sûrement beau mais pour l'instant, il avait une mine boudeuse et inquiète. Morgane, intriguée, décida d'ouvrir les hostilités :
«- Pourquoi restez vous debout ?
- Votre Altesse...
- Il n'est pas nécessaire de m'appeler ainsi Sire... dit Morgane, avec un sourire.
- C'est... mfff...
- Donc... Pourquoi ne pas vous asseoir ?
- Regarder autour de vous... Y a t'il beaucoup de personnes assises ?
-  Et bien... Certes non... admit la jeune fille en souriant.
- En ce cas, je vous pose la question. Pourquoi êtes vous assise alors que le roi n'est pas installé ?
Et cela sans un sourire. Elle baissa la tête et se leva. Morgane se demandait ce qu'elle avait fait de mal pour froisser le prince.
Uther se plaça finalement en face de son trône, sourit à l'assistance et dit à l'assemblée :
- Je vous remercie d'être présent ce soir. Aujourd'hui, nous accueillons Morgane de Tintagel, fille de Gorlois. Comme vous le savez, Gorlois est décédé il y a quelques semaines à peine sur le champ de bataille. Mais Gorlois était aussi un très bon ami... Un de mes meilleurs amis, fidèle, intelligent, courageux... C'était vraiment quelqu'un de bien et il me manque tous les jours... Sa mort m'a vraiment marqué et voir aujourd'hui sa fille près de moi... C'est un peu le retrouver. Je voudrais donc porter un toast à Morgane.
Tous le monde leva son verre et porta un toast. Puis le roi s'assit et les invités firent de même.

Point de vue du Prince Arthur
Le jeune garçon attaqua sans conviction son saumon. Il ne pouvait s’empêcher de regarder son père si heureux et de regarder Morgane rougissante et tout sourire. Il soupira et décida de faire bonne figure. Il était un prince après tous. Si on lui enlevait son père et son statu, autant garder son image de petit garçon parfait. Mais rien n'y faisait, il était trop angoissé pour manger. Il releva les yeux vers son père et vu qu'il s’apprêtait à parler.

- Morgane... Comment vas tu ?
- Aussi bien que possible Sire. Votre repas et votre accueil me ravissent.
- J'en suis tout à fait heureux mais... Comment vis tu... ton deuil ?
- Et bien... Mal... Ma famille n'avait vraiment été très affectueuse avec moi... J'étais habituée au silence et au désintérêt mais la mort de mon père a provoquée leur mépris et le renforcement de leurs comportements précédents. Cela ajouté à la perte... Je n'ai plus personne à présent...
- Tu n'as plus à t'inquiéter à présent...
- L'accueil que vous m'avez fait m'a comblé comme vous ne pouvez l'imaginer Sire...

« Écoutez la faire sa petite malheureuse. Suis-je le seul à voir ses intentions ? »
La jeune fille regarda son assiette et sembla prise d'une idée. Elle pris son verre et un couvert. Se leva et demanda un toast.
- Excusez moi... Je... Je voudrais dire quelques choses... Excusez moi...
- Un peu de silence, clama le roi.
- Merci Sire... Euh... Je voudrais tous vous remercier tous pour votre présence et votre accueil... Je voulais vous dire à quel point cela m'avait toucher. Voyez vous... Il y a encore une semaine j'étais au plus mal. Mon père venait de mourir et j'allais rester seule et orpheline dans une famille qui n'a jamais vraiment eu d'affection pour moi. Et même avant d'arriver ici, sur le trajet, je me sentais mal. Puis, je suis entrée dans la ville basse. Et la ce fut merveilleux... Vraiment... Toutes ces couleurs quand je sortais du noir, tous ces sourires la où je n'avais vu que des larmes... Et le roi Uther, sa cour et sa famille m'ont montrés un intérêt certain et réel... ce qui ne m'était jamais vraiment arrivée... Pourtant malgré tous, j'aimerais faire une requête... La seule raison pour laquelle je suis arrivée devant vous sans larme, c'est grâce à la joie du peuple. Je sais que mon père était généreux envers le peuple et je veux faire à son image. J'aimerais faire un geste. Si chaque famille pouvait avoir un bon repas gratuit ce soir... ou demain... pour les remercier... et bien, ce serait vraiment... merveilleux...

Rougissante et peu sûre d'elle, elle s'assit. Le roi Uther se leva :
- Voila qui prouve que la valeur se passe par le sang... Elle a raison ! Ce sera fait ! Bravo !
Il applaudit et les autres firent de même. Il murmura une parole que Arthur fut peut être le seul à entendre :
- L'enfant que tous le monde voudrait avoir...
Arthur sentit son cœur sombrer dans sa poitrine. Les larmes lui vinrent au visage, ses mains commençant à trembler, il s'agrippa à la table. Le brouhaha se calmait. Il ne pouvait plus rester la...
Il se leva et se retourna vers son père. D'une voix tremblante, il s'excusa auprès de son père et partit.

Le prince courrait dans le couloir, ralentit et s'écroula. Il pleura comme jamais il n'avait jamais pleurer...
« Si on ne veut plus de moi... Tant pis pour eux, je m'en vais... »

Point de vue de Morgane
Uther avait décidé de continuer le repas mais il s’inquiétait manifestement. Quinze minutes plus tard, une vieille servante s'approcha du roi, l'air paniqué. Elle murmura quelque chose et Uther pâlit brusquement. Il se leva et clama:
- Gardes !!! Fouillez le château ! Mon fils a disparu !
Panique dans la salle. Morgane se leva et se sentit brusquement inutile. Elle grommela.
- « Où pourrait il se trouver ? A moins que... »

Elle marcha en direction de la porte, saisit une jeune servante un peu plus jeune qu'elle et lui dit :
- Toi !!!
- Madame...
- Où le prince s’entraîne t'il quand il est seul ?
- Et bien... vers les écuries... Comme ça il peut bouchonner son cheval...
- Très bien, amène moi la bas...

Elles arrivaient à proximité du lieu. On entendait un bruit d'épée. Morgane dit :
- Merci...
- Guenièvre Madame...
- Merci Guenièvre, tu peux me laisser...
Morgane se dirigea vers les bruits. Elle vit le prince qui s’entraînait avec ardeur sur un vieux mannequin. Elle sourit et dit :
- Arrive t'il que le mannequin l'emporte ?
- Que faites vous la ? Demanda le prince, hargneux.
- On vous cherche. J'ai eu une intuition.
- Vraiment ? Vous m'avez trouvé, laissez moi je ne veux pas vous voir...
- Vous vous trompé...
- Non, je ne veux vraiment pas vous voir !!!
- Ce n'est pas cela. Vous vous trompé sur mes intentions...
- Je n'ai pas la prétention de connaître vos pensées.
- Vous ne m'aimez pas
- Bravo, quelle déduction
- Vous ne m'aimez pas parce que vous pensez que je viens vous voler votre père...
Le prince regarda la jeune fille, posa son arme et dit, plus aimable :
- Qu'est ce qui vous fait dire ça ?
- J'ai vu vos regards sur moi et sur votre père. J'ai vu votre regard effrayé. Et j'ai peut être uniquement un pressentiment...
- Vous êtes forte en ce cas...
Vous pensez réellement que je viens vous prendre votre papa ?
- C'est bon...
Morgane soupira et posa sa main sur l'épaule du prince, qui grimaça :
- Je viens de perdre mon père, j'ai perdu ma mère très jeune. Vous, votre mère est morte également, non ?
- Oui... murmura Arthur, les yeux dans le vide
- Nous avons ce point en commun. J'étais orpheline de mère. Je suis devenue orpheline tous court. Et il n'y a rien de plus dur. Je joue les filles fortes et stables mais... je n'ai jamais été aussi malheureuse dans toute ma courte vie. Alors jamais, au grand jamais je ne pourrais vouloir infliger la même douleur à un autre être...

Arthur leva les yeux vers elle et ils restèrent silencieux longtemps. Il finit par lui sourire. Et dit :
- De toute façon, cette conversation n'a pas lieu d'être. Je n'avais aucun à priori sur vous. Vraiment je ne vois pas ce qui vous fait penser ça...
- Vous n'êtes qu'un prétentieux, le savez vous ça ?
- Qu'est ce qui vous fait dire ça ?
- Vous êtes un idiot aussi.
- Je vous aime bien finalement.
- Je crois que je vous aime bien aussi...
Ils sourirent...

Arthur frappa à la porte de son père. Il entra. Uther le regarda.
- Mon fils... Que se passe t'il ?
- Père... Je suis désolé d'être parti impunément tout à l'heure au dîner mais je me sentais mal.
- Je ne veux pas que tu prêtes crédit au rumeur qui disent que Morgane va devenir ma pupille. J'avais juste l'intention de l'accueillir quelques temps.
- Je vous arrête tous de suite. Père, Morgane est seule et orpheline. Il lui faudrait une présence paternelle et comme vous avez connu son père, vous pourriez tenir ce rôle. Du moins, ce me semble approprier...
- Et bien mon fils, j’apprécie ton conseil et suis fier de toi. Tu peux disposé...

Chacun a père et mère, mais rien n'est plus difficile à trouver qu'un frère

Épilogue : Le cavalier était parvenu dans la forêt, son cheval fumant. Le camp était en vu. Il descendit de son cheval. Il se dirigea vers une femme.
- Hécate !
- Harry... Quels sont les résultats de notre mission auprès de Tintagel ?
- Tout va pour le mieux... La première partie de notre mission pour détruire Uther Pendragon est amorcée. La jeune Morgane est officiellement reconnue comme la pupille du roi de Camelot.
- Parfait... Très bien... Ma sœur Viviane sera enfin vengé...
Une enfant aux cheveux blonds sortit de la tente.
- Morgause... Nous allons réussir...
L'enfant sourit...

Nul est ami tel un frère; nul est ennemi tel un frère.

Auteur : LovSecret (révélé à la fin du concours)