Fanfic n°4

Un nouveau départ :

   Je suis ballotée dans tous les sens. Assise dans une carriole, je me dirige vers Camelot. Père, dans son dernier souffle, voulut que le roi Uther m’accueille chez lui et m’élève comme sa propre fille. J’appréhende se moment. Je n’ai jamais vu ce roi et je ne connais rien de lui. Mon pauvre père me manque. Habituellement, il était toujours avec moi. Je me sentais protégée et en sûretée près de lui. Il me prenait la main, me disait de fermer les yeux et d’imaginer que j’étais très forte et que je pouvais vaincre tout autour de moi. Je ferme donc les yeux et lorsque je les rouvre, un château se dévoile de derrière les arbres. Il a l’air si grand ! Il est magnifique !

   Les chevaux hennissent. Nous passons sur un pont et nous entrons dans une cour. Il y a un marché sur la place. Je suis fascinée par toutes ces couleurs, tous ces fruits et légumes. Il y a des chevaliers parlants aux commerçants. Des enfants jouent et courent. J’aimerais être avec eux. Nous nous arrêtons devant ce que je pense être l’entrée du château. Un garde ouvre la portière et m’invite à sortir de la calèche. Je respire enfin l’air pur et frais de la douce Bretagne. Des picotements sous mes pieds me font frémir. Je me sens mieux et plus en sécurité à présent. Le garde me dit de le suivre. Pendant que je monte l’escalier en pierre, d’autres gardes descendent les malles et les coffrets qui contiennent mes robes et mes attributs. J’entre dans le château. La peinture or-beige est superbe. Des frises courent le long des murs. Les poutres rondes sont immenses. Elles sont les piliers de cette architecture. Je m’imagine déjà en train de courir ou de me cacher dans ces escaliers, ces salles, ces armoires. Des tapisseries et des tableaux font la décoration et l’histoire de ce pays. Ils parlent surtout de l’histoire d’une forêt, je crois que son nom est Brocéliande d’après les indications sous les toiles. J’entre dans une autre pièce, très grande elle aussi. Un homme se tiens debout au fond de la salle. Il est dos à moi et je ne vois pas son visage. Il a l’air grand et fort. Il se retourne vers moi, un grand sourire aux lèvres. Il porte de beaux vêtements rouge argenté, une couronne est dressée sur sa tête. C’est lui. Le roi Uther.

- Bienvenu à Camelot, Morgane.  J’espère que tu as passé un bon voyage ?! Ce n’était pas trop long ?
- Merci, lui dis-je en faisant une révérence digne d’un roi. Ce voyage était… fort plaisant. J’y ai découvert de nouveaux et merveilleux paysages.
- Oh oui, la Bretagne est réputée pour ses paysages ancestraux. Approche, installe toi, tu dois avoir faim. Je t’ai fait préparer ton dîner.

En effet, mon ventre se manifeste soudainement en bruissements étranges. Le roi souri et m’invite à m’assoir, ce que je fis. Il s’installe lui aussi à quelque mètre de moi. Une femme vint apporter une assiette chaude. La soupe est délicieuse. J’ai l’impression que cela fait une éternité que je n’ai pas mangée à ma faim.

- Tes bagages ont été déposés dans une des chambres à l’étage. J’espère que tu t’y plairas. Si tu veux tu peux te balader ou jouer avec d’autres enfants, il y a la cour devant le château. Aujourd’hui, c’est jour de marché comme tu as dû le constater. Il y a aussi un jardin et un parc derrière le château. Par contre il ne faut pas aller trop loin car tu peux t’y perdre vite.

   Après mon déjeuner prit, je monte dans la chambre qui m’ai été attribuée. Je suis, jusqu’à celle-ci, ma nouvelle nourrice. Elle ouvre une double porte. J’entre donc dans ma nouvelle chambre. Elle est plus grande et mieux meublées que l’ancienne, mais il manque quelque chose. Je vois mes bagages ouvert et vides au milieu de la pièce. La jeune femme, ma nourrice, me dit qu’elle a rangé mes affaires et me fait une petite visite guidée. Elle me montre où se trouve la penderie, le sommier, la coiffeuse… m’explique tout dans les moindres détails. C’est si grand et si lumineux. Je me dirige vers une des fenêtres. Elle donne sur le jardin et le parc. J’ai soudain une envie de m’évader, je crains de ne m’étouffer si je ne sors pas. Je veux courir dans cette herbe chaude, dans ces fleurs aux milles couleurs, sous se soleil éclatant.

- Il fait beau et chaud, vous ne trouvez pas ?
- Oui…
- Pourrais-je sortir s’il vous plait ?
-Je pense oui. Je descends avec vous.

Nous descendons donc et je me force à retenir le chemin qui faut prendre pour sortir du château. J’y suis. Je ne rêve pas. Le parc et son jardin sont superbes ! Les abeilles ramènent le pollen à leur ruche et les papillons vivent leur journée sans se poser de questions.  Les oiseaux chantent en chœur ou en solo et les grillons grésillent dans l’herbe suivie par les sautillements des sauterelles. J’aimerais être l’un deux. Etre libre. Je me rends compte tout à coup que je marchais seule et que je ne reconnais rien autour de moi. Je ne sais pas où je suis. Je crois que je suis perdu. Un bruit me ramène à la raison. Il vient de l’autre côté d’un buisson. Je le contourne pour ne pas me faire repérer. C’est un garçon. Il doit être dans mes âges. Il joue, seul, au chevalier surement car il a une épée en bois dans sa main droite et porte un casque de garde sur la tête. Il a les yeux bleus comme l’océan et est blond. Il remarque alors que je suis là.

- Bonjours, me dit-il
- Bonjours…
- Tu es une invitée au château ?
- Euh… en quelque sorte… je viens d’arriver. Je vais habiter ici. lui dis-je en montrant d’un geste bref le château
- Ah oui ? Qui es-tu ?
- Je m’appelle Morgane. Mon père est… mort et il voulait que je vienne ici pour que le roi veille sur moi.
- Oh… je suis désolé pour ton père. Mais bienvenu à Camelot.
- Merci. Et toi, qui es-tu ?

Le jeune garçon bomba d’un coup le torse comme un coq au milieu d’un poulailler. Il se présente avec un large sourire.

- Je suis Arthur Pendragon, fils du roi Uther. Quel âge es-tu ?
- J’ai dix ans. Et toi ?
- Je n’ai que 12 ans.

Il me raconta par la suite qu’il s’ennuyait au sein du château. Il est toujours seul pour jouer mais il me proposa de me joindre à lui. On a donc joué ensemble durant le reste de l’après-dîner. Je faisais la princesse en danger et il devait me sauver. Un vrai chevalier digne de ce nom. Nous avons bien rit. Je suis heureuse, et je crois que lui aussi, d’avoir trouvé un ami avec qui je pourrais jouer et m’amuser par la suite. L’heure du soupé arriva et ma nourrice vint nous chercher. Je n’ai pas vu le roi depuis ce midi. Après manger, j’ai dit au revoir à Arthur et je suis retournée dans ma chambre. J’y ai pris un bain chaud pour enlever la terre de mes mains et de mes pieds. J’ai mis ma robe de nuit blanche. C’est celle que père m’avait offert pour mes dix ans il y a quelques mois. Suite à cette pensée, un pincement au cœur m’interpella. Je n’arrive pas à dormir donc je me lève pour regarder par une fenêtre. Il fait nuit et il y a des milliards d’étoiles dans le ciel. Père me disait toujours que les étoiles étaient nos ancêtres morts qui venaient briller pour nous remercier de les avoir aimés. Il doit y être. Une larme roula sur ma joue rose et s’écrasa sur mon bras. Je n’avais encore jamais pleurée depuis mon départ de la maison. J’entends un grincement dans le couloir. Je me précipite vers mon lit pour m’y recoucher. Une personne entre. Je fis s’emblant de dormir pour ne pas montrer que je pleure. La personne ressort alors en essayant de ne pas faire de bruits. Une phrase que j’aimais me revint « Demain est un autre jour ». J’espère que cette phrase n’est pas réellement vrai car je voudrais que cette journée soit la même pour le restant de mon enfance. Je voudrais surtout que le pincement de mon cœur cesse et que je retrouve mon sourire. Mes yeux se fermèrent.

«  Demain est un autre jour »

Auteur : snoopcha (révélé à la fin du concours)