Fanfic n°12

Les rayons du soleil qui entraient par la fenêtre de sa chambre chatouillèrent son visage et finirent par réveiller Morgane. Cela faisait déjà quelques minutes que la petite fille s'agitait dans son lit, se tournant d'un côté puis de l'autre dans cette phase agitée qui précède souvent l'éveil. Elle s'étira, s'empara de son oreiller qu'elle posa verticalement contre sa tête de lit et s'assit. Les bras noués autour de ses jambes rassemblées, elle se remémora brièvement son arrivée quelques heures auparavant dans cette chambre.

Elle avait chevauché plusieurs heures aux côtés du Roi Uther et de son escorte avant d'atteindre Camelot en pleine nuit. À leur arrivée, une dizaine de chevaliers se tenaient alignés dans la Cour d'Honneur. L'un d'eux s'était avancé vers elle, l'avait prise dans ses bras, enveloppée dans sa grande cape rouge brodée aux armoiries du royaume et l'avait portée jusqu'à cette chambre. Là, une vieille femme qui s'était présentée comme la nourrice du Prince Arthur l'attendait. Elle l'avait aidée à se préparer pour la nuit, puis l'avait bordée avant de se retirer sur la pointe des pieds en lui souhaitant une bonne nuit. Morgane s'était endormie très vite, épuisée par les derniers évènements : la mort de son père quelques jours auparavant, sa mise en terre au sommet de la petite colline hier matin et la promesse solennelle du Roi Uther de veiller désormais sur elle.

La petite fille sentit les larmes perler au coin de ses yeux mais elle se ressaisit. Elle avait beaucoup pleuré ces derniers jours et il était temps que cela cesse. Elle devait être forte, forte pour son père qui l'avait quittée bien trot tôt, forte pour son ami fidèle, Uther Pendragon, le souverain du Royaume de Camelot qui allait bientôt devenir son tuteur. Morgane essuya ses larmes du revers de sa main et se leva d'un bond. Le Roi lui avait expliqué que la Citadelle était désormais sa demeure, elle décida qu'elle passerait sa première journée à l'explorer. Elle était déjà venue plusieurs fois à Camelot à l'occasion de festivités mais elle n'était jamais allée ailleurs que dans la Grande Salle du Château. Le destin avait décidé que Camelot serait sa maison ? Soit, qu'il en soit ainsi ! Aujourd'hui, elle irait partout où ses pas la guideraient, elle voulait tout voir et tout connaître !

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Morgane se dirigea vers la fenêtre. Elle avait vue sur la Cour d'Honneur et la Citadelle était déjà en pleine effervescence. Une patrouille de chevaliers passaient sous la herse tandis qu'un autre petit groupe de soldats effectuait des manœuvres autour du puits. Des domestiques s'affairaient un peu partout, portant des paniers de linge ou des bûches de bois. Tout le monde semblait réveillé ! Deux petits coups discrets frappés à la porte la firent sursauter.
    - Entrez, dit Morgane en se retournant.
    - Je vous souhaite le bonjour, Mylady Morgane, déclara la vieille nourrice du Prince Arthur en pénétrant dans la chambre. Avez-vous bien dormi ?
     - Oui, je vous remercie. Quel est votre nom ? On a dû me le dire hier soir mais je n'y ai pas prêté attention.
    -  Je m'appelle Moïra, Mylady, et j'ai été la nourrice de notre jeune Prince Arthur.
    - C'est en effet ce que l'on m'a rapporté. Est-ce vous que allez vous occuper de moi désormais ?

Morgane observait la vieille femme. Grassouillette, elle semblait gentille mais l'idée de passer plusieurs heures chaque jour avec elle ne l'emballait pas du tout.
    - Non Mylady, répondit Moïra, je supervise désormais les domestiques qui travaillent dans cette aile du château. C'est Guenièvre qui sera en charge de votre personne.
La vieille femme se retourna vers le couloir.
    - Guenièvre ? Veux-tu bien entrer s'il te plait que je te présente à Mylady Morgane ?
Morgane fut surprise de voir entrer une toute jeune servante, à peine plus âgée qu'elle, qui s'avança timidement et esquissa une maladroite révérence.
    - Mylady Morgane, je suis heureuse d'entrer à votre service, murmura-t-elle en rougissant.

La pupille d'Uther détailla sa nouvelle femme de chambre. Toutes deux étaient sensiblement de la même taille et de stature équivalente. Le visage halé de Guenièvre était encadré d'une cascade de cheveux frisés noirs et ses grands yeux bruns reflétaient beaucoup de douceur. Morgane sourit, l'idée de lui affecter une jeune servante de son âge ne pouvait venir que du Roi Uther, c'était particulièrement attentionné de sa part. La voix de Moïra la tira de sa rêverie.
    - Si vous le permettez Mylady Morgane, je vais me retirer et vous laisser aux bons soins de Guenièvre.
    - Faites donc Moïra, je suis sûre que beaucoup de travail vous attend, répondit la fille de Gorlois.

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La vielle femme se retira et referma la porte derrière elle. Morgane fit alors plus ample connaissance avec Guenièvre. Elle apprit qu'elle était la fille d'un forgeron de la ville basse dénommé Tom, qu'elle était entrée en tant que servante au château voilà tout juste un an et qu'après deux mois passés aux cuisines à éplucher les légumes, elle avait été affectée dans cette aile du château pour aider à faire les lits et surtout repriser les vêtements car elle était une très bonne couturière. Guenièvre alla ensuite chercher un solide petit déjeuner pour sa nouvelle maîtresse qui s'était aperçue qu'elle était affamée ! Après s'être régalée, Morgane fit part à sa servante de son désir de visiter le château et Guenièvre l'aida à se préparer. En laçant les liens qui s'entrecroisaient dans le dos de la robe parme qu'elle avait extrait du sac de voyage de Morgane, la jeune domestique lui annonça une merveilleuse nouvelle.
    - Demain le tailleur de la Maison Royale viendra prendre vos mesures, dit-elle. Le Roi lui a donné l'ordre de vous constituer une vaste garde-robe et vous pourrez avoir des robes de toutes les couleurs qui vous plairont, ajouta-t-elle avec une pointe d'envie.
    - C'est une excellente nouvelle, se réjouit Morgane gagnée par sa coquetterie.

Après tout, songea-t-elle, je suis la pupille du Roi d'un puissant royaume, et donc je suis un peu la Princesse de Camelot désormais ! Cette pensée lui mit du baume au cœur et elle se mit à chantonner pendant que Guenièvre démêlait sa longue chevelure noire. Quand elle eut fini, Morgane se dirigea vers la porte, prête à partir explorer le château comme elle l'avait décidé. Avant de sortir, elle lança un dernier regard à sa jeune servante qui commençait à refaire son lit.
    - Bonne journée Guenièvre !
    - Bonne journée à vous également Mylady Morgane, répondit la jeune domestique en esquissant un timide sourire.
La pupille d'Uther referma la porte derrière elle puis elle s'engouffra dans le couloir.

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Morgane allait et venait dans le château à sa guise, elle avait déjà visité tous les étages, monté et descendu de nombreux escaliers. Chaque domestique qu'elle croisait, s'inclinait devant elle et la saluant respectueusement et ce n'était pas pour lui déplaire ! Elle arriva bientôt au pied d'un escalier de marbre blanc qu'elle avait déjà vu quand elle était venue à Camelot pour assister à un banquet avec son père mais jamais elle n'en avait gravi les marches. Intriguée par l'immense sculpture noire en forme de fleur de lys qui se trouvait en haut, elle commença son ascension. Elle était en train d'examiner l'œuvre d'art quand la voix du Roi la fit sursauter.

    - Morgane, mon enfant, que faites-vous donc ici ?
    - Je visite le château Sire. Ne m'avez-vous pas dit qu'il était désormais ma demeure ? Interrogea-t-elle. J'aimerais connaître les lieux où je vais vivre.
    - Je comprends, acquiesça Uther avec douceur. Votre curiosité est tout à fait légitime.
    - Me servirez-vous de guide Sire ? Questionna-t-elle en plongeant ses grands yeux verts dans ceux du Roi.
    - Malheureusement je ne peux pas Morgane et j'en suis désolé. On m'attend pour présider un conseil et d'ailleurs je suis en retard. Profitez bien de votre visite, vous me donnerez vos impressions ce soir au diner.
    - Au diner ? S'étonna la petite fille. Je pensais que nous déjeunerions ensemble.
    - C'est impossible mon enfant. Après le conseil, il me faudra sortir pour me rendre dans un village du royaume qui a récemment été incendié, expliqua Uther.
    - Je pourrais vous accompagner dans ce cas, insista-t-elle.
    - Pas cette fois Morgane, plus tard peut-être.
Il se pencha et effleura tendrement sa joue.
    - Je dois y aller.

Morgane se renfrogna alors que le Roi s'éloignait. Elle avait espérer passer du temps avec lui, pour apprendre à mieux le connaître mais il semblait accaparé par les affaires du royaume. Elle soupira et décida de chasser cette contrariété de son esprit. Après tout, il y aurait d'autres occasions et en attendant il restait maints recoins du château qu'elle n'avait pas encore vus !

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Les pas de la nouvelle occupante de la Citadelle la conduisirent jusqu'au premier étage. Elle y avait aperçu une porte décorée de riches vitraux qui s'ouvrait sur le long balcon qui dominait la Cour d'Honneur et elle s'était promis d'y revenir un peu plus tard en espérant qu'elle ne soit pas verrouillée. La chance était avec elle : quand elle appuya sur la poignée de fer forgé, la porte s'ouvrit en grinçant et elle put se glisser dehors. L'air était doux et les chauds rayons du soleil la réchauffèrent instantanément par contraste avec la fraicheur des couloirs du château. Morgane progressa jusqu'au centre de l'étroite terrasse puis s'avança contre la balustrade aux piliers de pierre blanche. De là où elle était, on pouvait dominer toute la Cour d'Honneur. Elle se hissa sur la pointe de pieds pour mieux voir et observa les gens qui s'agitaient comme dans une fourmilière. Aucun de ceux qui se trouvaient en bas n'avaient remarqué la présence de la pupille d'Uther sur le balcon.

Elle se souvint qu'une fois, elle avait assisté à un discours du Roi depuis le centre de la cour. Son père l'avait laissée monter sur le rebord du puits en la tenant fermement pour être sûr qu'elle n'y tombe pas, mais ainsi placée, elle n'avait rien perdu de l'allocution du souverain. Elle s'était alors demandé ce qu'on ressentait à se retrouver sur ce balcon, à dominer une foule. Elle avait maintenant la réponse : la puissance ! Oui, c'était bien cela, on éprouvait un sentiment de puissance à être là ! Elle prit une grande inspiration, ferma les yeux et s'imagina s'adresser au peuple vêtue d'une magnifique robe violette brodée de fil d'or, une couronne sertie de pierres précieuses glissée dans ses cheveux. Oui, ce devait être fort plaisant d'être reine, songea-t-elle en souriant. Sur cette pensée agréable, elle repartit et décida de rejoindre Guenièvre. Le soleil était déjà haut dans le ciel, il devait être près de midi et elle commençait à avoir des crampes d'estomac. Sa petite excursion matinale lui avait ouvert l'appétit ! Elle se félicita d'avoir un bon sens de l'orientation afin de retrouver où était sa chambre dans le dédale de couloirs de l'immense château.

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Chemin faisant, Morgane se demanda soudain comment elle allait faire pour retrouver Guenièvre, elle n'avait aucune idée de l'endroit où la chercher ! Mais quand elle arriva devant la porte de sa chambre, la jeune servante apparut comme par enchantement, esquissant une légère révérence.
    - Guenièvre ? Mais comment savais-tu que j'aurais besoin de toi ? S'étonna Morgane.
    - Ça fait partie de mes fonctions Mylady Morgane, prévenir vos désirs et vous servir.

Morgane sourit. Il était très agréable d'avoir à son service quelqu'un d'aussi dévoué ! Elle fit part à Guenièvre de son envie de manger et la jeune domestique partit aussitôt lui chercher un repas. Elle revint chargée d'un plateau qu'elle déposa délicatement sur la table avant de reculer de quelques pas, et de se tenir debout près de la fenêtre, attentive à la moindre demande de Morgane. La nouvelle occupante du château fit honneur aux mets qui lui étaient servis : poulet, haricots, pain, fromage et fruits. Elle prit de tout ! Il faut dire qu'elle avait beaucoup marché pendant cette première matinée à force d'arpenter tous les couloirs des diverses ailes du château et de plus, ces derniers jours, elle n'avait fait que picorer les aliments qui lui étaient apportés. Minée par le chagrin, elle avait passé la dernière semaine avec l'estomac noué, incapable d'avaler grand chose...

Guenièvre était vraiment aux petits soins pour elle, remplissant son verre dès que celui-ci était vide, ramassant par terre la serviette qu'elle avait laissé échapper, et lui apportant une cuvette remplie d'eau tiède pour y laver ses mains à peine le repas terminé. Morgane la dévisagea longuement alors que la jeune servante empilait la vaisselle sur le plateau pour débarrasser. Se pourrait-il qu'un jour elles deviennent amies ? Au fond d'elle-même, elle l'espérait car elle n'avait aucune envie d'une vie solitaire dans une chambre de Camelot, aussi confortable et luxueuse soit-elle...
    - Puis-je faire autre chose pour vous Mylady Morgane ? demanda Guenièvre sur le pas de la porte.
    - Non, merci Guenièvre. Je vais poursuivre ma visite du château, il est très vaste et je n'ai pas encore tout vu ! Répondit Morgane en souriant.
     - Effectivement, et je doute qu'une seule journée vous suffise pour tout voir. Je vous souhaite une bonne visite et je vous dis à plus tard Mylady.

Un instant, Morgane avait été tentée de demander à la jeune domestique de l'accompagner mais elle avait renoncé. Après tout, partir à l'aventure seule dans la Citadelle n'était pas pour lui déplaire. Elle n'avait jamais été timorée et explorer un environnement nouveau était plutôt excitant.

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Cela faisait plus d'une heure que Morgane errait au gré de ses envies dans les couloirs du château. Elle tournait tantôt à gauche, tantôt à droite, attirée par une exposition de boucliers accrochés à un mur ou par une vieille tapisserie représentant une bataille du temps jadis. La guerre pouvait faire bien des ravages, elle venait de lui arracher son père et le Roi Uther lui-même aurait pu être enlevé à son royaume si elle se référait à la cicatrice qui lui barrait le front... Elle reprit sa visite et arriva bientôt en haut d'un escalier qui descendait en colimaçon. Elle s'y engagea aussitôt, descendant rapidement les marches en laissant glisser sa main de long de la fine rampe en métal noir.
    - Que venez-vous faire par ici ? Tonna une grosse voix.

Morgane se retrouva face à deux soldats armés chacun d'une hallebarde. Ils s'étaient visiblement levés prestement de leurs chaises et elle pouvait encore voir sur sa droite la petite table à laquelle ils devaient être attablés juste avant son arrivée, sur laquelle se trouvaient encore un pichet de bière, deux gobelets et quelques dés.
    - Je me promène, répondit joyeusement Morgane.
    - Cet endroit n'est pas un lieu de promenade, petite, et il est formellement interdit de s'y trouver, déclara le soldat en fronçant les sourcils.
    - Je peux aller où bon me semble, je suis la pupille du Roi ! Rétorqua Morgane avec une pointe de dédain.
    -  Je vous prie de m'excuser, Mylady Morgane, reprit le garde embarrassé, nous avons bien été informés de votre arrivée mais j'ignorais qu'il s'agissait de vous.
     - Et bien vous savez qui je suis désormais soldat ! Qu'y a-t-il en bas de cet escalier ? Demanda-t-elle en désignant des marches sombres derrière une grille qui semblaient s'enfoncer dans les profondeurs du château.
Immédiatement les deux soldats croisèrent leurs hallebardes devant la grille, indiquant sans aucune équivoque possible que l'accès était interdit.
    - Je ne suis pas autorisé à vous le dire Mylady.
    - Et bien dans ce cas, laissez-moi passer, je le verrai par moi-même, s'impatienta Morgane.
    - Je regrette Mylady mais c'est impossible, nous avons des ordres, expliqua le garde.
    - Je suis la pupille du Roi, vous devez me laisser entrer ! Se fâcha la jeune Lady.
    - Nous recevons nos ordres directement du Roi Uther Mylady. Si vous souhaitez descendre cet escalier, c'est à votre tuteur qu'il faut vous adresser ! Affirma le soldat, inflexible.

Morgane comprit qu'elle n'obtiendrait pas ce qu'elle voulait. Elle tapa rageusement du pied par terre et remonta l'escalier en colimaçon en courant. Elle se promit de parler au Roi de cet incident quand elle le verrait au diner !

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La bonne humeur de Morgane s'était envolée, et avec elle, son envie de visiter le château. Elle prit la direction de sa chambre, décidée à y bouder jusqu'au soir. En arrivant dans un corridor, elle entendit une voix familière... Arthur. Il était bien la dernière personne qu'elle avait envie de voir à cet instant !
    - Malcolm ! Vociférait le fils d'Uther. Où diable sont passées mes bottes ! Et pourquoi cette chemise rouge se trouve-t-elle préparée sur mon lit. Je n'ai aucune intention de porter du rouge aujourd'hui, je veux une chemise bleue !

Morgane avait déjà eu l'occasion de voir quelquefois le jeune Prince de Camelot et, si tout deux avaient fait bonne figure devant leurs pères, ils n'avaient cherché ni l'un ni l'autre à se connaître ou à s'apprécier. Ils n'avaient pourtant qu'un an d'écart mais la petite fille ne supportait pas cet air suffisant que le fils d'Uther était capable d'afficher parfois. Ce garçon pouvait se comporter parfois comme un crétin et il serait bon qu'un jour quelqu'un le lui dise en face ! Elle entendit la porte claquer et se hâta de traverser le corridor avant que le Prince ne se décide à sortir de sa chambre. En passant devant la porte, elle l'entendit crier après Malcolm, son valet sans aucun doute, juste avant un grand bruit de vaisselle se fracassant contre le mur. Elle soupira en pensant qu'à partir de ce jour, il lui faudrait dîner quotidiennement avec lui et supporter ses sarcasmes.

Elle arriva à ses nouveaux appartements au moment où Guenièvre en sortait, une pile de linge dans les bras. Une fois encore, Morgane se dissimula en se glissant derrière une tenture. Elle ne souhaitait plus parler à personne, elle avait juste envie de se retrouver un peu seule. Dès que la jeune servante eut disparu au coin du couloir, Morgane s'engouffra dans sa chambre et referma doucement la porte derrière elle. Elle se jeta ensuite sur le lit douillet que Guenièvre avait refait et soupira. Arriverait-elle à se faire à sa nouvelle vie ? Que lui réservait l'avenir ? Se ferait-elle des amis ? Le Roi Uther trouverait-il un peu de temps pour elle ? Qu'y avait-il en bas de ce grand escalier sombre ? Elle n'eut pas le temps de se poser davantage de questions, épuisée, elle s'endormit profondément calée entre les coussins soyeux...

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Auteur : Locksley (révélé à la fin du concours)