Fanfic n°2

- Mademoiselle Morgane, par pitié, marchez plus vite nous allons être en retard à votre audience avec le roi Uther !

Morgane, n’en avait rien à faire de ce que lui disait Gladys, la servante qui s’occupait d’elle depuis des années. D’ailleurs depuis que son père était mort, elle n’en faisait qu’à sa tête. Et l’idée d’aller voir le roi ne l’enchantait pas beaucoup. Alors elle trainait des pieds et regardait la belle cité de Camelot. Enfin… Belle était un bien grand mot pour elle. Tous les grands seigneurs du royaume ne juraient que par cette ville. Mais tout ce que voyait Morgane était les cochons recouverts de boue, les paysans portant des haillons, les chaumières ayant pour toit simplement de la paille et cette route toute recouverte de boue, de sable et de cailloux. Il lui tardait de rentrer dans le château et d’aller à ses appartements pour se faire une toilette.

Pendant que Gladys continuait de lui parler des bonnes manières à avoir devant le roi, de sa tenue, etc… ses yeux bleus perçants s’arrêtèrent à la vue d’une chaumière en particulier. Elle s’éclipsa discrètement pour ne pas que la vieille servante la voit et s’approcha.

- Gwen, va chercher de l’eau à la fontaine pour ton père.

Une petite fille aux boucles noires sortit de la chaumière. Morgane grimaça à la vue de ses haillons mais avança quand même vers elle pour apaiser sa curiosité.

- Bonjour, dit Morgane.

La petite fille sursauta et regarda la personne qui lui parlait. Quand elle vit ses riches habits et ses bijoux, elle baissa les yeux et tout en faisant une révérence dit :

- Mademoiselle.

Morgane l’observa quelques secondes et sourit.

- Comment t’appelles-tu ? demanda-t-elle

- Guenièvre mademoiselle.

Morgane lui tendit la main et tout en souriant lui dit de se relever. Guenièvre releva la tête et prit sa main.

- Dis-moi Guenièvre, ton seau à l’air lourd, tu veux qu’on le porte à deux ?

- Ne vous dérangez pas mademoiselle, je le porte tous les jours, j’ai l’habitude, répondit-elle.

Quand elles furent rendues à la fontaine, Morgane prit la main de Guenièvre et lui dit très sérieusement :

- Te plairait-il de devenir ma dame de compagnie pour quand nous serons plus grandes ?

Guenièvre acquiesça timidement. Morgane fit un immense sourire et aperçut sa vieille servante qui la cherchait partout, l’air paniquée.

- Gladys, je suis ici, l’appela-t-elle.

Gladys prit une grande inspiration et prit la petite fille par le bras pour la ramener. Morgane retira son bras d’un geste sec.

- Cela suffit, ne sommes-nous pas attendues chez le Roi ? dit-elle d’un air arrogant.

Elle fit un signe de la main à Guenièvre et partit en compagnie de Gladys qui commençait à penser qu’elle perdrait la raison en restant aux cotés de sa jeune maitresse.

Arrivée au château, Morgane se dit que finalement Camelot n’était pas si mal que ça.

Cela jusqu’à ce qu’un jeune garçon lui fonce dedans et la pousse dans la boue. Là évidemment, elle retira tout de suite ce qu’elle pensait.

Gladys l’aida à se relever.

La petite fille qui était tantôt si belle avec ses habits se retrouva couverte de boue, le rouge aux joues et des éclairs dans les yeux. Elle regarda le garçon qui venait de lui faire ça et n’eut pas besoin de dire un mot pour qu’il parte tout de suite avec sa petite épée en bois sans demander son reste.

Les gardes qui avaient assistés à la scène la conduisirent immédiatement dans ses appartements où elle s’y changea.

Gladys lui mit sa plus belle robe et son collier d’émeraudes et de perles. Ce collier était le seul souvenir que lui avait laissé son père, Gorois. Il disait que la couleur verte des émeraudes faisait ressortir ses yeux et que les perles, quant à elles, étaient tout à fait portables pour une jeune fille de son âge.

Il lui avait offert ce collier quelques mois avant de mourir.

Quand elle eut fini de se préparer, elle respira un bon coup et se dirigea vers la salle du trône où l’y attendait Uther et son fils, Arthur.

Les gardes ouvrirent la porte. Morgane entra, la tête haute, comme une princesse et fit la belle révérence qu’elle put. 

Le roi Uther lui sourit et lui demanda de s’approcher plus près de lui, ce qu’elle fit.

- Eh bien, petite Morgane, la dernière fois que je t’ai vu tu venais à peine d’avoir 3 ans, lui dit-il, quel âge as-tu maintenant ?

- 10 ans votre majesté, lui répondit-elle.

Il l’a regarda dans les yeux et sembla troublé pendant quelques secondes.

- Tu as les mêmes yeux que ta mère, rajouta-t-il.

Il n’attendit pas que Morgane lui réponde et enchaina tout de suite :

- Sais-tu pourquoi tu es ici Morgane ?

- Pas très bien votre Majesté.

- Peut-être ne le sais-tu pas, mais ton père et moi étions bon amis. Ainsi quand j’ai su cette triste nouvelle, je me suis empressé d’appeler un messager pour te faire venir ici afin de te permettre d’avoir en quelque sorte une seconde famille. Serais-tu contente de devenir ma pupille et de recevoir mes enseignements ?

- J’en serais ravie, votre Majesté.

Uther sourit et sembla fier.

Un grand fracas retentit dans la salle. Le prince Arthur venait d’entrer.

- Arthur ! tonna Uther, Tu es en retard !

- Pardonnez-moi père, je suis parti m’entrainer à la guerre dehors et je n’ai pas vu le temps passer.

Le roi Uther se massa légèrement la tempe, désigna Morgane et dit :

- Peu importe, voici Morgane, ma nouvelle pupille, je te prierais de la considérée comme une sœur pour toi. Nous organiserons un banquet ce soir pour célébrer cela.

Morgane et Arthur se regardèrent, tous les deux très surpris de se revoir. Mais ils ne dirent rien jusqu’à la fin de l’audience.

Quand ils sortirent de la salle du trône, Morgane prit à part Arthur et le poussa dans un coin.

- Toi !!! dit-elle en le pointant du doigt, Tu es l’idiot qui a osé me poussé dans la boue tout à l’heure !!!

- Hé, doucement, je te rappelle que tu parles au fils du roi, répondit-il d’un air suffisant.
Morgane planta ses beaux yeux bleus dans ceux d’Arthur et lui dit :

- Et donc je suis sensée avoir peur là ?

Puis elle partit rejoindre sa chambre  pour se préparer en vue du banquet de ce soir.

Gladys lui posa beaucoup de questions mais Morgane ne répondit qu’à peu d’entre elles. Pour une petite fille de 10 ans, la journée avait été assez fatigante et le banquet de ce soir promettait d’être très long.

Vint donc le soir, le banquet fut divertissant et Morgane avait du mal à tenir encore debout.

Pendant que Gladys lui brossait les cheveux, elle repensa à sa journée et se dit que finalement elle allait bien se plaire avec Uther, Guenièvre, ce prétentieux d’Arthur et toutes les autres personnes qu’elle rencontrera tout au long de sa vie.

Pour la première fois depuis longtemps, elle s’endormit heureuse et confiante.

Auteur : silmarween (révélé à la fin du concours)