Episode 5.06 – Disparition
Voix-off : En un pays de légende, où règne la magie, le destin d'un grand royaume repose sur les épaules d'un jeune homme. Son nom ... Merlin.
TERRES DE CAMELOT
Guenièvre et Elyan se recueillent devant la tombe de leur père.
Guenièvre : Même après toutes ces années, il me manque énormément.
Elyan : C’était un bon père... J’suis content d’être venu.
Guenièvre : Moi aussi.
FORÊT DE CAMELOT
Guenièvre rentre à Camelot accompagnée des chevaliers de Camelot : Elyan, Gauvain, Perceval et Léon.
Léon : Il s’rait très fier de vous.
Guenièvre : Surtout d’Elyan
Elyan : De moi ?
Guenièvre : Pas parce que tu es devenu chevalier mais parce que tu es comme tu es.
Elyan : Je ne crois pas non.
Perceval : Elle a raison.
Gauvain : Absolument. Vous êtes extraordinaire. Surtout lorsqu’il s’agit de conter fleurette aux dames. Ne serait-ce que cela.
Elyan : Ne l’écoute surtout pas.
Perceval : Non, il n’y a qu’une femme dans le cœur d’Elyan.
Guenièvre : Qui donc ?
Elyan : C’est toi.
Guenièvre : Dis-le-moi, je suis ta sœur.
Gauvain : Arthur ne vous a rien dit ?
Guenièvre : Il ne me dit jamais rien.
Elyan : Mais est-ce qu’il t’a dit de qui Gauvain était amoureux ?
Guenièvre : Oui de lui-même.
Tout le monde s’esclaffe mais ne voit pas Morgane, cachée derrière un arbre, qui les observe.
Un peu plus loin, Morgane arrive sur un cheval et jette un sort sur la piste que Guenièvre et les chevaliers vont emprunter. Puis elle se retire et revient sur les hauteurs pour observer les chevaliers qui arrivent tout droit sur le piège magique : Deux serpents surgissent et font peur aux chevaux. Léon est désarçonné puis assommé lorsqu’il tombe à terre. Un autre serpent s’approche du cheval de la reine.
Gauvain (retenant son cheval apeuré) : Léon !... Attention à la reine !
Elyan (maitrisant son cheval apeuré) : Va vers les arbres vite !
Perceval est à son tour désarçonné et tombe également à terre mais sans être assommé. Un serpent l’attaque aussitôt. Pendant ce temps, Guenièvre galope dans les bois mais elle se retrouve face à Morgane.
Guenièvre : Oh !
Elle fait demi-tour et tente de s’enfuir mais Morgane utilise ses pouvoirs pour la faire tomber à terre. Guenièvre est sans connaissance.
Morgane (s’agenouillant auprès de Guenièvre) : Dors ma très chère. Car ce n’est pas demain que tu pourras de nouveau le faire.
***GENERIQUE***
APPARTEMENTS DE GAIUS
Perceval et Léon sont amenés inconscients auprès du médecin de la cour.
Gaius : Merlin, rose trémière.
Merlin : Un gramme ?
Gaius : Egliantus… Deux grammes !
Merlin : Pulmonaire officinae
Gaius : Quatre brins !
Arthur (entrant dans la pièce) : Que s’est-il passé ?
Elyan : Nous étions à cheval et nous sommes tombés sur un nid de serpents.
Arthur : Où est Guenièvre ?
Personne ne répond.
Arthur : Où est-elle ?
Elyan : Je lui ai dit de s’éloigner. Elle s’est enfuie et ensuite…
Arthur quitte la pièce. Merlin le suit.
COULOIR DE CAMELOT
Merlin : Arthur !
Arthur : Nous partons à l’aube.
APPARTEMENTS DE GAIUS
Gaius soigne le bras de Perceval tandis que Merlin s’occupe de Léon.
Gaius : Ce n’était pas un accident.
Merlin : C’est de la sorcellerie ?
Gaius : Il y a de la magie noire qui circule dans leurs veines. Ils devraient déjà être mort à cette heure.
Merlin : Ils ont eu de la chance.
Gaius : La chance ne doit pas être seule en cause, je le crains.
CHAMBRE D’ARTHUR
Merlin entre.
Arthur : Apprends à frapper avant d’entrer.
Merlin : Pardonnez-moi sire. Je tenais à vous dire que Léon et Perceval sont sauvés. Et… ils sont bien engagés sur le chemin de la guérison.
Arthur : C’est une bonne nouvelle.
Merlin : Arthur… Il y a des preuves de… sorcellerie. Gaius pense que Morgane est sans doute impliquée.
Arthur : Tu peux disposer… J’ai perdu Guenièvre une fois déjà.
Merlin : Vous n’allez pas la perdre… Croyez-moi. Nous la retrouvons. J’en fait le serment.
Merlin lui tend le bras. Arthur le saisit.
Merlin : Nous la ramènerons.
Le lendemain matin, les chevaliers quittent Camelot.
FORÊT DE CAMELOT
Morgane caresse la joue de Guenièvre qui se réveille en sursaut.
Morgane : Bonjour, gente dame.
Guenièvre s’aperçoit qu’elle a les mains attachées.
Guenièvre : Que voulez-vous de moi ?
Morgane : Je voulais jouer un peu avec toi.
Guenièvre : Jouer avec moi ?
Morgane : Oui pour voir à quel point Arthur tient à toi.
Guenièvre : Vous perdez votre temps.
Morgane : Tu sous-estimes ses sentiments à ton égard.
Guenièvre : Il est loin d’être stupide.
Morgane : Nous verrons cela.
Guenièvre : Il saura que vous m’avez enlevé et que c’est un piège.
Morgane : Il le saura. Mais il viendra néanmoins.
Arthur et les chevaliers découvrent le cheval blanc de Guenièvre. Elyan examine la selle et montre les attaches de la selle qui ont été sectionnées.
Léon : Elle a dû être désarçonnée de sa monture très brutalement.
Perceval (plus loin) : Regardez !... Des traces. Elles se dirigent vers l’Est.
Arthur : On y va !
Les chevaliers repartent.
Morgane est à cheval et traîne derrière elle Guenièvre. Mais celle-ci s’écroule de fatigue. Morgane descend de cheval et lui tend une gourde.
Morgane : Tiens.
Mais Guenièvre refuse.
Morgane : Cette eau n’est pas assez bonne pour toi à présent que tu es reine.
Guenièvre : Je ne veux rien de vous Morgane.
Morgane : A part ma couronne… Bois ! Tu pourrais en avoir besoin.
Guenièvre : Pourquoi ?
Morgane : Ne sois pas aussi avide de le savoir.
Morgane vide la gourde sur le sol puis remonte à cheval.
Les chevaliers continuent d’avancer dans la forêt de Camelot tandis que Morgane et Guenièvre traversent une plaine désertique au milieu de laquelle se trouve une unique et gigantesque tour entourée par des fortifications.
FORÊT DE CAMELOT
Il fait nuit. Perceval tente de suivre, à pied, les traces de sabots laissées par le cheval de Morgane.
Perceval : On ne voit plus rien. Il fait trop sombre.
Arthur : On continue vers l’Est.
Merlin : Mais nous avons perdu leur piste.
Arthur : Il faut continuer à suivre les traces !
Mais il fait demi-tour.
Merlin : Arthur !
Arthur ne répond pas et s’éloigne.
Merlin : Je vais lui parler.
Merlin rejoint Arthur.
Merlin : Sire ?
Arthur : Elle ne peut pas être loin.
Merlin : En effet. Mais nous devons avancer ensemble… [Arthur reste silencieux] Nous allons bivouaquer. Je vais faire partir un feu. Nous reprendrons la route demain matin. Venez.
Merlin fait demi-tour puis s’arrête pour attendre Arthur avant de retourner près des chevaliers.
TOUR SOMBRE
Guenièvre monte les marches de la tour suivie de Morgane tenant une torche.
Morgane : Allez monte !
Guenièvre : Où me conduisez-vous ?
Morgane : Tu vas le découvrir.
Elles continuent puis Guenièvre entre dans une pièce.
Guenièvre : Mais où… où m’avez-vous emmené ?
Morgane : Bonne nuit.
Morgane referme la porte à clef.
Guenièvre : Morgane !
Guenièvre marche dans la pièce sombre puis soudain des hurlements assourdissants retentissent. Elle se bouche les oreilles.
FORÊT DE CAMELOT
Les chevaliers sont installés autour d’un feu. Arthur entend un bruit sec. Il remarque alors Elyan à l’écart. Il se lève et va le rejoindre.
Arthur : Elyan.
Elyan : Si seulement j’étais resté avec elle.
Arthur : Vous avez sauvé Perceval. Vous avez sauvé Léon.
Elyan : Mais pas ma propre sœur.
Arthur : Vous ne pouvez pas vous en vouloir.
Elyan : Elle a tout fait pour moi… Vous ne pouvez pas comprendre.
Arthur : Si je comprends.
Elyan : Aujourd’hui encore… Je ne sais pas ce que je s’rais devenu sans elle. Je ne saurais l’expliquer.
Arthur : Nul ne vous y oblige.
Arthur pose son bras sur les épaules d’Elyan et le ramène près du feu.
Plus tard, les chevaliers sont tous endormis lorsque Léon pousse un terrible hurlement.
Léon : AAAAAAAAAAAAAAAAAH !
Merlin : Ce n’est rien !
Léon (paniqué) : La tour !
Merlin (s’agenouillant près de lui) : Ce n’est qu’un cauchemar.
Léon : Tout ce qui est dans son ombre était sans vie. Il y avait ce bruit atroce. Des enfants hurlaient de peur.
Perceval : Et la pluie avait un goût de sang… J’ai fait le même rêve… J’étais perdu dans une forêt où les arbres avaient des griffes. Quand j’ai enfin pu m’échapper, j’ai vu… une plaine.
Léon : Une plaine nue jusqu’au-delà de l’horizon.
Perceval : Presque nue car s’élançant vers le ciel un obscur pilier de pierres fendait l’air.
Léon : Une tour tellement sombre. Qu’elle aurait pu avaler le soleil.
Arthur : La Tour Sombre… On apprenait aux jeunes chevaliers à redouter cet endroit autrefois. Car nombre d’entre eux y perdait la vie.
Merlin : Je n’en ai jamais entendu parler.
Arthur : Il y a une raison à cela. Le simple fait de l’évoquer apporte le malheur à tout ceux qui en entendent parler.
Gauvain (plantant une dague dans le sol) : Bon… alors n’en parlons plus ! J’ai rêvé que je mangeais du fromage qui avait un drôle de goût. Un goût de tarte aux pommes. Quelqu’un a-t-il fait le même rêve que moi ? [Personne ne lui répond] Vous avez raté quelque chose.
Gauvain se recouche. Merlin va à sa sacoche et prend une gourde. Arthur le rejoint.
Arthur : Pourquoi font-ils tous ce cauchemar ?
Merlin : Le poison. Il doit encore courir dans leurs veines.
Arthur : Mais le même cauchemar.
Merlin : C’est Morgane qui a fait apparaître les serpents. Léon et Perceval seraient morts si tel avait été son désir.
Arthur : Que veux-tu dire par là ?
Merlin : Elle a planté cette vision dans leurs esprits. C’est un piège. Elle vous entraîne à votre perte.
Arthur : La Tour Sombre. Elle a dû y conduire Guenièvre.
TOUR SOMBRE
Au matin, un liquide noirâtre tombe sur le visage de Guenièvre endormie. Elle se réveille et aperçoit de la mandragore, couverts de liquide noire, suspendus au plafond. Puis les cris recommencent. Guenièvre est apeurée.
CAMPEMENT DES CHEVALIERS
Arthur : C’est décidé. Je vais aller jusqu’à la Tour Sombre. Je pense que Guenièvre y est emprisonnée. J’ignore quelles horreurs m’attendent alors je voyagerai seul.
Elyan : Non !
Arthur : Je regrette. J’ai pris ma décision.
Elyan : Vous ne sauriez m’arrêter, Arthur. Il s’agit de ma sœur.
Perceval : Moi non plus Arthur. C’est notre reine.
Léon : Et notre amie.
Gauvain : Et c’est une jeune fille dans une tour. Une demoiselle en détresse. Je suis né pour ce moment.
Arthur : Je t’autorise à repartir Merlin.
Merlin : Souvenez-vous que je vous ai fait une promesse.
Les chevaliers repartent à cheval.
Ils arrivent sur un haut plateau qui domine une vallée verdoyante puis au fond, sur un plateau aride, se dresse une tour.
Arthur : La Tour Sombre.
Merlin : Comment l’atteindre ?
Arthur : En passant par la forêt impénétrable.
Merlin : Mais elle est…
Gauvain : Impénétrable.
Merlin : Ouais tout à fait. Nul ne peut la traverser.
Arthur : On n’a pas le choix.
FORÊT IMPENETRABLE
Les chevaliers avancent péniblement en utilisant leurs épées pour trancher les branchages qui leur barrent la route. Gauvain peine à avancer. Il déchire sa cape contre une ronce et s’énerve. Les chevaliers se retournent sur lui.
Gauvain : Avancez messieurs.
TOUR SOMBRE
Guenièvre entend des bruits de pas. Elle se précipite au centre de la pièce mais les bruits de pas s’arrêtent. Elle regarde autour d’elle et sursaute quand elle se retrouve devant le spectre de son frère qui se met à rire. Elle comprend qu’il n’est pas réel. Elle recule. Les rires continuent mais le spectre a disparu.
Guenièvre : Elyan ?
FORÊT IMPENETRABLE
Les chevaliers continuent d’avancer mais Perceval casse son épée en coupant des branchages.
Perceval : De toute façon, elle était émoussée alors.
Il la balance sur le côté. Merlin lui donne la sienne.
Arthur : On avance !
Perceval : Il n’y a plus aucunes traces.
Arthur : Continuons vers le nord.
Gauvain : Et comment savoir où se trouve le nord ?
Arthur : Regardez le lierre… Messieurs, les feuilles claires indiquent le sud. Les plus foncés, le nord.
Les chevaliers continuent leur route. Ils arrivent dans une trouée où ils aperçoivent la Tour Sombre.
Léon : On est dans la bonne direction.
Arthur : Atteignons la tour avant le crépuscule. Allons, marchons plus vite !
TOUR SOMBRE
Guenièvre est assise au pied d’un pilier lorsqu’elle entend une voix murmurée.
Voix : Guenièvre !
Elle aperçoit alors le spectre de Merlin qui lui fait signe d’approcher.
Guenièvre : Merlin ?
Elle s’apprête à le rejoindre mais il disparait. Elle regarde autour d’elle quand soudain Merlin surgit derrière elle en hurlant. Elle rampe au milieu de la pièce puis la porte de sa prison s’ouvre.
Morgane : Suis-moi. Une collation nous attend.
Morgane fait demi-tour. Guenièvre la suit.
FORÊT IMPENETRABLE
Les chevaliers continuent d’avancer péniblement.
Léon : On devrait être sortis de la forêt maintenant ?
Arthur : Regardez !
Il ramasse un petit morceau de tissu rouge coincé dans une ronce.
Gauvain : Qu’est-ce que c’est ?
Arthur se retourne vers les chevaliers et leur montre le morceau de tissu. Gauvain montre alors le trou dans sa cape qu’il avait fait un peu plus tôt dans la journée.
Gauvain : Comment est-ce possible ?
Arthur : On s’est contenté… de tourner en rond. On a perdu une journée ENTIERE !
Il plante son épée violemment dans le sol.
Léon : Sir, nous allons bivouaquer ici cette nuit, nous reposer un peu et… et repartir d’un bon pied demain matin.
Les chevaliers sont dépités.
Merlin : Je vous ai fait une promesse. Ne l’oubliez pas. Nous ramènerons Guenièvre à Camelot.
TOUR SOMBRE
Guenièvre est assise au bout d’une table couverte de toiles d’araignées et de poussière. Morgane lui apporte à manger.
Morgane : Tiens, mange. Je me sens toujours mieux après avoir mangé. [Elle s’assied à côté d’elle] Tu préférais du poulet ? Tu dois manger quelque chose ou tu te sentiras mal.
Guenièvre : J’ignore à quel jeu cruel vous jouez Morgane mais ce n’est pas vous qui me briserez.
Morgane : Je croyais te faire plaisir. Je sais que tu dois te sentir bien seul. Livré à toi-même dans cette pièce. Mais au moins tu n’es pas enchaînée. Tu vois la lumière du jour. Tu peux bouger. Tu peux voir.
Guenièvre : Vous attendez-vous à ce que je sois reconnaissante ?
Morgane : Moi aussi j’ai souffert. J’ai passé deux ans dans les ténèbres. J’ai passé deux ans enchaîner à un mur au fond d’un puit. [Guenièvre fronce les sourcils ; Morgane surprise] Tu n’en savais rien ?
Guenièvre lui fait signe que non de la tête.
Morgane : J’aurais vendu mon âme pour un peu de bonté telle que celle-ci. Mais si tu veux retourner là-haut.
Morgane commence à manger en regardant Guenièvre avec défi.
FORÊT IMPENETRABLE
Les chevaliers dorment autour d’un feu de camp. Mais quelque chose rampe dans les buissons. Merlin se réveille aussitôt et mène son enquête. Il tombe sur une minuscule créature.
Reine Mab : Bienvenu dans mon royaume, Emrys.
Merlin : Qui êtes-vous ?
Reine Mab : Eh bien, je suis la reine Mab. Je suis l’esprit malin de cet horrible endroit et de tout ce qui apporte le désespoir dans le cœur des êtres humains. Peu d’entre eux m’ont vu, Emrys. Tu fais partie de ceux qui ont eu cette chance.
Merlin : Vous ! Tout dans cette forêt est absolument insensé.
Reine Mab : La forêt n’est qu’une étape dans le voyage.
Merlin : Comment sortir de cette forêt ?
Reine Mab : Oh cher enfant ! Tu ne devrais pas avoir à le demander. La gauche est à droite et la droite est à gauche. Le chemin descendant devient le chemin ascendant. C’est simple.
Merlin : Oh ! Très simple.
Reine Mab : Tu as de l’imagination, Emrys. Tu dois apprendre à lui faire confiance. Car tu auras de biens plus grands défis à relever.
Merlin : Quand nous aurons atteint la tour ?
Reine Mab : Si vous l’atteigniez.
Merlin : Que voulez-vous dire ?
Reine Mab : Surtout sois prudent Emrys. La tour n’a pas d’existence matérielle. C’est la césure du cœur, la plus grande peur de l’esprit, l’œil de l’oiseau immobile et inquiétant.
Merlin : Stop ! Cessez de parler par énigmes.
Reine Mab : Alors je vais parler en vers. Ecoute mes paroles avec grand intérêt car l’un de vous ne reviendra jamais.
Merlin : Que voulez-vous dire ?
La reine Mab rit. Merlin se retourne vers les chevaliers endormis.
Merlin : Lequel d’entre nous.
Il se retourne vers la reine Mab. Mais elle n’est plus là.
Le lendemain, les chevaliers continuent d’avancer péniblement dans la forêt.
Arthur (plantant son épée dans le sol) : Retournons à la clairière. Là où nous avons vu les mornes plaines.
Elyan : C’est dans quelle direction ?
Merlin : Au nord. [Les chevaliers le dévisagent] Messieurs, je sais ce que je fais. Je me garderais bien de mettre la vie de Guenièvre en péril. Je saurai nous conduire à la tour. Faîtes-moi confiance. Je sais ce qu’elle représente pour vous. Pour nous tous... Dirigeons-nous vers le nord.
Arthur : Où est donc le nord, Merlin ?
Merlin (pointant le chemin droit devant lui) : Il est par là.
Arthur (levant les yeux au ciel) : Non. Il est…
Les rayons du soleil traversent les branches d’arbre et viennent frapper l’épée d’Arthur, plantée dans le sol devant lui. L’ombre de celle-ci indique la même direction que Merlin.
Arthur : … Dans cette direction en effet. Qu’est-ce qui t’as permis de le savoir ?
Merlin : Mon odorat bien sûr ! Quand le vent vient du nord, l’air sent la mer Sire.
Arthur : Vraiment ridicule !
Merlin : Faîtes-moi confiance pour une fois.
Elyan : Arthur… Donnez-lui une chance.
Léon : Quelle autre alternative avons-nous ?
Les chevaliers dégainent leurs épées et suivent Merlin.
Arthur : Tu es sûr de ta direction Merlin ?
Merlin utilise ses pouvoirs pour emmener son esprit le plus loin possible devant lui et découvre l’épée cassée de Perceval qu’il a jetée la veille. Il se retourne vers Arthur mais ne réplique pas et continue son chemin.
Perceval (ramassant son épée cassée) : Merlin, tu es un génie.
Merlin poursuit sa route sans rien dire et finit par se retrouver dans la clairière où ils avaient vu la tour la veille.
Arthur : Par où passons-nous ?
Merlin poursuit sa route mais à l’opposé de la tour. Merlin utilise son pouvoir pour projeter à nouveau son esprit devant lui. Il continue son chemin suivi par les chevaliers et ils finissent par sortir de la forêt. Devant eux, un plateau aride où se dresse la Tour Sombre.
Elyan : A quelle distance croyez-vous qu’elle se trouve ?
Gauvain : Ah au moins, nous voyons où nous allons !
Arthur : Ne prenons pas racines, allons-y.
Ils se dirigent vers la tour.
TOUR SOMBRE
Guenièvre est allongée sur le sol lorsqu’elle entend des pleurs puis des pas. Morgane ouvre la porte.
Morgane (s’avançant vers elle) : Je me suis dit que tu aimerais peut-être dîner avec moi.
Mais Guenièvre recule.
Morgane : Il faut que tu manges. Tu vas finir par mourir.
Guenièvre se cache derrière un pilier mais Morgane lui tend la main. Guenièvre la prend avec crainte.
Morgane : Tu as les mains froides. [Compatissante] Il y a un bon feu de bois qui t’attends.
Guenièvre retire sa main.
Morgane : Tout ce que tu désires, tu peux l’avoir. Je te l’offrirai.
Guenièvre : Pourquoi agissez-vous ainsi ?
Morgane : Parce que nous sommes amies. Nous l’avons toujours été.
Elle s’avance vers Guenièvre.
Guenièvre (reculant) : Laissez-moi tranquille.
Morgane : Guenièvre…
Guenièvre : Mais qu’essayez-vous de me faire ?
Morgane : Je m’efforce de t’aider. Je prends soin de toi.
Guenièvre : Je ne veux rien de vous, Morgane.
Morgane : Si tu changes d’avis, on ne sait jamais. Appelle-moi.
Elle s’en va. Des cris retentissent.
PLAINE ARIDE
Les chevaliers marchent en direction de la tour. Perceval s’arrête et retire sa botte à cause d’une grosse ampoule à son pied.
Arthur : Nous ne pouvons pas nous arrêter.
Perceval : Juste un instant.
Il remet sa botte et les chevaliers repartent.
TOUR SOMBRE
Guenièvre (allongé et en pleurant) : Sois sans crainte. Tout ira bien. Dis-toi que tu ne risques rien… Il n’y a rien à craindre… Non tu ne risques rien.
PLAINE ARIDE
Les chevaliers marchent sur une crête bordée de ravines. Merlin glisse et dévale la pente.
Perceval : MERLIN !
Il manque de peu d’être éborgné par une épée d’un des squelettes jonchant la ravine. Il remonte sur la crête.
Arthur : Nous ne pouvons pas nous arrêter.
TOUR SOMBRE
Guenièvre est agenouillée et pleure en se tenant la tête entre les amins.
Spectre d’Arthur : Guenièvre !
Guenièvre (redressant la tête) : Arthur !
Elle commence à tourner la tête et fait face au spectre d’Arthur puis elle lui tourne à nouveau le dos.
Guenièvre : Non je sais que ce n’est pas vous. Je sais que ce n’est pas vous. Je sais que ce n’est pas vous. [Des bruits de pas se font entendre] Je sais que ce n’est pas vous !
Spectre d’Arthur : Guenièvre, regardez-moi.
Guenièvre : Je sais que ce n’est pas vous.
Spectre d’Arthur : S’il vous plaît.
Guenièvre : Je sais que ce n’est pas vous.
Spectre d’Arthur : C’est moi, c’est Arthur.
Guenièvre : Je sais que ce n’est pas vous.
Spectre d’Arthur : Regardez. [Elle lève les yeux et le spectre d’Arthur est devant elle] C’est moi, c’est Arthur. Vous êtes en sécurité à présent.
Guenièvre est d’abord rassurée puis elle sent quelque chose ne va pas. Arthur se met à rire et disparait alors que ses rires continuent.
PLAINE ARIDE
Pendant ce temps, les chevaliers arrivent près de la tour.
TOUR SOMBRE
Guenièvre est toujours en proie à des hallucinations visuelles et auditives. Morgane s’agenouille devant elle.
Morgane (compatissante) : Guenièvre, calme-toi. Je suis là.
Elle prend Guenièvre dans ses bras.
Morgane : Je suis là… Oh j’ai eu tort de te faire souffrir. La mandragore est cruelle. Elle perce les profondeurs de l’âme et fait surgir sous nos yeux l’image même de ce qui nous terrifie. Tu as fait preuve de tant de courage. Mais c’était indispensable. Guenièvre, tu n’es plus seule. Tu ne le seras plus jamais à présent. Tu ne peux faire confiance qu’à moi seule. Tu n’as plus que moi en ce monde. Les autres se moquent de toi. Ils te haïssent. Suis-moi. [Elles se relèvent toutes les deux] Tu vas te reposer. Tu en as bien besoin.
Guenièvre, soulagée, acquiesce de la tête et suit Morgane puis soudain se ravise.
Guenièvre : Non !
Elle retire brutalement sa main de celle de Morgane.
Guenièvre (reculant) : Quel que soit le jeu infâme auquel vous jouez, je refuse de me joindre à vous. J’aime mieux rester là et renoncer à la vie.
PLAINE ARIDE
Arthur et ses chevaliers arrivent à la porte d’entrée de la tour. Ils dégainent leurs épées et entrent.
TOUR SOMBRE
Ils avancent dans un couloir jonché de cadavres puis ils grimpent l’escalier.
Merlin : Ce n’est pas normal… C’est trop facile.
Arthur : Tu n’es jamais content.
Arthur, en tête, déblaie le passage mais un squelette lui tombe dessus. Elyan en profite pour passer devant lui.
Elyan (courant à l’étage) : Arthur !
Arthur et les chevaliers pénètrent dans une pièce au centre de laquelle se trouve Elyan.
Elyan : Non !
Une flèche est tirée d’une gargouille fichée dans un mur et atteint Perceval à la jambe. Arthur fait un pas pour l’aider et marche sur une dalle qui déclenche le tir d’une autre flèche. Merlin utilise sa magie pour la faire dévier et manque de peu d’éborgner Gauvain.
Arthur : Que personne ne bouge ! Restez tous où vous êtes.
Léon : Qu’est-ce qu’ils déclenchent ?
Arthur : Les dalles réagissent à la pression.
Elyan : Attendez. Je vais essayer avec ça.
Il prend son épée et la jette sur une dalle. Deux flèches foncent sur lui. Il les évite et elles se fracassent sur le mur d’en face. Il saute alors sur la dalle pour reprendre son arme.
Merlin (enlevant sa ceinture) : Je vais passer le premier.
Il imite Elyan.
Elyan : J’ouvre la voie.
Arthur : Non, Elyan !
Il jette son épée devant lui et une flèche est tirée.
Elyan (à l’autre bout de la pièce et se retournant) : Votre vie est en péril par ma faute, messieurs. C’est à moi d’agir.
Arthur : ELYAN !
Il quitte la pièce. Il monte un escalier et arrive dans une pièce où Guenièvre se tient debout, une épée en lévitation devant elle.
Elyan : Guenièvre ?
Guenièvre : Elyan ?
Elyan : Qu’est-ce qu’elle t’a fait ?
Elyan veut contourner l’épée mais celle-ci la suit.
Guenièvre : Reste où tu es ! Elle t’interdira de passer. Morgane l’a ensorcelé pour que nul ne m’atteigne. Tu ne peux pas me libérer. Va-t’en. Laisse-moi. Je t’en prie.
Elyan : Non !
Il jette sa cape à terre et s’apprête à combattre.
Guenièvre : Tu n’auras jamais le dessus. Elle va te tuer, Elyan !
Elyan attaque l’épée. Un combat féroce s’engage. Mais l’épée blesse Elyan.
Guenièvre : Oh !... Je t’en supplie. Pars ! Sauve-toi ou tu vas mourir !
Mais Elyan reprend le combat. Il ouvre un volet alors que l’épée lui fonce dessus. Il la dévie avec sa propre lame et l’épée adversaire se retrouve dehors. Il referme le volet. Elyan, épuisé, vacille.
Elyan : Guenièvre…
Guenièvre (se précipitant vers lui) : Elyan !
Elyan s’effondre à terre, sa tête sur les genoux de Guenièvre.
Guenièvre : Je suis là. Je suis là.
Elyan : Pendant un moment… j’ai cru que j’allais pas réussir à gagner.
Guenièvre : Père serait tellement fier de toi.
Elyan (prenant la main de Guenièvre) : De toi aussi. Il s’rait infiniment fier.
Puis Elyan s’éteint. Guenièvre pleure son frère alors qu’Arthur et les chevaliers arrivent. Arthur jette son épée au sol et se précipite vers Guenièvre et son frère sous le regard des chevaliers en état de choc.
FORÊT DE CAMELOT
Un chevalier allume une flèche et tire sur une barque au milieu d’un lac où repose la dépouille d’Elyan en présence de tous les chevaliers, du roi et de la reine de Camelot. La barque, en flamme, s’éloigne lentement.
Merlin (à Gaius) : J’avais été prévenu pourtant. Je savais que l’un de nous ne reviendrait pas.
Gaius : Ce n’est pas ta faute Merlin.
Merlin : Elyan est mort.
Gaius : L’épée dont Elyan est devenu la proie était sans nul doute destinée à Arthur. Mais il est sain et sauf. Tout comme Guenièvre.
CHAMBRE D’ARTHUR
Guenièvre dort dans les bras d’Arthur puis elle se réveille et quitte le lit conjugal puis la chambre royale.
Elle poursuit sa route et quitte le château de Camelot pour retrouver Morgane dans la forêt.
FORÊT DE CAMELOT
Les deux femmes s’étreignent.
Morgane : Quelles nouvelles ?
Guenièvre : Arthur croit qu’il est victorieux. Il ne se doute de rien.
Morgane : Tu as compris à qui tu devais faire confiance.
Guenièvre : Mais à vous Morgane. Il n’y aura jamais que vous.
Morgane : Tu n’es pas des leurs. Et tu ne le s’ras jamais.
Guenièvre : Vous ignorez à quel point je les hais. Tous jusqu’au dernier.
Morgane : Tu as su voir leurs mensonges et accéder à la vérité. Tu as un rôle important à jouer à l’avenir. Ensemble nous assurerons la destruction de tout ce qu’Arthur a de plus cher.
MERLIN…
***GENERIQUE DE FIN***
Ecrit par byoann pour Merlin Hypnoweb.net.