Épisode 4.12 : L’Épée dans la Pierre (1ère partie)
Voix (off) : En un pays de légende, au temps de la magie, le destin d'un grand royaume repose sur les épaules d'un jeune homme. Son nom : Merlin.
1. INT. - APPARTEMENTS D’ARTHUR, NUIT :
Arthur fait sa toilette à moitié habillé, en cotte de maille, derrière le paravent.
Arthur (à Merlin) : Qu’est-ce qui te prends tant de temps ?
Merlin : C’est la fête de Beltane ; le roi doit avoir une allure royale…
Arthur : Ce n’est pas en restant dans cette tenue que j’y parviendrais, Merlin.
Merlin : Faites preuve d’un petit peu de patience. Pensez à quelque chose d’agréable !
Arthur : Ah oui, toi exposé au pilori ?
Merlin est penché sur quelque chose sur la table.
Merlin : Attendez une seconde…
Arthur fronce les sourcils et sort de derrière le paravent.
Arthur : Une.
Merlin cache ses mains derrière son dos.
Arthur : Que caches-tu derrière toi ?
Merlin : Moi ? Rien. Ma main, (il la montre et la replace derrière son dos) mon autre main. (Il fait de même avec l’autre)
Arthur approche, agrippe Merlin et le retourne. Il prend l’objet que Merlin cachais et l’examine : il s’agit d’une ceinture.
Arthur : Pourquoi fais-tu un autre trou dans ma ceinture ?
Merlin : Je voulais… la retoucher. Pour que vous soyez à l’aise, Arthur.
Arthur : Je suis trop gros d’après toi ?
Merlin : Non je n’ai pas dit cela. Il manque (il cherche ses mots) … un trou à cette ceinture pour attendre la perfection.
Arthur : Ridicule !
Il tente de passer la ceinture autour de sa taille.
Arthur (étouffé) : C’est pas vrai ça !
Merlin croise les bras et l’observe rentrer son ventre et lutter contre la ceinture qui refuse de se boucler.
Merlin : Ne soyez pas aussi dur avec vous, vous devez présider à tant de fêtes, de banquets et de cérémonies qu’il est normal de grossir !
Arthur abandonne et lui tend la ceinture.
Arthur : D’accord Merlin, fais ce qui s’impose. Et surtout n’en parle à personne, tu entends ?
Merlin se remet au travail et sourit.
Merlin : Croyez-moi, s’il y a une chose que je maîtrise c’est garder au mieux un secret.
2. EXT. – FORTIFICATIONS DE CAMELOT, NUIT :
Agravain allume une mèche et sourit. Il lance une bombe fumigène qui explose au pied des gardes. Ils s’étouffent rapidement puis s’écroulent. Agravain s’empare d’une torche avec laquelle il exécute des signaux. Au loin, une autre torche répète les mouvements.
3. INT. – SALLE DES BANQUETS, AU MÊME MOMENT :
Arthur entre dans la pièce bondée et s’assied à table aux côtés de Gaius.
Arthur : Vous n’avez pas vu Agravain ?
Gaius : Non sire, pas depuis ce matin.
Arthur : C’est étrange. Il devrait être là.
Merlin, allègre, approche avec un plateau de nourriture.
Arthur : Ah ! Mon plat préféré. Le chapon farci aux herbes…
Merlin : Tout doux ou on va encore être obligé d’agrandir votre ceinture !
D’hilarité, Perceval s’étouffe dans son verre. Arthur rit jaune.
Merlin (À Gaius) : Du vin ?
Gaius hoche la tête et Merlin le sert. Arthur lui fait signe en souriant.
Arthur : Hé Merlin ? (il l’agrippe, menaçant) C’est une chance pour tous que tu n’aies pas de secret de la plus haute importance à garder, tu es d’accord ?
Arthur le libère et Merlin reprend du service, souriant légèrement.
4. INT./EXT. – TUNNELS DE CAMELOT, NUIT :
Agravain parcourt un souterrain à la lueur d’une torche. Il franchit une sortie au-delà de Camelot et attend. Lorsque des soldats inconnus approchent, Agravain se détend et sourit. Il les mène à travers les souterrains.
5. INT. – SALLE DES BANQUETS, AU MÊME MOMENT :
Mélancolique, Arthur regarde Perceval s’entretenir agréablement avec une convive.
Merlin : Ça va, Arthur ?
Arthur : Nul n’aime se faire traiter de gros, Merlin.
Merlin : Désolé.
Arthur boit à sa coupe et observe les invités.
Merlin : Guenièvre vous manque, hein ?
Arthur : Je la cherche dans la salle ; mais elle n’est pas là… et je me rappelle pourquoi.
Ils se dévisagent un instant puis Arthur recommence à boire.
6. EXT. – PORTES DE LA VILLE, NUIT :
Deux gardes s’effondrent, transpercés par des carreaux. Les guerriers du Sud investissent la ville basse et déverse efficacement du liquide inflammable. Agravain laisse tomber sa torche au sol. Alors qu’il s’éloigne des murs de flammes surgissent. Il sourit diaboliquement.
Plus loin, aux côtés d’Hélios devant son armée, Morgane observe le foyer de l’incendie.
Morgane : Allons-y maintenant.
***GÉNÉRIQUE***
7. EXT. – VILLE BASSE, NUIT :
L’incendie s’est propagé dans la ville et des gens tentent d’éteindre les flammes pendant que d’autres tentent de s’en échapper. Quelques chevaliers aident la population.
Elyan : Formez une colonne jusqu’au puits ! Il nous faut plus d’eau. Vite !
Sire Léon : C’est trop tard pour l’eau, regarde.
Elyan : Mais toute la ville… (Il aperçoit l’armée ennemie entrer dans la ville) Comment ils ont ouvert les portes ?!
Sire Léon : Ne nous soucions pas de cela Elyan. Vite ! Sonnez l’alarme !
Elyan part et Léon dégaine son épée, suivit des autres chevaliers.
8. INT. – SALLE DES BANQUETS, NUIT :
Le tocsin retentit et Gauvain entre dans la salle.
Gauvain : Sire ! On nous attaque ! Ils sont dans l’enceinte de la ville !
Arthur se lève et défait sa cape.
Arthur : Bon, Merlin, emmène-les dans la salle des chevaliers.
Merlin : Oui, sire. (Aux convives) Venez tous, suivez-moi !
Arthur enjambe la table et sort son épée.
Arthur : Gauvain défendez l’armurerie ! Perceval, avec moi !
9. INT. – CORRIDOR DU CHÂTEAU, NUIT :
Agravain et une poignée de guerriers arrivent dans un corridor, face-à-face avec Sire Elyan.
Elyan : Alors ceci est votre œuvre ?
Agravain : Écartez-vous. Il n’y a rien que vous puissiez faire contre nous.
Elyan (en dégainant son épée) : Vous faites erreur, je peux tuer le traître que vous êtes !
Agravain : Ces mots attestent de votre courage, et ils seront vos derniers.
Soudain, Elyan est projeté vers l’arrière, assommé. Les soldats se scindent pour faire place à Morgane derrière eux. Elle dépasse Agravain.
Morgane : Il n’est plus temps de jouer au soldat, Agravain !
Le groupe lui emboîte le pas, Elyan oublié.
Dans un autre corridor, Arthur mène furtivement ses chevaliers. Les guerriers du Sud envahissent la cour du château.
10. INT. – SALLES DES BANQUETS, NUIT :
Merlin dépose un blessé auprès de Gaius.
Merlin : Nous avons perdu la ville basse, Gaius. Ils ne vont pas tarder à pénétrer dans la citadelle.
Gaius : Comment cela a-t-il pu arriver ? Ils sont entrés sans problèmes, nul ne les as vus !
Merlin : Nous savions qu’Agravain fomentait quelque chose.
Gaius : Tes pires craintes se sont vraiment réalisées, Merlin.
Merlin quitte la salle.
Gaius : Merlin !
Merlin : Il faut que je trouve Arthur !
11. INT. – CORRIDOR DU CHÂTEAU, NUIT :
Suivit de ses chevaliers, Arthur défait plusieurs soldats ennemis en avançant dans un corridor.
Plus loin, Merlin court dans le château.
12. EXT. – VILLE BASSE, AU MÊME MOMENT :
Hélios se bat férocement parmi ses hommes.
Sire Léon : On ne va pas pouvoir les retenir encore longtemps ! Conduisez le peuple dans les bois ! Retraite ! Retraite !
Les chevaliers et la population recule sous l’invasion.
13. INT. – CORRIDOR DU PHÉNIX, NUIT :
Arthur et les chevaliers combattent des soldats ennemis. Un envahisseur abat le dernier chevalier tandis qu’Arthur tue un guerrier du Sud. Le dernier survivant ennemi atteint Arthur, qui crie de douleur. Merlin arrive. Arthur donne un coup de coude sur le visage de son agresseur qui s’écroule. Il longe le couloir en se tenant les côtes lorsque Merlin l’intercepte et le pousse contre un mur perpendiculaire.
Arthur (assaillit par la douleur) : Aaaah ! On se demande toujours d’où tu sors, Merlin !
Merlin : Venez, il faut partir d’ici !
Merlin pousse Arthur dans un couloir et jette un coup d’œil au corridor à la tapisserie du phénix. D’autres guerriers s’y engouffrent.
Merlin : Bæl on bryne!
Les yeux de Merlin deviennent dorés et les torches sur les murs rugissent, leurs flammes s’étalant à travers le corridor et bloquant l’avancée des guerriers.
14. INT. – CORRIDOR DE LA COUR DE CAMELOT, NUIT :
Des cris résonnent dans la cour. Merlin rejoint Arthur qui coure dans le corridor en se tenant toujours les côtes.
Merlin : Ça va Arthur ?
Arthur : Oui ça va !
Ils se cachent derrière une colonne et Arthur encaisse le coup.
Arthur : J’ai probablement une ou deux côtes cassées.
Arthur jette un coup d’œil sur la cour et aperçoit Hélios et Morgane à la tête d’une troupe. Arthur se fige en voyant Agravain les rejoindre. Il se remet à couvert, choqué.
Arthur : Agravain…
Sa colère monte et il lève son épée. Il veut se jeter sur eux mais Merlin le retient.
Merlin : Non ! Il faut attendre. Arthur ! Ils sont bien trop nombreux…
Ils observent l’armée défiler.
Merlin : Vous vous occuperez de votre oncle un autre jour. D’accord ?
Arthur se calme un peu et Merlin l’entraîne.
Merlin : Allez venez.
15. EXT. – FORÊT AUX ALENTOURS DE CAMELOT, AU MÊME MOMENT :
La population paniquée fuit hâtivement la citée, suivit par les gardes et chevaliers.
Sire Léon : Dépêchez-vous ! Par ici, allez ! Vite ! Courez !
Au loin, Camelot est assiégée par les flammes.
16. – INT. – GRANDE SALLE DU CHÂTEAU, NUIT :
Hélios avance en souriant vers le trône où Morgane est avachie.
Hélios : La ville est tombée. Camelot… est à nous.
Morgane (nonchalante) : Et ?
Hélios ne comprends pas et Morgane se lève.
Morgane : C’était ce qu’il y avait de plus facile à accomplir, Hélios. Je veux Arthur. Où est-il ?
Hélios : Il est là, Morgane. Dans ce palais. Il ne lui reste nul endroit où se réfugier.
Morgane sourit, satisfaite. Alors qu’elle le dépasse, Hélios se met à rire.
17. INT. – SALLES DES BANQUETS, NUIT :
Gaius assiste Arthur qui est affalé sur un banc contre une table.
Gaius : Je peux vous bander le thorax mais vous courrez le risque de vous perforer un poumon !
Arthur : Tant que je peux manier une épée Gaius, je vous laisse faire tout ce que vous voulez.
Gauvain et Perceval entre dans la salle et scellent les portes.
Gaius : Où en sommes-nous ?
Perceval : La citadelle est envahie. Nous ne saurions tenir plus longtemps.
Gaius : Ils seront là dans combien de temps ?
Perceval : Quelques minutes, au mieux.
Merlin : Ils viennent pour Arthur ; ils le tueront s’ils le prennent.
Perceval : Conduisons –le en lieu sûr tant qu’il est temps.
Gauvain : Arthur n’abandonnera jamais son peuple.
Ils jettent un coup d’œil au roi et Merlin réfléchit.
Gauvain : Il préféra mourir.
Merlin : Barricadez les portes. Retenez-les le plus possible. (Lui et Gaius vont en retrait) Il faut faire sortir Arthur d’ici. Auriez-vous une potion pour lui, un remède qui l’assommerais ?
Gaius : Je n’ai rien d’assez fort ici. Dans mes appartements peut-être, mais nos envahisseurs contrôlent le palais.
Merlin : Il doit bien y avoir un moyen.
Gaius : Je suis désolé Merlin… Mais peut-être peux-tu intervenir. Arthur ne s’en ira pas volontairement. Euh, imagine qu’il n’ait plus aucune volonté…
Merlin : Dois-je utiliser la magie ?
Gaius : Peux-tu réussir ?
Merlin : Je peux essayer.
Ils retournent auprès d’Arthur. Merlin prend place derrière lui.
Gaius (à Arthur) : Pardonnez-moi sire, cela va vous faire souffrir.
Arthur : Faites ce que vous avez à faire –
Arthur hurle de douleur.
Merlin (à voix basse) : Mod wæs cræftleas…
Arthur se détend instantanément, groggy. Gauvain et Perceval s’approchent.
Merlin (appuyé) : Nous devons nous enfuir, sire !
Arthur : Oui d’accord.
Les yeux hagards, Arthur se lève et vacille, comme étourdit. Gauvain et Perceval échange un regard puis haussent les épaules.
Perceval : Faut y aller.
Il soutient Arthur et se dirige vers le fond de la salle.
Perceval : Empruntons le passage secret.
Merlin rassemble les affaires d’Arthur. Gauvain suit Perceval mais s’arrête et lui tend la main.
Gauvain : Je les retiendrais aussi longtemps que possible.
Perceval fixe Gauvain un moment et lui serre la main. Il sort avec Arthur. Des bruits retentissent alors que les portes sont assaillies.
Merlin : Rassemblez vos affaires Gaius !
Gaius : Va avec eux ! Je ne ferais que vous retarder.
Merlin : Je vous en prie, non !
Gaius : C’est mieux ainsi, tu dois le comprendre.
Merlin : Non, si vous restez là…
Gauvain l’interrompt et le pousse vers la sortie.
Gauvain : Ce n’est pas le moment de discuter, je suis désolé.
Gaius : Prend soin de notre roi, Merlin.
Merlin hésite mais finit par s’en aller. Gaius se tourne vers les portes de la salle et Gauvain prend place à ses côtés en dégainant son épée. Soudain la barricade cède et les guerriers ennemis envahissent la salle, Morgane parmi eux. Ils entourent rapidement Gaius et Gauvain qui restent immobiles.
Gaius : Il semble que votre victoire soit de courte durée, Morgane.
Visiblement refroidit, Morgane quitte la salle.
Morgane : Préparer les chevaux. Nous allons chasser !
18. EXT. – FORÊT AUX ALENTOURS DE CAMELOT, AUBE :
Perceval aide Arthur à marcher dans les bois. Merlin est à leur suite. Ils s’arrêtent et Arthur se dégage de Perceval.
Arthur : Merci, Perceval.
Merlin : Vous pouvez avancer seul ?
Arthur : Ah oui ! Dites-moi juste où je dois aller.
Perceval : Chut !
Des bruits retentissent et Perceval empoigne un intrus.
Perceval : Elyan !
Elyan : Je ne veux pas vous empêcher d’avancer.
Ils sourient et se remettent en route.
Perceval : On peut quitter Camelot sans problèmes ?
Elyan : La voie était libre.
Arthur est distrait par la vue de la citée embrasée et la contemple. Merlin l’attend.
Merlin : Suivez-moi, Arthur.
Arthur se retourne. Merlin sourit et hoche la tête vers la forêt. Arthur le suit.
19. EXT. – FORÊT, PLUS TARD:
Ils accélèrent le pas.
Perceval : Il nous pourchasserons. Ils savent qu’Arthur est vivant.
Elyan : Alors nous devons traverser la frontière et trouver asile où nous pouvons.
Merlin : Je connais un endroit. Ealdor, au-delà des Montagnes Blanches. Attendez ! (Il s’arrête) Écoutez…
Des chevaux approchent.
Perceval : Fuyons !
Ils se mettent à courir. Parmi la troupe à leur trousse se trouvent Agravain et Morgane. Celle-ci lance un sort. Arthur, Perceval, Elyan et Merlin sont aussitôt projetés dans les airs, comme propulsés par une déflagration. Elyan et Merlin se remettent sur pieds et aide Arthur à en faire autant. Ils courent.
Merlin (en ralentissant) : Où est Perceval ?!
Elyan : Avancez, dépêchez-vous !
Ils atteignent l’entrée d’un ravin et Elyan s’arrête. Il tend l’épée d’Arthur à Merlin.
Elyan : Allez-y.
Merlin : Où allez-vous ?
Elyan : Ne t’inquiètes pas pour moi. Courez !
Arthur et Merlin détalent. Elyan se tient prêt à l’embouchure et accueille le premier ennemi à pied. Il le défait rapidement mais d’autres arrivent. Il les combat les uns après les autres.
20. EXT – FORÊT, AUBE :
Arthur et Merlin courent quand Merlin s’arrête en levant la main pour faire signe à Arthur d’arrêter. Arthur fonce tout de même sur lui, leur faisant perdre l’équilibre.
Arthur : Oh pardon c’est - (il lève une main) c’est ma faute.
Merlin est perplexe. Puis il observe les bois environnants.
Merlin : On est en sécurité, pour l’instant. (Il examine Arthur) Mais il vous faut un déguisement ; avec ces vêtements vous ne pourrez pas passer inaperçu.
Arthur regarde sa cape et sa cotte de maille comme s’il ne les avait pas remarqués.
Arthur : Je m’en remets entièrement à toi, comme tu veux. (Il acquiesce)
Merlin regarde Arthur-simplet, stupéfait. Puis ils continuent leur route.
21. INT. – SALLE DU TRÔNE, JOUR :
Agravain entre dans la salle et fait face à Morgane qui est assise sur le trône. Elle sourit à Hélios, debout à ses côtés.
Agravain (fier) : Tous les quartiers de Camelot sont sous notre contrôle. Quelques chevaliers ont pu s’enfuir dans les bois, mais ceux qui ne se sont pas échappés sont soit dans nos cachots, soit morts.
Morgane : Bonne nouvelle.
Agravain sourit mais son expression se fige lorsqu’il échange un regard avec Hélios.
Morgane : Le peuple de Camelot m’accueille-t-il comme sa reine ?
Agravain : Il ne jura allégeance à personne hormis Arthur.
Morgane : Le contraire m’eut étonnée. Brûlez leurs récoltes. (Le visage d’Agravain se décompose) Et nous verrons quand leurs enfants mourront de faim.
Hélios : Quand est-il d’Arthur ?
Morgane fait signe aux gardes dans la salle. Elyan est emmené devant elle. En passant près d’Agravain, Elyan le foudroie du regard. Hélios hoche la tête et Elyan est agenouillé de force. Il soutient le regard de Morgane.
Morgane : Nous trouverons Arthur bien assez tôt.
22. EXT. – FORÊT, PRÈS D’UNE HUTTE, JOUR :
Merlin épie une hutte ou plus précisément, des vêtements étendus sur une corde juste devant celle-ci. Arthur se penche au-dessus de son épaule.
Merlin : Parfait…
Arthur hoche la tête avec conviction. Lorsque Merlin se retourne, il doit forcer son chemin car Arthur reste dans la même position et hoche toujours la tête.
Plus tard, Merlin est adossé contre un muret alors qu’Arthur se change.
Arthur : Argh !
Merlin (ironique) : Prenez votre temps. Évidemment…
Arthur : Argh. Désolé Merlin ! Ces vêtements sont loin d’être tout à fait à ma taille !
Merlin : Mais nécessité fait loi, sire.
Arthur : Oui, tu as raison ! Je devrais apprendre à réfléchir avant de parler, n’est-ce pas ?
Merlin (souriant) : Pour commencer, oui…
Arthur : Argh ! Et voilà ! Ah !
Arthur contourne le muret. Ses vêtements sont clairement trop petits pour lui. Le bas de son pantalon lui arrive à peine sous les genoux et sa chemise découvre son nombril. Merlin éclate de rire lorsqu’il le voit.
Merlin : Eh bien Arthur, comment dire… vous avez l’air d’un véritable idiot. Ou d’un épouvantail.
Arthur regarde avec hésitation derrière le muret.
Arthur : J’essaie autre chose, Merlin, y’a un tas de vêtements ici.
Merlin : Non, non. C’est – ça fera largement l’affaire. Cela dit, je vais – (il prend la bourse d’Arthur) je vais vous enlever ça.
Arthur : Oh mon ooor !
Merlin : Il sera bien plus en sécurité avec moi.
Arthur : Ah oui, bien sûr.
Merlin acquiesce et sourit. Puis il fronce les sourcils à l’expression étrange d’Arthur-simplet.
23. INT. - SALLE DU TRÔNE, JOUR :
Morgane interroge Elyan. Elle prend un petit serpent qui siffle dans ses mains.
Morgane : Savez-vous ce que c’est ? (Elyan reste silencieux) Non ? C’est un serpent. Un Nathair qui vient des montagnes d’Asgora. La plupart du temps il est inoffensif mais ; en insistant un peu il a la vertu de causer aux hommes qu’on lui oppose des douleurs inimaginables. Vous avez donc le choix. Dites-moi où se trouve Arthur… (Elyan sourit caustiquement) ou goûtez aux délices de ce serpent extraordinaire ! (elle sourit)
Elyan : Je ne vous dirais rien du tout !
Morgane : En fait j’espérais que vous me diriez cela. (Elle élève le serpent) Unmicel snacca, suge tha nothan…swilcnesse!
Elle agrippe soudainement Elyan.
24. INT. – COULOIR, AU MÊME MOEMENT :
Hélios et Agravain sont appuyés contre des colonnes non loin de la pièce lorsque les cris d’agonie d’Elyan retentissent. Hélios mange une cuisse de poulet avec appétit.
Agravain (écœuré) : Cela n’en finira jamais, je le crains…
Hélios (en mastiquant) : Cela vous dérange ? (Il sourit, moqueur) Vous ne supportez pas les cris ?
Morgane sort de la salle du conseil.
Morgane : Arthur va se réfugier à Ealdor. Vous allez partir immédiatement. Et, Agravain… Décevez-moi encore et Elyan pourra vous donner sa place. (Elle sourit)
Hélios part avec Morgane en souriant, sous le regard d’Agravain.
25. INT. – CACHOTS, PLUS TARD :
Elyan inanimé est traîné dans la cellule de Gauvain et Gaius. Gauvain l’attrape alors que les soldats referment la grille.
Gauvain : Que lui ont-ils fait ?
Gaius : Ceci est l’œuvre du serpent d’Asgora. Il a été torturé à la limite de ce qu’un être humain peut endurer.
Gauvain : Vous pouvez le soigner ?
Gaius : Je vais essayer…
Ils soulèvent Elyan.
26. INT. – APPARTEMENTS D’ARTHUR, JOUR :
Morgane s’est approprié les appartements de son demi-frère et lit des documents à son bureau. Agravain entre.
Morgane (froide) : Je croyais vous avoir dit de partir ?
Agravain : Mes hommes sont tous prêts à partir.
Morgane : Alors qu’attendez-vous au juste ?
Agravain : Je…
Agravain hésite et Morgane lui accorde enfin de l’attention
Agravain : Je suis venu vous dire au revoir.
Morgane : Considérez que c’est chose faite.
Agravain approche.
Agravain : Et vous enjoindre de faire attention à vous.
Morgane : Pourquoi ? Je n’ai rien à craindre.
Agravain : En dépit de ce que vous avez réalisé, Morgane… demeurer prudente est une nécessité. Le danger risque de surgir à chaque instant. Vous ne pouvez faire confiance à personne. Pas même à Hélios.
Morgane (amusée) : À personne hormis vous, c’est cela ?
Agravain : Croyez-moi, je suis votre seul véritable allié. Je suis votre seul véritable ami. Je ferais n’importe quoi pour vous ! Vous le savez.
Morgane : Je vous suis reconnaissante de votre loyauté. (Elle sourit) Et c’est pourquoi je vous ai confié cette mission, voyez-vous ?
Agravain : J’en suis conscient. Bien entendu, j’aurais souhaité rester présent à vos côtés, car c’est là que je peux le mieux vous défendre.
Morgane : Retrouvez Arthur et vous resterez à mes côtés à jamais.
Agravain incline la tête.
Agravain : Ma Dame…
Il part et Morgane reste songeuse.
Agravain quitte la citadelle avec sa garnison.
27. EXT. – FORÊT, JOUR :
Arthur et Merlin marchent dans la forêt.
Merlin : Une minute…
Ils s’arrêtent. Merlin écoute attentivement.
Merlin (à Arthur, en pointant du doigt) : Vous. M’attendez. Là.
Arthur acquiesce et Merlin s’en vas… Puis Arthur part dans une direction opposée.
Merlin avance et aperçoit des gens en train de charger une carriole. Soudain, la pointe d’une épée fait pression sur son dos. Il se tourne et s’aperçoit qu’une femme blonde tient l’épée.
Iseult (souriante) : Bonjour.
La femme mène Merlin et Arthur parmi les inconnus.
Iseult (à Tristan) : Ils nous espionnaient cachés dans la forêt.
Un homme aiguise son couteau, appuyé contre un arbre. Il observe les nouveaux venus.
Tristan : Vous avez vu quelque chose d’intéressant ?
Merlin : Non.
L’homme lance son couteau vers Merlin, qui se baisse à temps. Le couteau se plante dans l’arbre derrière lui.
Tristan : Il faut faire attention où vous mettez les pieds !
Merlin : Je n’ai rien vu, je vous le promets ! On passait par là, c’est tout.
Iseult : Ils n’ont pas de chevaux, pas de vivres : rien.
Tristan : Vous aimez voyager léger ?
Merlin (évasif) : On peut dire cela.
Tristan : Où est-ce que vous allez ?
Merlin : Au nord, après la frontière.
Tristan : Chez le roi Lot ? Il accueille bien mal les étrangers, je vous l’assure. (Il s’avance vers eux et confronte Merlin) C’est avec leurs têtes qu’il tient à décorer sa forteresse.
Merlin : Alors pourquoi y allez-vous ?
Tristan : J’ai mes raisons.
Merlin : …D’accord.
L’homme dévisage Merlin, suspicieux.
Arthur : Moi je suis d’accord avec lui.
Merlin lui lance un regard venimeux.
Tristan : Qu’est-ce qu’il lui arrive ?
Merlin : C’est un simplet ; il n’y peut rien.
Tristan : Tu t’occupes de lui ?
Merlin : Sans moi il ne saurait survivre.
Arthur approuve. Tristan échange un regard avec Iseult.
Tristan : Très bien, vous pouvez reprendre la route.
Il reprend son couteau et s’éloigne. Après un temps de réflexion, Merlin le suit et Arthur lui emboîte le pas en trébuchant.
Merlin : On peut venir avec vous ? Croyez-moi, j’aimerais bien avoir de la compagnie, pour être honnête. (Il jette un coup d’œil éloquent à Arthur)
Arthur s’avance.
Arthur : Je suis très énervant.
Tristan : Désolé.
Merlin : Je vous en prie !
Tristan : N’insiste pas et estime-toi heureux car je vous ai laissé la vie sauve !
Merlin : J’ai de l’or.
Tristan et Iseult sont tout de suite intéressés.
Merlin : Je peux vous payer.
Tristan (souriant) : Pourquoi avoir attendu si longtemps pour le dire.
Arthur sourit idiotement. Merlin le regarde et il redevient aussitôt sérieux.
28. EXT. – FORÊT, PRÈS D’UNE HUTTE JOUR :
Agravain passe derrière le muret et découvre la cotte de maille et la cape d’Arthur.
Agravain : Il faut être lâche pour renier ce que l’on est… Messieurs, allons par-là ! Ils ne peuvent pas être bien loin.
Les hommes partent dans la direction indiquée.
29. EXT. – FORÊT, JOUR :
La carriole s’arrête sur un chemin.
Tristan : Nous camperons ici !
Merlin, Tristan, et plusieurs autres mettent pied à terre. Tristan aide doucement Iseult à faire de même. Pendant ce temps, Arthur, qui cherche à descendre, passe son corps à travers une fenêtre de la carriole. Merlin le repousse à l’intérieur. Tristan et Iseult se sourient amoureusement.
Iseult : Merci, cher ami.
Tristan : Tout le plaisir est pour moi.
Elle caresse son visage et ils s’éloignent. Merlin les regarde lorsqu’Arthur passe sa jambe à travers les barreaux. Merlin la repousse à l’intérieur.
Plus tard, Merlin aide à décharger la carriole pendant qu’Arthur est hautement occupé à enlacer tendrement un arbre. Merlin détache une boîte et l’ouvre. Iseult approche, couteau à la main mais toujours souriante.
Iseult : De quoi te mêles-tu ?
Merlin ferme la boîte.
Merlin : Excusez-moi, j’ai reconnu l’odeur, c’est pour ça. C’est de l’encens, n’est-ce pas ?
Tristan (en approchant) : Et si cela en étais ?
Merlin hausse les épaules.
Merlin : Cela doit valoir une fortune.
Tristan : C’est probable.
Merlin les regarde gravement.
Merlin : Vous êtes contrebandiers ?
Iseult : Nous préférons nous considérer comme des négociants. (Elle sourit à Tristan)
Merlin : C’est interdit par décret du roi. Si on vous arrête vous pourriez être tués.
Tristan (souriant) : Si on nous arrête ? Tristan et Iseult ? J’en doute fort. Nous sommes trop vifs et trop intelligents pour cet imbécile de roi de Camelot.
Tristan s’éloigne et passe devant Arthur qui tapote sur l’arbre et écoute, d’un air subjugué.
Merlin : C’est possible.
Iseult lui donne le feu vert et Merlin s’éloigne. Il va vers Arthur et siffle. Arthur se retourne.
Merlin : Allez, venez.
Merlin entraîne Arthur par le bras.
30. EXT. – CAMPEMENT, FORÊT, NUIT :
Arthur et Merlin sont assis près d’un feu.
Merlin : Un peu de soupe ?
Arthur : S’il te plaît.
Merlin le sert.
Arthur : Merci.
Merlin : Un merci et un s’il te plaît au même moment ? Impressionnant.
Arthur boit sa soupe.
Arthur : Tu trouves ?
Merlin acquiesce.
Merlin : Eh bien, disons que les bonnes manières sont loin d’être votre point fort.
Arthur : Ah bon ? (Merlin acquiesce encore) Qu’est-ce que tu veux dire ?
Merlin : Vous êtes dur, égoïste, insensible, et cela quand vous êtes d’excellente humeur.
Arthur : Je suis navré de l’entendre.
Merlin hoche la tête lorsqu’une pensée semble lui traverser l’esprit.
Merlin : Je doute que vous ayez conscience de tous ce que je fais pour vous. Vous êtes le roi, certes, mais cela ne devrais pas vous dispenser de vous prendre en charge. De… faire un geste, de montrer du respect.
Arthur : Je regrette de t’avoir tellement déçu, Merlin. Je ferais des efforts à l’avenir.
Merlin (amusé) : Oh là, J’ai hâte de voir ça ! … D’un autre côté ; pourquoi attendre ?
Il met son écuelle vide dans les mains d’Arthur.
Merlin (souriant) : Ce pot-là, il va falloir aller le laver !
Arthur : D’accord.
Merlin : Et quand vous aurez fini, il faudra vous occupez des chevaux.
Arthur : Avec plaisir.
Arthur se lève et prend le pot de soupe.
Merlin : C’est par là. (Il pointe)
Arthur s’éloigne et chute, la vaisselle tombant par terre avec fracas. Merlin s’installe confortablement et s’allonge sur le sol, toujours souriant.
Merlin : Tout va bien ?
Arthur (voix off) : Oui !
31. EXT. – FORÊT, NUIT :
Agravain est à cheval et sa troupe, à pied. Ils voyagent dans la forêt à la lueur de torches.
32. EXT. – CAMPEMENT, FORÊT, MATIN :
Arthur regarde le campement et les dormeurs qui l’entourent alors qu’il se dirige vers Merlin. Il lui assène un coup de pied dans les jambes suivit de plusieurs autres, ce qui réveille Merlin.
Arthur : Tu as intérêt à avoir une bonne explication à cela, Merlin. (Merlin ne répond pas) Bien, je vais continuer à te botter les fesses dans ce cas !
Il recommence à lui administrer des coups quand Merlin se lève. Il dévisage Arthur
Merlin : Vous êtes de retour.
Arthur : Comment cela je suis de retour ? Arrête de dire n’importe quoi.
Merlin : Écoutez-moi bien ! Camelot est vaincu. Vous avez été blessé au combat, vous avez perdu connaissance. J’ai dû vous faire sortir de la ville…
Arthur accuse le coup.
Arthur : Mais où est-ce qu’on est ?
Merlin : Nous allons vers le nord, nous trouverons refuge à Ealdor. Les chevaliers nous rejoindront là-bas.
Arthur observe le campement.
Arthur (à voix basse) : Qui sont ces gens, Merlin ?
Merlin (embarrassé) : Ce sont des… contrebandiers.
Arthur : Des contrebandiers ?!
Merlin : Chut !
Arthur : D’accord, considérons un court moment que tu saches ce que tu fais, dis-moi pourquoi j’ai l’air de l’idiot du village ?
Merlin : Ce déguisement est idéal. Nul ne saurait vous soupçonnez le moindre instant d’être… qui vous êtes.
Arthur : Je suis désolé, Merlin. Je n’ai pas l’intention d’aller où que ce soit dans cette tenue-là.
Merlin : Vous n’avez pas le choix. Vous devez continuer à jouer votre rôle.
Arthur : À jouer un rôle ? … Mais quel rôle ?
Tristan : Hé, vous deux ! (Merlin se retourne) Nous partirons dès que les chevaux seront désaltérés… Explique cela au simplet, tu veux bien ?
Tristan s’éloigne. Arthur regarde Merlin, acide. Merlin se retourne, penaud.
Plus tard, les contrebandiers défont le camp et s’apprêtent à tout emporter. Arthur et Merlin, qui a l’épée d’Arthur à la main, avancent vers la carriole où sont Tristan et Iseult. Arthur enlève l’épée à Merlin.
Tristan : Simplet !
Merlin (à Arthur) : C’est à vous qu’il s’adresse…
Arthur : Je ne saurais réagir.
Merlin (à voix basse) : Vous jouez un rôle, l’oubliez pas.
Tristan : Quelle belle épée…
Arthur (d’une voix étrange) : C’est gentil de le dire, messire !
Tristan : Puis-je ?
Il prend l’épée et l’examine.
Tristan : Elle est magnifique ! Le seul endroit où l’on trouverait un travail de cette qualité… c’est à la forge royale de Camelot. (Il met la pointe de l’épée contre la gorge d’Arthur) Dis-moi… où as-tu trouvé cette épée ?
Merlin (en croisant les bras) : Je l’ai gagné en jouant aux cartes. Je lui en ai fait présent et- et il s’en sépare jamais depuis… À mon avis elle le rassure.
Tristan les dévisage et Arthur acquiesce. Tristan lui remet l’épée.
Tristan : J’espère pour toi que c’est la vérité. Je détesterais voyager en compagnie d’un chevalier de Camelot.
Arthur serre l’arme contre son torse.
Arthur (stupidement) : Ah ouais !
Il manie maladroitement l’épée. Iseult rigole.
Iseult : Un chevalier de Camelot ! (Merlin s’esclaffe) Regarde-le !
Tristan (moqueur) : Tu as raison. Les chevaliers sont peut-être stupides, mais y’a sans doute des limites !
Merlin ébouriffe les cheveux d’Arthur. Ils s’éloignent mais Arthur et Merlin se forcent à rire.
Merlin (en riant) : Rassemble tes affaires, Simplet, allez !
Arthur agrippe le bras de Merlin en souriant.
Arthur : Donne-moi ce nom encore une fois et je te tue.
Merlin : Soyez sans craintes, nous ne jouerons pas éternellement ces rôles.
Arthur : Jusqu’à quand ?!
Un sifflement retentit et un homme derrière eux est touché par un carreau. Les guerriers du Sud lancent des cris de guerre et se ruent vers le campement. Arthur agrippe Merlin mais un projectile se fiche dans un arbre à côté de sa tête.
Arthur : Reste à mes côtés !
Les contrebandiers tentent de se défendre et des combats éclatent. Arthur et Merlin se réfugient derrière la carriole où sont Tristan et Iseult, armes au poing. Arthur range son épée dans la carriole et en sort des arbalètes.
Arthur : Allez derrière ces arbres, nous vous couvrons !
Tristan et Iseult sont stupéfaits.
Tristan (confus) : Quoi ?
Arthur : Vous tenez à la vie oui ou non ?!
Tristan s’apprête à dire quelque chose mais Iseult l’entraîne. Arthur et Merlin décochent des carreaux et font mouche. Merlin prend d’autres munitions et en tend une à Arthur.
Merlin : Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ?
Ils préparent leurs arbalètes.
Arthur : Maintenant… c’est à notre tour.
Merlin : Mais qui va nous couvrir ?!
Arthur : Ne fait pas le simplet, Merlin !
Ils tirent encore puis abandonnent leurs arbalètes. Arthur reprend son épée et ils rejoignent Tristan et Iseult, accroupis derrière un tronc d’arbre à terre. Ils aperçoivent Agravain et ses hommes entourer la carriole puis commencer à fouiller les bois alentour.
Iseult (à voix basse) : Ils n’ont pas trouvé le chargement.
Tristan : Ils le trouveront. D’ailleurs, c’est pas ce qu’ils cherchent, (à Arthur) ce qu’ils veulent c’est vous. Qui diable êtes-vous ?!
Arthur : Je m’appelle Arthur Pendragon.
Tristan : Quoi ? (Il échange un regard effaré avec Iseult) Vous êtes le roi de Camelot ?!
Arthur : Du moins je l’étais.
Tristan (en colère) : J’ai perdu le fruit de mon travail pour un roi qui ne vaut rien !
Arthur : Venant d’un contrebandier ça ne manque pas d’intérêt !
Tristan : Je ne le serais pas si vos maudits impôts ne m’avaient pas forcé à le devenir !
Arthur : Sachez qu’ils servent à protéger le peuple de ce pays !
L’attention de Merlin est attirée derrière eux.
Tristan : Mon peuple est mort, c’est ce que vous appelez « protéger » ?
Merlin : Excusez-moi de vous interrompre, mais…
Ils tournent leurs têtes et Merlin indique les guerriers du Sud qui foncent sur eux. Arthur et Tristan se lèvent aussitôt. Ils engagent le fer avec leurs opposants et en viennent rapidement à bout. Iseult se bat aussi lorsque son adversaire la frappe au front puis entaille son bras qui tenait son épée. Il la renverse d’un coup de pied et lève son arme. Il s’apprête à la tuer quand soudain, Arthur le transperce. Tristan accoure auprès d’Iseult et la prend dans ses bras. Arthur et Merlin observe la scène.
Tristan : Iseult… Nous avons fait un pacte tous les deux. Compagnons à jamais, tu ne l’as pas oublié ?
Iseult (souriante) : Quand n’ai-je pas tenu mes promesses ?
Tristan sourit et lui baise le front.
Arthur : Il faut absolument avancer. Ils reviendront bientôt plus nombreux, venez.
Tristan : Allez-y sans nous ! Rien ne vous en empêche.
Arthur lève les yeux au ciel.
Merlin : Venez avec nous à Ealdor, là-bas vous serez en sécurité.
Tristan : Non, je ne m’entoure pas de n’importe qui, moi.
Iseult : Il m’a sauvé la vie, Tristan. (À Arthur) Merci.
Tristan : Rien de tout cela ne serait arrivé sans eux.
Arthur : Elle est blessée. Il lui faut un refuge et des soins.
Tristan hésite. Il les regarde eux puis Iseult, qui hoche la tête.
Tristan : Bon, très bien. Mais sachez Arthur Pendragon, que je le fait pour elle. Vous n’avez rien apporté hormis la misère à ce pays.
33. INT. – CACHOTS, PLUS TARD :
Morgane entourée de gardes arrive devant le cachot de Gaius, Gauvain et Elyan.
Gaius : Vous êtes venue pour jubiler à notre vue ?
Morgane : Est-ce une façon de traiter une vieille amie ? Oh mais je vous pardonne, il est vrai que vous êtes mal en point.
Gauvain : Vous ne voyez pas qu’il est en train de mourir de faim ? On l’est tous.
Morgane : Oui en effet. Vous qui avez tué tant de mes hommes, espérez-vous que je me rende à la cuisine en exigeant que l’on vous prépare un festin ?
Gauvain s’avance mais Elyan attrape son bras et hoche la tête. Gauvain n’en a cure et vas faire face à Morgane, ses chaînes cliquetant bruyamment.
Gauvain : Ce n’est pas à moi que je pensais mais à Gaius. Il ne pourra survivre encore longtemps sans nourriture.
Morgane sourit, comme attendrie et s’approche.
Morgane : Oh… Gauvain. Si séduisant. Si désintéressé. Bien sûr que vous aurez de quoi souper. Tant que vous êtes prêt à tout pour l’obtenir.
Son sourire devient malveillant et elle s’éloigne. Les gardes ouvre la grille de la cellule et emmène Gauvain de force sous les yeux impuissants de Gaius et Elyan.
34. EXT. – FORÊT, À LA FRONTIÈRE, JOUR :
Arthur et Merlin ce sont arrêtés, Tristan soutenant Iseult à leurs côtés. Ils observent le paysage en contrebas.
Arthur : Nous sommes à la frontière des royaumes de Camelot et de Lot.
Merlin : Ealdor se trouve à l’extrémité la plus éloignée de la vallée. À une demi-journée de marche d’ici.
Arthur : Nous passerons la nuit ici. Agravain n’a pas été en mesure de nous suivre à travers les montagnes.
Merlin : Je vais faire du feu, il ne faut pas qu’Iseult prenne froid.
Il prend le relais de Tristan et aide Iseult à marcher. Arthur tend une gourde d’eau à Tristan.
Arthur : Tenez, de quoi récupérer.
Tristan : Je préfère la mienne.
Il s’éloigne.
35. INT. – SALLE DU TRÔNE, PLUS TARD :
Gauvain est emmené devant Morgane dans la salle du trône bondée de guerriers du Sud hargneux. Morgane, souriante et moqueuse, fait taire la clameur.
Morgane : Admirez ! Un chevalier de Camelot, l’un des plus grands chevaliers des cinq royaumes… (Elle agrippe la mâchoire de Gauvain et fait mine de l’examiner) Nous allons voir s’il est à la hauteur de sa renommée.
Gauvain sourit légèrement. Un grand guerrier s’avance avec une batterie d’armes. Morgane s’éloigne et s’assied sur le trône.
36. EXT. – FORÊT, FEU DE CAMP, NUIT :
Arthur et Merlin veillent devant un feu, perdus dans leurs pensées. Non loin, Tristan et Iseult dorment enlacés.
Arthur : Tu le savais…Tu le savais qu’Agravain me trahissait.
Merlin : Je n’en étais pas sûr… Mais il est vrai que j’avais des soupçons.
Arthur : J’ai l’impression d’être tellement idiot. J’avais confiance en cet homme… Je n’avais pas vu sa fourberie et déjà j’avais été aveugle à celle de Morgane.
Merlin : On a abusé votre confiance, cela pourrait arriver à n’importe qui.
Arthur : Et cela m’arrive constamment. Je tenais beaucoup à eux, Merlin. Je ne comprends pas… Qu’est-ce que j’ai fait de mal, pourquoi est-ce qu’ils me détestent ?
Merlin : Ils ne vous détestent pas, ils sont… assoiffés de pouvoir et ils convoitent le vôtre.
Arthur : Peut-être. Mais le convoiteraient-ils si j’étais le roi que mon peuple attend ? Peut-être Tristan avait-il raison…
Merlin : Tristan était hors de lui ! Et… (Il jette un coup d’œil au couple) il a eu peur. Il avait besoin de trouver un responsable. Mais ce n’est pas vous qui êtes à blâmer.
Merlin soupire de frustration.
Arthur : Tu sembles tellement sûr de cela.
Merlin : Tous ce que je sais c’est que vous avez bien des défauts mais… vous êtes honnête, courageux et loyal, Arthur. Un jour viendra où vous serez le plus grand roi que cette contrée ait connue.
Un silence s’installe.
Arthur : Bon. (Il sourit un peu) Je suis content d’avoir au moins le soutient de mon serviteur.
Merlin : Je ne suis pas le seul. Vous pouvez me croire.
Ils se regardent dans les yeux un instant puis retombent dans le silence.
37. INT. – SALLE DU TRÔNE, NUIT :
Gauvain est par terre lorsqu’une masse s’abat devant son visage. Il se relève aussitôt et évite les coups de son assaillant. Gauvain parvient à délester le guerrier d’une arme mais il est repoussé dans la foule qui le repousse à son tour vers son adversaire. Celui-ci l’envoie choir par terre et assène un coup qui manque le chevalier de peu. Gauvain se relève à nouveau puis désarme son adversaire.
Gauvain (essoufflé) : C’est tout c’que t’as en toi? On m’avait promis un vrai combat.
Le guerrier dégaine une autre arme de sa ceinture et parvient à désarmer Gauvain.
Gauvain : T’es en colère ? C’est normal. Ça doit être dure d’être repoussant, hein ? (Le guerrier en colère attaque ; Gauvain se baisse) Les enfants sanglotent et les femmes hurlent de peur à ta vue, hein ?! (Il évite un autre coup) Allez !
Gauvain tire avantage de l’assaut du guerrier et l’expédie au sol. Le guerrier perd une arme. Il se relève et se bat de façon plus rapprochée ; Gauvain en profite puis grimpe sur ses épaules. Il le frappe et le guerrier réplique en se heurtant contre une colonne ; Gauvain encaisse le coup. Il descend rapidement et lance à son adversaire un coup de pied à l’abdomen. Morgane sourit, émerveillée. Le guerrier s’effondre et Gauvain utilise sa masse pour le mettre K.O. Dans la salle maintenant silencieuse, Morgane applaudit lentement et se lève.
Morgane : Félicitation, chevalier. Quelle admirable démonstration. Voilà votre récompense.
Elle fait signe et une miche de pain moisie est lancée aux pieds de Gauvain.
Morgane : Mais il va falloir faire mieux si vous en voulez plus…
L’audience ricane et Hélios fait signe à ses hommes. Deux de ses guerriers approchent de Gauvain. La clameur reprend et le chevalier se prépare.
38. EXT. – EALDOR, JOUR :
Les paysans vaquent à leurs occupations lorsqu’Arthur, Merlin, Tristan et Iseult entre dans le village. Hunith transporte un panier quand elle aperçoit son fils. Merlin lui sourit et Hunith, émue, court l’enlacer.
Merlin : Mère !
Hunith : Oh Merlin, laisse-moi te regarder. (Elle s’exécute) Bienvenue à la maison.
39. INT. – MAISON, EALDOR, PLUS TARD :
Merlin est au chevet d’Iseult, endormie sur un lit pendant qu’Arthur et Tristan mangent à table.
Merlin (à Tristan) : J’ai nettoyé la plaie ; il n’y a aucun signe d’infection. Il faut qu’elle se repose et elle récupérera.
Tristan : Merci, Merlin, pour tout ce que tu as fait pour elle.
Merlin : De rien.
Il se lève et s’éloigne.
Arthur : Je suis navré d’être responsable de votre infortune. Et de cette malheureuse blessure.
Tristan : J’ai perdu ma marchandise… mais j’ai toujours ma bien-aimée Iseult.
Arthur regarde pensivement Iseult puis Tristan.
Arthur : Alors vous êtes plus riche que vous ne le croyez.
Tristan dévisage Arthur puis fixe son regard sur Iseult et soupire. Arthur les observe avec mélancolie.
40. EXT. – ALENTOURS D’EALDOR, NUIT :
Agravain et ses hommes marchent furtivement dans les bois. Agravain s’arrête et observe le village en contrebas.
Agravain : Déployez-vous. Assurez-vous que le village est encerclé. Nul ne doit pouvoir s’échapper…
41. EXT. – EALDOR, NUIT :
Merlin marche dans le village aux côtés de sa mère.
Hunith : Je suis si heureuse de te revoir, Merlin.
Merlin : Il y a tellement longtemps, Mère, je suis désolé.
Hunith : Non, je sais ce que c’est. Toute ta vie est à Camelot. J’avoue que je m’inquiète pour toi, parfois. Tu dois affronter tant de dangers…
Merlin : Mère, je ne veux pas que tu t’inquiètes.
Hunith : Je suis une mère ; je n’y peux rien du tout.
Merlin met une main sur l’épaule d’Hunith.
Merlin : Nous sommes tous en sécurité ici, on ne craint rien. (Il regarde ailleurs) Comment va-t-elle ?
Hunith : Aussi bien que possible en fait, mais… un cœur brisé ne cicatrise pas aisément.
Via l’embrasure d’une porte, la silhouette de Guenièvre reste immobile.
Merlin : C’est vrai.
Ils s’éloignent. Guenièvre avance.
42. INT. – MAISON, EALDOR, NUIT :
Guenièvre soigne la blessure aux côtes d’Arthur quand celui-ci se réveille. Il lève la tête et Guenièvre attend, silencieuse.
Arthur : Guenièvre ?
Guenièvre : Bonjour, Arthur.
Il se redresse sur ses coudes.
Arthur : Qu’est-ce que tu fais là ?
Guenièvre (en haussant les épaules) : Cet endroit est aussi bien qu’un autre. (Un silence s’installe) Vous m’avez tant manqué.
Arthur : Toi aussi.
Guenièvre sourit tristement et Arthur se redresse. Ils se serrent dans leurs bras.
43. EXT. – EALDOR, NUIT :
Hunith et Merlin sont assis sur un banc lorsque des cris retentissent. Merlin se lève aussitôt et aperçois au loin les guerriers du Sud encercler le village.
Merlin : Agravain. Il nous a retrouvés.
44. INT./EXT. – MAISON, EALDOR, PLUS TARD :
Arthur, Guenièvre, Merlin, Tristan et Iseult observent les hommes d’Agravain entrer dans le village, cachés dans une maison sombre.
Agravain : Fouillez toutes les maisons !
Tristan : Alors, des suggestions ?
Merlin : On passe par derrière.
Les autres acquiescent et s’exécutent, alors que Merlin reste. Il repère une charrette et utilise la magie pour la faire avancer.
Merlin : Bæl on bryne!
La charrette s’enflamme et fonce vers Agravain et son détachement. Agravain doit se jeter sur le sol. C’est en se relevant qu’il aperçoit les fuyards courir.
Agravain : Ils sont là ! Rattrapez-les !
45. EXT. – FORÊT AUX ALENTOURS D’EALDOR, NUIT:
Arthur, Guenièvre et Merlin courent dans les bois, suivit de Tristan qui soutient Iseult. Ils sont poursuivis par les guerriers du Sud.
***FIN***
Écrit par Merlinelo pour Merlin HypnoSéries.