Épisode 4.02 : L’heure la plus sombre (1ère partie)
Voix (off) : En un pays de légende, au temps de la magie, le destin d'un grand royaume repose sur les épaules d'un jeune homme. Son nom : Merlin.
Aperçu du dernier épisode.
***GÉNÉRIQUE***
1. EXT. - LES RUINES DE DAELBETH, MATIN :
Merlin, le teint cadavérique, est avachi contre le foyer en pierre. Il est inanimé. Lancelot le recouvre d’une couverture. Non loin, Arthur et sire Léon leur lancent des regards inquiets.
Arthur (à Léon) : Nous devons le ramener à Gaius.
Sire Léon : Et abandonner notre quête ?
Arthur : Il m’a sauvé la vie, je ne le laisserais pas mourir.
Sire Léon : Sire, si nous n’allons pas sur l’île Fortunée, des centaines d’autres personnes périront.
Arthur observe Merlin. Lancelot s’approche d’eux.
Lancelot : Laissez-moi le ramener !
Arthur : Ramener un homme blessé, tout seul ? Il faudra deux ou trois jours pour atteindre Camelot.
Lancelot : Non, pas si je traverse la Vallée des Rois Déchus. (Arthur considère l’idée) Vous ne devez pas renoncer à la quête.
Sire Léon : Il a raison, sire.
Arthur hésite et regarde à nouveau Merlin. Plus tard, Perceval transporte le sorcier dans ses bras. Merlin est déposé sur son cheval, affalé sur l’encolure de sa monture. Arthur procède à quelques réglages sur sa selle.
Arthur : C’est ma faute. Je suis navré.
Merlin lutte pour parler.
Merlin (faiblement) : Je vous en prie, emmenez-moi avec vous.
Arthur : Non, tu es mourant.
Merlin : Il le faut, c’est important. De grâce Arthur !
Arthur : Crois-tu que tu feras un jour ce qu’on te dit ?
Merlin : Il faut que je vienne avec vous !
Arthur : Merlin !
Lancelot (off) : Il est temps de partir.
Arthur serre l’épaule de Merlin et fait partir son cheval.
Arthur : Allez !
Lancelot et Merlin partent. Les autres chevaliers s’éloignent mais Arthur s’attarde. Il regarde les montures quitter, ému.
2. EXT. – VALLÉE DES ROIS DÉCHUS, FORÊT, JOUR :
Lancelot et Merlin chevauchent à travers une plaine puis jusque dans une forêt de la Vallée des Rois Déchus.
3. EXT. – FORÊT, PLUS TARD :
Les chevaliers galopent à un rythme soutenu pendant la journée puis mettent pied à terre au crépuscule dans un sentier.
Gauvain : Vous entendez ce que j’entends ?
Sire Léon : Des abeilles ?
Gauvain : À manger !
Gauvain enlève ses gants. Sire Léon arrive à sa hauteur.
Sire Léon : Vous tenez à nous faire tuer ?
Gauvain : On chevauche vers notre mort, alors…
Gauvain tend un bras, à la recherche d’une ruche. Sire Léon se dirige vers Arthur qui est visiblement troublé.
Sire Léon : Les chevaux doivent se reposer. (Arthur ne répond pas) Vous êtes bien silencieux.
Arthur : C’est ce qui arrive après trois jours passés à écouter Gauvain.
Léon sourit.
Sire Léon : Vous avez pris une excellente décision. Merlin n’aurait pas pu continuer avec nous.
Arthur : J’aurais dû le sauver…
Ils sont interrompus par les imprécations de Gauvain qui, attaqué par les abeilles, tente de s’en débarrasser. Sire Léon rigole.
Sire Léon : Si quelqu’un peut ramener Merlin à Camelot, c’est bien Lancelot.
Il administre une claque amicale sur l’épaule d’Arthur et s’en va. Après un moment, Arthur le suit.
4. EXT. – VALLÉE DES ROIS DÉCHUS, FORÊT, NUIT :
Lancelot et Merlin s’arrêtent pour la nuit près d’un cours d’eau. Le chevalier dépose Merlin sur la berge. Il couvre Merlin de sa cape puis enlève ses gants pour puiser de l’eau. Le sorcier marmonne et tend le bras pour atteindre le ruisseau. Lorsque ses doigts reposent dans l’eau, des reflets bleutés font briller sa peau. S’en apercevant, Lancelot retire le bras de Merlin du ruisseau.
Vili (off) : Lancelot… Lancelot…
Une goutte d’eau s’élève au-dessus du ruisseau sous les yeux de Lancelot. Elle grandit jusqu’à ce qu’un visage féminin y apparaisse. D’autres gouttes s’élève.
Vili : Lancelot… Nul malheur ne vous arrivera. Vous portez secours c’est ce qui nous anime.
Lancelot : Qui êtes-vous ?
Vili : Nous sommes les vili. Les esprits des cours d’eau et des courants… La déchirure du voile a rompu l’équilibre du monde. Les bons comme les mauvais esprits errent librement, et cette situation dangereuse ne saurait durer plus longtemps.
Lancelot : C’est pour cela que le prince Arthur chevauche vers l’Île Fortunée, dans l’intention de restaurer le voile.
Vili : Il aura besoin d’aide. De la vôtre et de la sienne.
Lancelot : Mon ami est souffrant, je dois le ramener à Camelot.
Vili : Merlin est plus fort que vous le supposez. Le jeune sorcier a un grand pouvoir. Et un destin qui a été tracé depuis l’aube des temps. N’ayez crainte, en cet instant mes sœurs commencent à guérir Merlin…
Lancelot observe Merlin dont la peau brille. Lancelot sourit.
Vili : Vous êtes fatigué. Vous devez vous reposer.
Lancelot : Il faut que je trouve un refuge.
Vili : Vous êtes en sécurité ici.
Lancelot : Mais le Dorocha ?
Vili : Nous resterons auprès de vous et nous vous protégerons toute la nuit.
Lancelot, émerveillé, vois les gouttes se transformer en petites lumières.
5. EXT. – GALERIES D’ANDOR, NUIT :
Les chevaliers mettent pied à terre et descendent une dénivellation jusqu’à l’entrée des tunnels.
Arthur : À l’aube, nous serons de l’autre côté des montagnes.
Gauvain : J’imagine que vous plaisantez ? Ces galeries sont infestées de wilddeorens !
Arthur : Les galeries nous épargnerons des jours de voyage.
Gauvain : Ouais ! Si on va en sortir vivants !
Arthur : Nous nous enduirons de baie de gaja.
Gauvain : Ah ! Charmante perspective.
Arthur : À vous de choisir, Gauvain : wilddeorens ou le Dorocha ?
Elyan : Pour moi, le choix est fait !
Sire Léon : Pour moi aussi.
Les chevaliers entrent dans les tunnels lorsque Gauvain, le dernier dans la file, entend un cri distant. Il se retourne et observe les alentours. Quand rien ne se manifeste, il reprend son chemin. Soudain, un Dorocha crie et l’attaque. Perceval plaque Gauvain à terre, le sauvant de justesse.
Gauvain : Cet attachement m’enchante…
Arthur arrive avec une torche et aide Gauvain à se relever.
Arthur : Vite !
Il couvre les arrières de Perceval et Gauvain qui s’empressent d’entrer dans les galeries.
6. INT. – GALERIES D’ANDOR, PLUS TARD :
Les chevaliers avancent en file indienne à la lueur des torches.
Perceval : Rappelez-moi pourquoi nous sommes couverts de cette pâte immonde.
Arthur : Les wilddeorens sont complètement aveugles, ils dépendent de leur odorat pour se nourrir. Les baies de gaja masquent notre odeur.
Gauvain : Quelle chance avons-nous de sortir d’ici sans croiser de wilddeorens ?
Arthur : Aucune.
Le pied de Gauvain refoule un crâne humain. Voyant cela, il prend peur et s’empresse de se mettre juste derrière Arthur à la tête de la file. Des cris porcins se font entendre.
Arthur : Chut !
D’autres cris retentissent et les chevaliers se dépêchent d’éteindre leurs torches et de se mettre à couvert derrière une formation rocheuse. Un wilddeoren entre dans le tunnel. Les chevaliers observent la créature jusqu’à ce qu’elle approche. Ils se retournent alors dos contre la formation.
Arthur : Évitez de bouger. Évitez de respirer.
La créature renifle, pousse un cri perçant puis s’en va. Gauvain sourit, soulagé. Les autres chevaliers tournent la tête vers lui et arborent différentes expressions d’horreur. Le sourire de Gauvain se fane. Il tourne lentement la tête et un autre wilddeoren s’avance sur lui. Celui-ci le renifle avec insistance. Au bout d’un moment, Gauvain est agacé et poignarde la bête. Elle pousse un hurlement et s’écroule. Le chevalier sourit.
Arthur : Vous êtes fou.
Gauvain : Je l’ai tué !
Arthur : Celui-là, oui. Ils chassent en meute.
Des cris perçants résonnent.
Elyan : Courez !
Les chevaliers prennent la fuite, les wilddeorens à leur trousse.
7. EXT./INT. – CAMELOT, NUIT :
Des gardes refoulent des paysans désespérés derrière les portes de la Citadelle et les verrouilles. Guenièvre, dans les escaliers, les vois agir en regardant par la fenêtre. Gaius arrive sur le palier en donnant des ordres à un garde.
Gaius : Il nous faut davantage de civières et de draps, tous les draps que vous trouverez !
Guenièvre : Gaius ! (Il vient vers elle) Les gardes ont reçu l’ordre d’interdire l’accès de la ville au crépuscule.
Gaius : L’ordre de qui ?!
Guenièvre : De Messire Agravain.
8. INT. – SALLE DU CONSEIL, PLUS TARD :
Gaius entre dans la salle en plein conseil, Guenièvre sur les talons. Agravain préside la rencontre.
Agravain : Gaius. Vous joignez-vous à nous ?
Gaius : Les portes de la ville sont-elles fermées sur votre ordre ?
Agravain : Nos ressources sont limités vous le savez, Gaius. Les portes sont fermées car nous ne pouvons pas nourrir et désaltérer tout le royaume.
Gaius : Il s’avère que le peuple a le droit d’être protéger !
Agravain : Je mettrais alors Camelot en danger. La famine, les maladies s’installeront et vous êtes bien placé pour comprendre cela, je crois, Gaius. (Gaius reste coi) Les portes de la ville resteront fermées jusqu’à ce que nous soyons libérés cette malédiction.
Gaius semble n’avoir plus d’arguments et bat en retraite.
Agravain : Et maintenant messieurs, où en étions-nous ? Si vous voulez bien me…
Guenièvre (le coupant) : Mes Seigneurs ! (Toutes les têtes se retournent) Pouvez-vous m’accorder la permission de m’adresser à la Cour ?
Agravain sourit d’un air affable.
Agravain : Guenièvre.
Guenièvre se place devant la table.
Guenièvre : Le prince Arthur m’a toujours dit que chaque citoyen de Camelot est important. Il n’aurait jamais supporté de les voir souffrir, il leur serait venu en aide quoi qu’il en coûte et nous devons faire comme lui.
Agravain lève une main apaisante.
Agravain : Attend, je ressens la même peine que toi. Mais nous n’avons pas le choix. Si nous continuons à accueillir les gens, nos vivres vont s’épuiser ce n’est qu’une question de jours.
Guenièvre : Vous faites erreur.
La Cour est stupéfaite.
Agravain (froidement) : Aurais-tu l’obligeance de m’éclairer sur ce point ?
Guenièvre : Les gens que vous avez laissés dehors ont des terres, ils sont fermiers ! Voilà des jours qu’ils troquent leur marchandise avec des habitants de la ville contre la sécurité des leurs. Ils apportent plus qu’ils prennent et vous le savez.
Agravain : Mais dans combien de temps ces denrées seront-elles épuisés ?
Guenièvre : Il y a trois jours que le prince Arthur est partit avec l’espoir de nous délivrer de ces créatures. Au pire nous avons encore trois jours de plus à tenir avant qu’il réussisse… Ou êtes-vous sûr qu’il échouera ?
Agravain reste silencieux puis sourit.
Agravain : Bien sûr que non.
Geoffrey de Monmouth : Mon Seigneur, elle a raison.
Agravain : Très bien. Ouvrons les portes alors.
Guenièvre s’incline et recule. Le sourire d’Agravain se fane.
9. EXT. – VALLÉE DES ROIS DÉCHUS, FORÊT, MATIN :
Lancelot se réveille, allongé sur le sol. Il s’aperçoit que Merlin n’est plus à ses côtés, seule sa cape y est.
Lancelot : Merlin ? (Il se redresse) Merlin ?!
Merlin : Chuuut !
Merlin est en équilibre sur des pierres au milieu du cours d’eau et attend le bon moment pour harponner un poisson avec un bâton. Il fait une tentative, sans succès. Lancelot se lève et Merlin brandit ses prises avant d’aller vers lui.
Merlin : Un petit déjeuner ?
Lancelot : Merlin… t’es… (en riant) de quoi est-ce que t’es faits ?!
Merlin : Pardon ?
Lancelot : T’es sensé être… à l’agonie !
Merlin : Désolé. Tenez (il lui donne le bâton).
Lancelot : Que veux-tu que j’en fasse ?
Merlin : Vous aviez l’air d’être sur le point de tomber.
Lancelot lui assène un coup de bâton mais Merlin se baisse à temps.
Merlin : Vous n’êtes pas aussi vif qu’Arthur.
Lancelot : Ah ouais ?
Merlin : Venez, on doit rattraper les autres.
Il reprend le bâton et se dirige vers les chevaux.
Lancelot : Non, tu retournes à Camelot !
Merlin : Rentrez tout seul !
Lancelot : Merlin !
Merlin : Saluez Gaius de ma part !
Lancelot : Merlin !
Le sorcier s’arrête enfin et se retourne. Lancelot ramasse son épée et sa cape.
Merlin : Arthur ne peut pas triompher sans nous.
Lancelot : En tout cas il a raison sur une chose : tu fais jamais ce qu’on te dit.
Merlin fait mine de réfléchir et secoue la tête.
Merlin : Non.
Il va vers les chevaux.
10. EXT. – RUISSEAU DANS LA FORÊT, MATIN :
Arthur et les chevaliers nettoient leur peau des baies de gaja avec l’eau d’un ruisseau. Léon s’accroupi auprès d’Arthur.
Sire Léon : Ils sont fatigués, sire. (Goguenard) Même Gauvain ne dit plus rien !
Arthur : C’est une excellente raison de continuer.
Il se lève et les chevaliers lui emboîtent le pas.
11. EXT. – FORÊT, PLUS TARD :
Agravain chevauche à toute allure à travers la forêt.
12. INT. – CABANE DE MORGANE, MATIN :
Morgane, assise devant un feu, est perdue dans ses pensés.
Agravain (off) : Dame Morgane ?
Agravain entre.
Morgane : Quelle nouvelles de la puissante Camelot ?
Agravain (en enlevant ses gants) : Tout ce passe comme nous l’avions prévu. La ville est en train de courir à sa ruine.
Morgane : Et Arthur ?
Agravain se fige. Puis il se reprend et s’approche du feu pour réchauffer ses mains.
Agravain : Aux dernières nouvelles il a réussi à passer Daelbeth.
Morgane se recule dans son siège.
Morgane : Nous ne serons jamais débarrassés de lui.
Agravain : Patience, Morgane. Car même s’il arrive sur l’île Fortunée l’issue demeura inchangée.
Morgane (intriguée) : Qu’est-ce que vous faites là aussi tôt ? (Agravain hésite) Un problème, peut-être ?
Agravain : Une petite source d’irritation.
Il contourne le foyer et se tient debout derrière la chaise de Morgane.
Agravain : Guenièvre. Elle a pris sur elle de s’élever contre moi.
Morgane : Elle est dangereuse.
Agravain : Ce n’est qu’une servante ! Elle parle avec éloquence, mais c’est une servante tout de même.
Morgane : Non vous faites erreur ! (Elle se lève rageusement) J’ai vu l’avenir en rêve et cette servante était assise sur mon trône !
Elle fait face à Agravain.
Morgane : Je préfèrerais me noyer dans mon propre sang que de voir ce jour.
Agravain : Alors assurons-nous qu’il ne puisse arriver.
Morgane sourit.
Morgane : Je ne peux que vous approuver. Elle ne doit pas voir un autre jour se lever.
13. INT. – APPARTEMENTS D’UTHER, PLUS TARD :
Guenièvre redresse le roi Uther qui est en chemise de nuit dans son fauteuil. Elle le couvre convenablement.
Uther : Où est Arthur ?
Guenièvre : Je ne saurais vous dire…
Uther (en détresse) : Où est-il ?
Guenièvre : Le prince est à la chasse Majesté.
Uther : Quand reviendra-t-il à Camelot ?
Guenièvre : Dans quelques jours… Avez-vous besoin d’autre chose ?
Uther secoue vaguement la tête et replonge dans ses pensés. Guenièvre s’éloigne. Agravain l’observe, appuyé contre la table du roi.
Agravain : Ton dévouement est vraiment… impressionnant. (Il lui fait face) Je voudrais m’entretenir quelques instants avec toi. Je te présente mes excuses car hier j’ai eu- j’ai trahi le prince en quelque sorte. Mais je te suis reconnaissant d’avoir pris la parole.
Guenièvre : Je ne voulais pas vous offenser, mon Seigneur.
Agravain : Loin de moi cette idée. Il n’en est rien. (Il sourit, rassurant) Guenièvre si tu le permettais, j’aurais plaisir à te demander conseil, cela m’aiderait. Car tu comprends le peuple.
Guenièvre est surprise et flattée mais hésitante.
Guenièvre : Je ne sais pas si je suis…
Agravain : Et une chose est sûre : tu seras honnête avec moi. (En aparté) L’heure est mal choisie pour discuter maintenant mais… mais peut-être, dans la soirée, viens dans mes appartements. (Guenièvre hésite) Je t’en pris Guenièvre, les temps sont difficiles ; j’ai besoin que l’ont m’aide, s’il m’appartient de nous en libérer.
Guenièvre (opinant) : Très bien.
Agravain : Je te remercie.
Gaius entre dans la pièce comme Agravain s’en va.
Gaius : Tout va bien Guenièvre ?
Guenièvre : Oui. Il souhaite simplement s’entretenir avec moi plus tard. (Fière) Je crois qu’il a besoin de mes conseils.
Gaius hoche la tête puis se dirige vers le roi. Alors que Guenièvre s’éloigne, Gaius la regarde d’un air inquiet.
14. EXT./INT. – FORÊT/CABANE, JOUR :
Lancelot et Merlin chevauchent jusqu’à ce qu’ils arrivent devant une petite cabane de chasseur. Ils descendent de leurs chevaux. Ils pénètrent dans la maison. Lancelot, armé, en premier.
Lancelot : Y’a quelqu’un ?
Merlin referme la porte. Lancelot avance jusqu’au fond de la cabane, séparé par un rideau. Un homme y est assis, immobile et gelé, victime du Dorocha. Lancelot et Merlin échangent un regard. Plus tard, après avoir allongé le cadavre, Lancelot le recouvre d’un drap.
Merlin : Il faut pas rester là.
Lancelot : Il n’y a nul autre refuge Merlin.
Il s’en va dans l’autre pièce et enlève sa cape.
Lancelot : On va faire du feu. On sera à l’abri et au sec. (Il collecte une bûche et la jette dans le foyer) Y‘a plus de bois qu’il en faut pour attendre le jour.
Merlin : D’accord. (Il tend une main au-dessus du foyer) Bæl onbryne!
Un feu apparaît.
Merlin : Je suis loin d’être tout à fait inutile.
Lancelot prend un air appréciateur.
15. EXT./INT. – CHÂTEAU DE CAMELOT, PLUS TARD :
Morgane utilise la magie pour ouvrir une porte menant aux souterrains du château. Elle termine l’ascension de marches, torche à la main, quand elle entend des voix distantes.
Chevalier (off) : Fermez donc cette porte !
Garde (off) : Oui, monsieur !
Morgane continue de progresser lorsqu’elle est interpellée.
Chevalier : Attendez !
Elle s’arrête et, sans se retourner, utilise sa magie pour projeter l’homme contre un mur. Il tombe, inanimé. Satisfaite, elle reprend sa route.
16. INT. – APPARTEMENTS D’AGRAVAIN, CRÉPUSCULE :
Agravain verse du vin dans une coupe devant Guenièvre, qui est assise à sa table.
Agravain : Les gens se sentent-ils en sécurité ? (Guenièvre reste silencieuse) Guenièvre, répond avec honnêteté.
Guenièvre : Non, loin de là.
Il fait les cent-pas.
Agravain : Continue.
Guenièvre (soupire) : Ils sont terrifiés. Nuit après nuit, ils ont vu leurs- leurs amis, leurs parents, leurs enfants leur être tous arrachés avec cruauté et ils ignorent qui sera le prochain.
Agravain : Que puis-je faire pour rassurer tout le monde ?
Guenièvre : Faire preuve de courage. Fermer les portes la nuit dernière était un aveu que vous étiez aussi terrifié qu’eux. C’est comme un cheval avec son cavalier : si le peuple sent votre peur il n’aura aucune confiance en vous.
Agravain : Je te suis reconnaissant des conseils que tu m’as donnés.
Il se tient derrière elle et appuie ses mains sur le dossier de la chaise, de chaque côté de la tête de Guenièvre.
Agravain : Tu es pleine de sagesse et de bon sens, Guenièvre.
Elle commence à être nerveuse lorsqu’il s’appui sur ses coudes. Il bouge sensiblement ses mains comme pour l’étrangler mais se ravise. Il écarte les bras.
Agravain : Je t’ai gardée assez longtemps.
Guenièvre (soulagée) : Et je dois m’enquérir du roi !
Elle se lève et il la mène vers la porte.
Agravain : Ne t’inquiètes pas pour lui je veillerais à ce qu’il ne manque de rien. La journée a été longue. (Il ouvre la porte) Mes gardes te reconduiront chez toi sans encombre.
Guenièvre : Merci.
Elle s’incline puis sort, suivie par les gardes. Agravain ferme la porte et prend un air sombre.
17. EXT. – RUE DE CAMELOT, NUIT :
Les deux gardes marchent torches à la main au-devant de Guenièvre. Celle-ci semble se sentir épiée. Morgane arrive en haut d’un rempart face à la rue.
Morgane : Hleap on bæc!
Guenièvre et les gardes sont projetés en arrière et retombe inconscients. Morgane sourit.
18. EXT. – CAMP, FORÊT, NUIT :
Les chevaliers ramassent du bois ou entretiennent leurs armes autour d’un feu de camp. Arthur est à l’écart, de garde. Elyan le rejoint.
Elyan : Rien de nouveau ?
Arthur : Non.
Elyan : Vous savez ce que nous allons devoir affronter sur l’Île Fortunée ?
Arthur : …Oui.
Elyan : Vous voulez m’en parler ?
Arthur : Ce fardeau est le mien, je dois le porter seul.
Elyan : Regardez autour de vous, Arthur.
Ils portent leurs regards vers les chevaliers autour du feu.
Elyan : Nous affronterions mille et une armées à mains nues pour vous. Vous n’êtes jamais seuls. On est tous avec vous. (Arthur mesure ces mots) À présent allez-y. (Il tend la main vers la torche d’Arthur) Vous devez vous reposer.
Arthur lui rend la torche. Il met sa main sur l’épaule d’Elyan
Arthur : Merci.
Il va vers le feu lorsque les cris du Dorocha se font entendre. Les chevaliers se rassemblent hâtivement en cercle autour du feu.
19. INT. – APPARTEMENTS D’UTHER, NUIT :
Gaius entre dans les appartements sombres d’Uther. Pas une bougie n’est allumée et le roi endormi sur son lit n’est pas couvert.
Gaius : Guenièvre ?
Personne ne lui répond.
20. EXT. – RUE DE CAMELOT, PLUS TARD :
Gaius marche dans la rue avec une torche à la main. Il entend les cris distants du Dorocha.
Gaius : Guenièvre ?!
Il aperçoit le corps d’un garde complètement gelé. Non loin gît Guenièvre. Gaius va aussitôt l’examiner et se rend compte qu’elle est toujours vivante. Soudain un Dorocha surgit et l’attaque. Il brandit sa torche pour faire fuir la créature.
21. INT. – CABANE, FORÊT, NUIT :
Lancelot et Merlin patientent devant le feu. Lancelot se verse un peu d’alcool dans un gobelet.
Merlin : Vous n’êtes pas obligé de continuer ce voyage avec moi, Lancelot.
Le chevalier rigole.
Lancelot : Essai-donc de m’arrêter.
Il sert Merlin.
Merlin : Pourquoi ? Parce que vous êtes chevalier et que c’est une question d’honneur ?
Lancelot : Tu n’y comprendrais rien. (Il pose la bouteille) Je n’y comprends rien non plus, d’ailleurs.
Merlin : Guenièvre ?
Lancelot : Je lui ai fait le serment que je protégerais la vie d’Arthur.
Merlin : Soyez sans crainte, je le protégerais.
Lancelot : J’ai fait le serment à Guenièvre, Merlin.
Un silence s’installe.
Merlin : Vous êtes toujours amoureux d’elle ?
Lancelot : Non. Arthur est… un homme meilleur que moi.
Merlin : Je suis désolé.
Lancelot : Pourquoi ? (Il sourit) Il lui a donné son cœur… elle a trouvé le bonheur.
22. INT. – APPARTEMENTS DE GAIUS, NUIT :
Gaius nettoie la plaie sur le front de Guenièvre, allongée sur un lit.
Guenièvre : Je me souviens que les gardes me raccompagnaient chez moi, et puis… plus rien.
Gaius : C’est une blessure superficielle, tu as eu beaucoup de chance.
Guenièvre : Tout le monde parle de la sensation de froid mais je n’ai pas froid.
Gaius : Tu n’as pas été attaquée par le Dorocha, Guenièvre.
Guenièvre (en fronçant les sourcils) : Alors par qui ?
Gaius se redresse mais reste silencieux.
Guenièvre : Gaius ?
Gaius : Je crains que quelqu’un ait voulu te faire du mal.
Guenièvre : Pourquoi ?
Gaius : Je l’ignore.
Guenièvre : Si tel était le cas le travail aurait été mieux accompli.
Gaius : Peut-être bien mais commettre un meurtre éveille les soupçons, mieux valait te laisser au Dorocha.
Guenièvre reste songeuse.
23. INT./EXT. – CABANE, FORÊT, PLUS TARD :
Merlin et Lancelot dorment. Le feu a perdu de sa vigueur et le volet d’une fenêtre claque au vent. Les bougies s’éteignent, suivit du feu. Le vent afflue et Merlin se réveille en sursaut. Un Dorocha crie.
Merlin : LANCELOT !
Un Dorocha entre dans la cabane et Merlin s’empresse de jeter le contenue de sa coupe dans le brasero, rallumant le feu. Le Dorocha est défait et les deux compagnons courent à l’extérieur.
Merlin (langage des dragons) : O drakon, e male so ftengometta tesd ‘hup’ anankes!
Ils s’enfoncent dans la forêt. Un Dorocha qui les poursuivait est exterminé par un jet de flammes. Kilgharrah vole au-dessus d’une clairière où arrivent Merlin et Lancelot. Ce dernier panique en voyant le Grand Dragon défaire d’autres Dorochas en soufflant du feu. Kilgharrah se pose. Lancelot lève son épée mais Merlin tend son bras pour l’arrêter.
Merlin : Ne craignez rien ! Ne craignez rien.
Merlin s’incline légèrement.
Merlin (à Kilgharrah) : Merci.
Kilgharrah : Qui est l’ami qui t’accompagnes ?!
Lancelot : Je suis Lancelot.
Kilgharrah : Bien sûr. Messire Lancelot, le plus valeureux et le plus noble d’entre tous.
Lancelot : Eh bien, je doute que cela soit vrai.
Kilgharrah : C’est ce que nous verrons. Pour l’instant il y a des problèmes plus urgents à régler. Le Dorcoha ne peut pas être autorisé à demeurer en ce monde. Le voile déchiré doit impérativement être restauré.
Lancelot : Nous cheminons vers l’Île Fortunée. Nous aiderons Arthur à le faire.
Kilgharrah : Évidemment. Mais à quel prix exactement ?
Merlin : Je sais que – que le monde spirituel demande un sacrifice.
Kilgharrah : Il ne demande rien, lui. C’est la Caelix, la gardienne des portes du monde spirituel qui exige un tel prix.
Merlin : Il n’y a aucun autre moyen ?
Le grand dragon secoue la tête.
Kilgharrah : Il n’y en a pas d’autres.
Merlin : Arthur a l’intention de se sacrifier pour restaurer le voile. C’est mon destin de le protéger, comme vous me l’avez appris.
Kilgharrah : Merlin… Je t’en prie, ne fait pas cela.
Merlin (serein): Je crains de ne pas avoir le choix. Je dois prendre sa place.
Kilgharrah : Depuis le moment où je t’ai rencontré, j’ai vu en toi quelque chose d’invisible aux yeux du commun des mortels. Aujourd’hui, ce que je voyais alors, tout le monde peut le voir.
Merlin (souriant) : L’essentiel de ce que vous voyez, cher ami de toujours… c’est vous qui me l’avez appris.
Kilgharrah : Sache que le monde sera désespérément vide sans toi, jeune sorcier.
Ils échangent un regard chaleureux. Puis le Grand Dragon prend son envol.
24. EXT. – FORÊT, MATIN :
Lancelot et Merlin traversent la forêt à cheval.
Lancelot : Quand on sera sur l’Île Fortunée, t’as vraiment l’intention de te sacrifier ?
Merlin : Qu’attendez vous que je vous dise ?
Lancelot : Je te regarde et je ne peux que m’interroger. Pourrais-je sacrifier ma vie intentionnellement pour quelque chose ?
Merlin : Il faut avoir une raison de le faire. Quelque chose qui compte pour soi. Quelque chose de plus important que tout sur terre ! (Il talonne son cheval) Yaah !
Lancelot pause un instant, songeur. Puis il rejoint Merlin.
25. EXT. – PLAINES, PLUS TARD :
Lancelot et Merlin s’arrêtent pour observer au loin une forteresse d’où s’échappe une colonne de fumée.
Lancelot : Quelqu’un nous as précédés, manifestement.
Merlin : Des bandits ?
Lancelot fait signe que peut-être.
Merlin : On y sera avant le crépuscule, selon vous ?
Lancelot : Il n’y a qu’un seul moyen de le savoir. (Il talonne son cheval) Yup !
Merlin et le chevalier s’engage à toute vitesse sur le petit chemin.
26. INT. ? – FEU DE CAMP, FORTERESSE, NUIT :
Les chevaliers sont rassemblés autour d’un feu de camp, Gauvain, Elyan et Léon face à Arthur et Perceval. Gauvain enlève une botte puis une chaussette en soupirant de soulagement. Elyan et Léon semblent dégoûtés par l’odeur.
Elyan : Un mort se décompose ?!
Gauvain (agacé) : Pourquoi suis-je toujours la cible de vos railleries ?
Sire Léon : À ton avis ?
D’un même mouvement, Léon et Elyan se lève pour aller s’assoir aux côté d’Arthur et Perceval. Gauvain accroche sa chaussette au bout d’un bâton. Il le brandit en direction de Perceval.
Gauvain : Moquez-vous plutôt de Perceval !
Perceval : Pourquoi moi ?
Elyan : Il se lave.
Sire Léon : Et il ne met pas le feu à ses chaussettes.
Gauvain se rend compte qu’il a laissé le bâton au travers du feu et que sa chaussette s’est enflammée. Il la reprend et l’abat sur le sol.
Gauvain : Argh ! Ah non !
Tous les chevaliers rigolent sauf Arthur, qui entend un bruit.
Arthur : Silence !
Même Gauvain se fige. Le bruit de portes se refermant retentit et les chevaliers se lèvent et dégainent leurs épées. Ils se mettent en formation et avance vers la source du bruit. Ils aperçoivent alors Lancelot qui se dirige vers eux.
Arthur : Lancelot ?! …Comment vas Merlin ?
Lancelot : Mauvaise nouvelle… (Arthur est sous le choc) Il est toujours vivant.
Lancelot sourit et fait quelques pas de côté, Merlin arrivant juste derrière lui. Arthur est soulagé.
Elyan : Merlin !
Merlin sourit et les chevaliers viennent à leur rencontre pour les saluer et les étreindre. Merlin et Arthur se retrouvent finalement face-à-face. Le prince met sa main sur l’épaule de Merlin.
Arthur : Je suis content de te voir.
Merlin : Ouais… Je suis content de vous voir aussi.
Arthur passe un bras autour de Merlin et l’entraîne vers le feu de camp.
27. INT. ? – FEU DE CAMP, FORTERESSE, PLUS TARD :
Arthur et Merlin sont les derniers éveillés, avachis contre les rondins devant le feu de camp.
Merlin : Tout ira bien, Arthur, tout va bien se terminer.
Arthur : Je suis fatigué.
Un silence s’installe.
Merlin : Vous n’êtes pas forcé de sacrifier votre vie.
Arthur : Je dois sauver mon peuple.
Merlin (doucement) : Je vais prendre votre place.
Le prince secoue la tête.
Arthur : Merlin.
Merlin : Que vaut la vie d’un serviteur si on la compare à celle d’un prince ?
Arthur : Un bon serviteur c’est plutôt rare.
Merlin : Il y a meilleur que moi.
Arthur (jouant le jeu) : C’est vrai. (Un silence confortable s’installe) Juste une chose. Occupe-toi de Guenièvre, je tiens à ce qu’elle soit heureuse dans la vie car elle le mérite.
Merlin : Soyez sans crainte. Je m’en assurerais.
28. EXT. – MER DE MÉRÉDOR, AUBE :
La troupe arrive en haut d’une butte et observe les bâtiments perdus au milieu de la mer.
Arthur : L’île Fortunée.
29. EXT. – MER DE MÉRÉDOR, AUX ABORDS DE L’ÎLE FORTUNÉE, PLUS TARD :
Merlin, Arthur et les chevaliers voguent sur l’eau entre des ruines sur le canot du passeur. Au loin, une créature pousse un cri perçant.
30. EXT. – ÎLE FORTUNÉE, AUBE:
Ils marchent dans les ruines lorsqu’un cri strident retentit à proximité. Alarmés, ils dégainent leurs épées.
Sire Léon : Qu’est-ce que c’est ?!
Gauvain : J’espère que je me trompe, messieurs.
Un vouivre surgit du le ciel et fonce vers eux.
Arthur : Des dragons !
La créature pique vers eux mais Arthur la bloque avec son épée. La créature fait demi-tour mais une autre attaque. Les chevaliers tentent de se défendre du mieux qu’ils peuvent mais Perceval est touché. Merlin se courbe et chuchote :
Merlin (langage des dragons) : S’enthend’ apakhorein nun epello-o-o!
Merlin se redresse et ses yeux brillent d’une lueur dorée. Un vouivre pousse un cri mais ils battent en retraite. Les chevaliers se ressaisissent, ignorants que le sorcier leur a sauvé la vie.
Gauvain : Vous avez vu ?! C’est la seule façon d’agir avec eux !
Arthur : Il faut avancer maintenant.
Ils s’exécutent. Ils entrent dans un passage lorsqu’ils remarquent que les vouivres sont toujours au-dessus de leurs têtes.
Sire Léon : Continuez ici, nous les repousserons !
Arthur pointe Gauvain puis s’en va.
Lancelot : Je l’accompagne !
Merlin : Allons-y.
Sire Léon, Perceval et Elyan serrent les rangs. Un vouivre s’approche mais est aussitôt entaillé par Elyan.
31. EXT. – AUTEL, ÎLE FORTUNÉE, PLUS TARD :
Arthur, Lancelot, Merlin et Gauvain pénètrent dans la grande salle. Devant eux, la déchirure est bien visible et ombrageuse. Les cris du Dorocha résonnent.
La Caelix (off) : Ce n’est pas souvent que nous avons de la visite.
La troupe s’arrête. Soudain, la vieille femme apparaît devant eux.
Arthur : Mettez fin à cette horreur ! Je vous en prie, restaurer le voile entre les deux mondes.
La Caelix : Ce n’est pas moi qui ai généré cette horreur. Pourquoi devrais-je y mettre un terme ?
Merlin : Parce que des innocents meurent chaque nuit.
La Caelix : En effet.
Elle se met alors à rire. Gauvain ne le supporte pas et fonce sur elle. La Caelix lève une main et il est violemment projeté plus loin. Il retombe inconscient.
La Caelix : Est-ce là le mieux que vous puissiez faire ?
Arthur : Je sais ce que vous voulez !
La Caelix : En êtes-vous sûr ? Dois-je en déduire que vous me l’offrez ?
Arthur : Je suis prêt à payer le prix que vous jugez nécessaire.
Elle fait alors signe avec son doigt pour lui d’approcher. Déterminé, Arthur avance vers la Caelix qui sourit en coin. Merlin fait quelques pas derrière lui et ses yeux s’illuminent.
Merlin : Forþ fleoge!
Arthur est arrêté par une force invisible et est lui aussi projeté puis assommé. La Caelix dévisage Merlin et se dirige vers l’autel. Le sorcier dépasse Lancelot avec qui il échange un bref regard. Il avance à son tour jusqu’à l’autel.
La Caelix : Alors, Emrys. Tu as donc choisis de me défier en fin de compte. Tu te sacrifierais aux esprits pour sauver ton prince ?
Merlin : Tel est mon destin.
La Caelix : Peut-être bien… Mais ton temps parmi les hommes est loin d’être achevé Emrys, que tu le veuilles ou pas.
Merlin est interloqué. La Caelix dirige alors son regard vers la déchirure. Merlin fait de même et vois Lancelot sur le point d’y entrer. Le chevalier lui sourit doucement avant de faire face aux cris strident des esprits. Il y avance jusqu’à ce qu’il disparaisse.
Merlin : Non ! LANCELOT ! NON !
La déchirure se referme non sans bruit puis s’évanouit. Merlin, désespéré, est laissé seul avec Gauvain et Arthur inconscients.
Merlin : Non !
32. INT./EXT. – SALLE DU CONSEIL/COUR DU CHÂTEAU, JOUR :
Arthur entre dans la salle occupée par les chevaliers et les membres de la Cour formant une haie d’honneur.
Dans la cour du château, le prince dépose une cape de chevalier de Camelot avec une épée sur un bûcher funéraire.
Arthur (off) : Je veux rendre hommage à Messire Lancelot. Nous lui devons beaucoup. Mais ce n’est pas seulement la dette que nous avons envers lui que nous n’oublierons pas : c’est son courage. Sa compassion.
Au garde-à-vous, les chevaliers regardent la scène, émus. Merlin a les larmes aux yeux lorsqu’il donne une torche allumée à Arthur.
Arthur (off) : La générosité de son cœur.
Le prince lance la torche qui embrase le bûcher.
Dans la salle du conseil, les membres de l’assemblée baissent la tête en signe de deuil.
Arthur : Il était le plus noble chevalier d’entre tous. Il a sacrifié sa vie pour nous.
Devant le bûcher, Guenièvre est en larmes. Arthur lui prend la main. Peu à peu, les gardes, chevaliers et serviteurs quittent la cour.
Guenièvre : Lancelot est loin d’avoir donné sa vie pour Camelot. Je lui ai demandé de veiller sur vous et il me l’a promis au péril de sa vie. (Arthur accuse le coup) Il a été fidèle à sa parole.
Elle continue de sangloter et Arthur met sa main sur son épaule en signe de soutient. Puis il la laisse seule devant le bûcher.
33. INT. – CABANE DE MORGANE, JOUR :
Morgane hurle de rage en lançant le contenu de sa table au sol.
Agravain : Arthur a eu beaucoup de chance.
Morgane : Et Guenièvre ?!
Agravain : C’est par hasard que Gaius l’a trouvée.
Morgane : Vous faites erreur. La chance ne s’oppose pas à nos plans, c’est plutôt Emrys !
Agravain : Emrys ?
Morgane tente de reprendre son souffle et de se calmer.
Morgane : La Caelix m’a parlé de lui. Elle a dit qu’il était mon destin et ma perte. C’est lui qui s’est mis en travers de notre route, j’en suis sûre.
Agravain : Alors que faire ?
Morgane : Tant qu’il vivra, je ne regagnerais jamais ce qui me revient de droit. (Elle se retourne face à Agravain, charmeuse) Je vous en prie, aidez-moi à trouver Emrys. Et détruisez-le.
Morgane s’éloigne.
34. INT. – APPARTEMENTS DE GAIUS, PLUS TARD :
Merlin est assis devant sa table dans sa chambre, perdu dans ses pensées. Il entend la porte des appartements s’ouvrir.
Agravain (off) : Gaius ?
Gaius (off) : En quoi puis-je vous être utiles ?
Agravain avance vers le vieil homme en train d’écraser une mixture.
Agravain : Vous êtes un homme de savoir et de sagesse à mes yeux.
Gaius : Ah ! Le savoir peut-être…
Merlin se lève et va vers la porte de sa chambre pour mieux entendre.
Agravain : Avez-vous déjà rencontré par hasard un sorcier nommé Emrys ?
Merlin est sous le choc. Gaius pause.
Gaius : Non. Hélas, ce nom ne m’évoque rien.
Agravain (en souriant affablement) : Dans ce cas, si vous entendez parler de cet homme…
Il se dirige vers la sortie.
Gaius : Je n’hésiterais pas à vous en avertir.
Agravain : Et vous en serez largement récompensés !
Il sort. Merlin sors de sa chambre et descend les marches.
Gaius : Il n’y a qu’une personne qui aurait pu entendre ce nom… Morgane. Nous savons que ses pouvoirs grandissent, elle a sans nul doute dû voir la Caelix.
Merlin : Mais Agravain… ?
Gaius : Je le soupçonne de ne pas être aussi vertueux qu’il le semble. Et souviens-toi qu’il a toutes les raisons de mépriser Uther. Nous devons être prudents, Merlin. Morgane doit toujours ignorer la vérité, jamais elle ne doit découvrir ta véritable identité.
***FIN***
Note : incantations trouvées sur Merlin Wiki.
Écrit par Merlinelo pour Merlin HypnoSéries.