Que dire de cette pièce ? L'intrigue est finalement assez indescriptible, elle met en scène des personnages qui ne brillent pas particulièrement par leur vivacité d'esprit, qui se retrouvent face à une situation inattendue et tragique qui petit à petit leur fait perdre pied.
Les dialogues sont aussi vifs que crus, les échanges entre Potts (Daniel Mays) et son copain Sweets (Rupert Grint) ressemblent à des parties de ping-pong verbal.
Skinny (Colin Morgan) est particulièrement naïf, voire simplet, il est exploité par les uns et les autres, il tente plus ou moins de se rebeller, mais il n'a pas les moyens de ses ambitions.
Mickey (Brendan Coyle) est plus âgé, il semble avoir un peu plus de bon sens que les autres protagonistes de l'histoire, mais on finit par comprendre que les choses ne sont pas tout à fait aussi claires qu'elles le paraissent.
Enfin Baby (Ben Wishaw) est un psychopathe, tour à tour ouvertement menaçant, puis charmeur. En tant que fils du patron, les autres le craignent, le ménagent, le traitent comme on le ferait avec un enfant fragile et colérique.
L'ensemble est chaotique, les accessoires volent, les insultes aussi. Certaines situations sont comiques, d'autres peuvent mettre mal à l'aise.
Colin Morgan semble à l'aise dans ce rôle même s'il ressemble par certains aspects un peu trop aux rôles qu'il a tenus dans Parked et dans Island. (Jusqu'à présent, c'est dans Our Private Life que je l'ai préféré au théâtre.)
Ben Wishaw et Daniel Mays sont hallucinants "(they steal the show"). Rupert Grint pour son premier rôle au théâtre est très à l'aise, son sens du timing est excellent.
Brendan Coyle m'a paru un peu en retrait mais c'est peut-être dû à son personnage.
C'est une expérience théâtrale intéressante mais il me semble difficile de ressentir de l'empathie pour les personnages, la caricature est vraiment poussée.
Si vous allez voir la pièce, il vaut mieux l'avoir lue avant, car les dialogues sont difficiles à comprendre : ça va très vite, les accents sont très prononcés et le vocabulaire n'est pas vraiment celui de la BBC.
Ces jours-ci les acteurs semblent sortir rarement de manière organisée pour signer des autographes après le spectacle mais il arrive qu'on les croise dans la rue devant le théâtre avant ou après la représentation.