Episode 5.13 – La Prophétie de Camlann (2ème partie)
Voix-off : En un pays de légende, où règne la magie, le destin d'un grand royaume repose sur les épaules d'un jeune homme. Son nom ... Merlin.
Résumé de l’épisode précédent…
***GENERIQUE***
CHAMP DE BATAILLE DE CAMLAAN
La bataille fait rage entre les chevaliers de Camelot et les hommes de Morgane.
FORÊT
Emrys galope à bride abattue en direction de Camlann.
CHAMP DE BATAILLE DE CAMLAAN
Mordred se bat férocement contre ses anciens compagnons tout en cherchant quelqu’un du regard. Soudain, il réalise qu’il est encerclé par des chevaliers de Camelot. Morgane intervient, et par magie, les écarte de son passage.
FORÊT
Emrys se hâte de retourner auprès d’Arthur.
CHAMP DE BATAILLE DE CAMLAAN
Alors qu’Arthur met à mort son adversaire, un cri strident se fait entendre. Il lève les yeux au ciel et aperçoit un jeune dragon fonçait sur eux. Arthur et ses chevaliers ont juste le temps de se baisser pour éviter d’être brûlés vifs par les flammes d’Aithusa.
TENTE MEDICALE
Gaius soigne un blessé lorsqu’il entend…
Guenièvre : DES BANDAGES ! IL ME FAUT DES BANDAGES !
Elle sort de derrière un rideau à la recherche de bandages. Elle en trouve près de la porte mais un chevalier de Camelot fait irruption sous la tente, poursuivi par un saxon. Les deux hommes se battent. Le saxon blesse mortellement le chevalier. Mais alors qu’il s’apprêtait à l’achever, Guenièvre le transperce avec une épée.
Pendant ce temps, Emrys fait toujours route vers Camlann.
CHAMP DE BATAILLE DE CAMLAAN
Arthur et ses chevaliers se battent férocement. Mais une horde de saxons fonce sur Arthur. Ce dernier se prépare à les accueillir lorsque des éclairs surgissent des montagnes et terrassent ses adversaires avant de l’avoir atteint. Arthur est étonné de voir ses adversaires au sol. Il lève les yeux et aperçoit un vieil homme sur les hauteurs. Il s’agit d’Emrys. Ce dernier lève encore une fois son bâton et foudroie les adversaires d’Arthur qui s’apprêtaient à le prendre par surprise.
Morgane (furieuse) : EMRYS !!!!!!!!!!!!!!!!!!
Emrys lève son bâton et la foudre s’abat sur Morgane. Elle tombe inconsciente au milieu du champ de bataille. Emrys balaie du regard la scène et utilise une nouvelle fois sa magie sous le regard étonné d’Arthur. Un cri strident retentit. Emrys aperçoit Aithusa dans le ciel qui s’apprête à attaquer les chevaliers.
Emrys : Nun de ge dei s'eikein kai emois epe'essin hepesthai. Weas !
Le dragon fonce sur les chevaliers puis renonce à les attaquer. Il s’en va. Arthur est sous le choc mais il reprend très vite ses esprits et s’adresse à ses hommes.
Arthur : POUR L’AMOUR DE CAMELOT !
Arthur fonce droit devant lui, suivi par ses hommes. Emrys utilise sa magie pour l’aider à avancer.
Guenièvre et Gaius sont sortis de la tente et assistent à la scène.
Guenièvre : Qui est cet homme ?
Gaius : Quelqu’un de vraiment remarquable.
Guenièvre : Vous le connaissez ?
Gaius : Je dirais qu’il est digne de notre gratitude.
Alors qu’Emrys rejoint le champ de bataille, Gaius et Guenièvre retournent sous la tente.
Emrys marche au milieu des cadavres en direction des combats qui font ragent au loin. Arthur abat un saxon et lève les yeux. Il aperçoit un chevalier de Camelot qui lève la main pour demander de l’aide. Mais quand il arrive près de lui, le chevalier trépasse. Derrière lui, Mordred fait son apparition. Il marche silencieusement vers lui. Arthur sent qu’il est en danger. Il se relève à temps pour parer l’attaque de Mordred. Arthur est surpris et ne poursuit donc pas le combat. Mordred en profite pour transpercer Arthur avec son épée. Arthur tombe à genou.
Mordred : Vous ne m’avez guère laissé le choix.
Arthur se relève brusquement, et son tour, transperce Mordred avec Excalibur. Mordred sourit puis s’effondre aux pieds d’Arthur. Arthur porte la main à sa blessure et s’en retourne mais il ne fait que quelque pas avant de s’écrouler.
TENTE MEDICALE
Guenièvre s’occupe des blessés. Sir Léon entre sous la tente.
Léon : Madame, la bataille ait gagné. Les saxons sonnent la retraite. Il se dirigent vers les collines. J’ai détaché deux cents hommes pour annoncer la nouvelle à Camelot.
Guenièvre : Et Arthur ?
Léon : Nous sommes toujours à sa recherche.
Guenièvre : Merci.
Guenièvre se retourne en larmes mais elle prend sur elle.
Guenièvre (à un chevalier) : Ah ! Je vais avoir besoin d’eau. Bon alors…
Elle s’occupe d’un blessé en tentant de ne pas pleurer.
CHAMP DE BATAILLE DE CAMLAAN
Emrys aperçoit Arthur étendu contre une paroi rocheuse. Il est inconscient. Emrys le prend dans ses bras, enjambe le corps de Mordred et le transporte en dehors du champ de bataille jonché de cadavres.
FORÊT
Arthur se réveille alors qu’il est allongé dans une forêt près d’un feu de camp, Merlin faisant le guet.
Arthur : Merlin.
Merlin revient près de lui.
Merlin : Comment vous sentez-vous ?
Arthur tente de bouger mais il hurle de douleur.
Merlin : Ne bougez pas. Ne bougez pas.
Arthur : Mais où t’étais passé ?
Merlin : Aucun intérêt.
Arthur (en proie à la douleur) : Ah mon flanc ! Mon flanc !
Merlin : Vous saignez.
Arthur : C’est rien, j’ai cru que j’agonisais.
Merlin : Je suis navré. Je pensais à avoir réussi à conjurer la prophétie. Être arrivé à temps.
Arthur : Qu’est-ce que tu racontes, Merlin ?
Merlin : J’ai vaincu les saxons. Le dragon. Mais… j’ai toujours su que c’était Mordred qu’il fallait à tout prix arrêter.
Arthur : La personne qui a vaincu les saxons, c’est le sorcier.
Merlin : Le sorcier, c’est moi.
Arthur : Sois pas ridicule Merlin.
Merlin est en pleure.
Arthur : C’est n’importe quoi. Pourquoi dis-tu cela ?
Merlin : Eh bien… C’est vrai… Je suis un sorcier… J’ai des pouvoirs magiques… Je les utilise dans votre intérêt. Dans votre intérêt seulement.
Arthur : Merlin, tu n’es pas un sorcier. Je m’en serais quand même rendu compte.
Merlin : Attendez. Regardez.
Il lève la main en direction des flammes du foyer.
Merlin : Upastige draca !
Des flammes, surgit une image animée d’un dragon volant puis elle disparait. Merlin se tourne vers Arthur. Choqué, Arthur ne sait pas comment réagir.
Arthur : Hum… Laisse-moi.
Merlin : Arthur…
Arthur : Tu ne m’as pas entendu. Laisse-moi.
Meurtri, Merlin se lève. Arthur évite le regard de Merlin.
Arthur : Hum. Hum.
CHAMBRE D’ARTHUR A CAMELOT
Anxieuse, Guenièvre se tient debout à la fenêtre. Elle assiste au rapatriement des blessés et des morts que l’on aligne dans la cour royale. Sir Léon entre dans la pièce.
Léon : Trois autres patrouilles reviennent à l’instant des Montagnes Blanches. Il n’y a aucun signe d’Arthur.
Guenièvre : Et pourtant il est quelque part.
Léon : Nous avons interrogé tous les villageois, les femmes, les hommes et les enfants. Apparemment personne ne l’a vu.
Guenièvre : Il est quelque part.
Léon : Nous n’arrêterons pas les recherches.
Guenièvre (en larmes) : Il est vivant. Je le sais. Je le sens.
Léon se dirige vers la porte mais Guenièvre se retourne vers lui.
Guenièvre : Qui d’autres manquent à l’appel, Messire Léon ?
Léon : Gaius.
Guenièvre : On ne l’a pas revu ?
Léon : Non pas depuis la bataille.
FORÊT
Gaius marche dans les bois avec l’aide d’un bâton et tient des herbes dans l’autre main. Il rejoint Merlin et Arthur. Ce dernier étant inconscient.
Gaius : Il y a une évolution ?
Merlin : Non.
Gaius : Voyons voir.
Gaius se dirige vers le roi.
Merlin : C’est tout ce que vous avez ?
Gaius : Les collines grouillent de saxons.
Merlin : Il n’y a ni achillée ni alchémille.
Gaius : J’ai de la consoude.
Merlin : Vous auriez dû cueillir de l’aigremoines. Il doit sûrement y en avoir quelque part.
Gaius : Tu devrais aller faire boire les chevaux. N’oublie pas de leur donner à manger. Nous ne pourrons pas rester cacher-là indéfiniment.
Merlin s’éloigne. Arthur ouvre les yeux et empoigne le médecin.
Arthur : C’est un sorcier.
Gaius ne répond pas.
Arthur : Oh ! Vous le saviez.
Gaius : Arthur, c’est votre ami avant tout.
Arthur : Je ne veux plus le voir.
Gaius : Il n’y a aucune raison d’avoir peur de lui.
Arthur : Qu’il apporte des nouvelles à Camelot. Pour Guenièvre.
Gaius : Vous ne pouvez pas renvoyer Merlin. C’est moi qui irais.
Arthur : Il faut un médecin à mes côtés, pas un sorcier.
Gaius : Il peut accomplir des miracles. Il peut accomplir bien plus que vous ne sauriez imaginer. Arthur, il n’a pas seulement des pouvoirs magiques. D’ailleurs, certains disent que c’est le plus grand sorcier que la Terre ait porté à ce jour.
Arthur (sceptique) : Merlin ?
Gaius : Si vous voulez avoir une chance de survivre, il faut que ce soit Merlin qui vous aide, Majesté. Pas moi.
Pensif, Arthur regarde en direction de Merlin.
Gaius rejoint Merlin qui donne à manger à son cheval.
Merlin : Gaius.
Arthur : Il a un fragment d’épée planté dans la cage thoracique.
Merlin : Nous utiliserons la magie et nous l’ôterons.
Gaius : Non. La lame qui a frappé Arthur n’était pas ordinaire. Elle a été forgée dans le souffle du dragon, Merlin. Je crains que son pouvoir fatal soit presque impossible à contrer.
Merlin : Aithusa.
Gaius : Ce fragment de lame s’avance inexorablement vers son cœur. Nul ne serait espérer rompre un tel maléfice. Il faudrait avoir un pouvoir aussi ancien que celui des dragons.
Merlin : Je suis sûr qu’on peut faire quelque chose, Gaius !
Gaius : Seuls les Sidhes possèdent un tel pouvoir. Dans les brumes d’Avalon, il y a une île très ancienne. C’est là que se trouve la source de leurs pouvoirs. Tu dois le conduire jusque-là.
Merlin : Il ne me le permettra pas.
Gaius : Si. Je lui ai parlé, ne t’inquiète pas.
COLLINE
Morgane plante l’épée de Mordred devant sa tombe.
Morgane (en larmes) : La bataille continue Mordred. Nous prendrons notre revanche.
FORÊT
Merlin revient auprès d’Arthur.
Merlin : Arthur… Nous devrons partir à l’aube.
Arthur : J’en déciderai.
Merlin : Je ne vous laisserai pas mourir.
Arthur : Ça ne changera plus rien.
Arthur ferme les yeux.
Gaius : Laisse-le dormir. Il est tard… Vous ne sauriez voyager cette nuit… Tu as raison de lui dire.
Gaius s’en va. Merlin semble complétement perdu.
REPAIRE DE MORGANE
Morgane est assise sur son trône et est prostrée. Beroun et deux saxons se présentent devant elle.
Beroun : Madame, nous avons fouillé chaque vallée. Chaque passage, chaque défilé, chaque ravin sans succès. Le roi reste toujours introuvable.
Morgane (hystérique) : JE LE VEUX MORT !!!!!!
Beroun : Nous avons cherché…
Mais Morgane utilise sa magie sur le saxon à côté de lui et l’étrangle. L’homme s’effondre.
Morgane (plus calme) : Retrouvez-le.
Les deux hommes la saluent et se retirent. Morgane retrouve son attitude prostrée.
FORÊT
Merlin installe Arthur sur son cheval.
Arthur (retirant son anneau qu’il portait autour du cou) : Gaius… Vous donnerez ça à Guenièvre.
Gaius : C’est le sceau royal Sire.
Arthur : Si je dois mourir, je ne vois qu’elle pour me succéder dignement.
Arthur lui sert amicalement la main. Interloqué, Gaius s’éloigne.
Merlin : J’ai été trahi Gaius. Ils ne doivent plus se fier à Eira.
Gaius : J’en suis conscient.
Merlin : Il lui reste encore combien de temps.
Gaius : Au mieux deux jours.
Merlin retourne auprès d’Arthur.
Gaius : Merlin !
Il se retourne. Gaius s’avance vers lui et le prend dans ses bras.
Gaius : Au retour ton repas préféré t’attendra... A présent, allez-y. Prends soin de lui… Allez.
Merlin attrape la bride du cheval d’Arthur et celle du sien puis s’en va.
CAMELOT
Par sa fenêtre, Guenièvre aperçoit Gaius revenir à cheval.
COULOIR DE CAMELOT
Guenièvre court à la rencontre de Gaius, escorté par Gauvain.
Guenièvre : Gaius !
Gaius : Madame.
Guenièvre : Dites-moi.
Gaius : Il est vivant.
Guenièvre est soulagée.
Gauvain : Alors pourquoi n’est-il pas avec vous ?
Gaius : Il est blessé au côté… Il tenait à ce que je vous donne cela, Majesté.
Il tend à la reine le sceau royal. Elle le prend avec tristesse.
Guenièvre : Où est-il ?
Gaius : Il y a un endroit où il serait possible de le sauver. Merlin le conduit là-bas en ce moment-même.
Guenièvre : Nous devons envoyer les chevaliers… [A Gauvain] Qu’ils s’apprêtent à partir sur le champ.
Gaius : Non, Majesté. Merlin saura se débrouiller tout seul.
Guenièvre : Merlin ?
Gaius : Lui faire confiance est légitime.
Guenièvre : Il ne saurait être aussi fort que toute une armée.
Gaius : Morgane continue sans trêve à chercher Arthur. Deux hommes voyageant seuls ont plus de chance de lui échapper, c’est évident. A plus forte raison si elle ignore où ils se dirigent.
Gaius regarde Gauvain. Ce dernier fronce les sourcils.
CHAMBRE DE GAUVAIN
Eira rejoint Gauvain qui regarde par la fenêtre.
Eira : Gauvain ? Que se passe-t-il ?
Il se retourne.
Eira : Dis-le-moi.
Gauvain (les larmes aux yeux) : Je ne saurais.
Eira : Pourquoi ?... S’agit-il du roi ? Que veulent dire ses larmes ?... Gauvain… Le roi est-il mort ?
Gauvain : Non.
Eira : Qu’en sais-tu ? Où est-il ? Gauvain… Tu as confiance en moi ?
Gauvain : Bien sûr.
Eira : Alors dis-le-moi.
PLAINE
Merlin et Arthur sont à cheval. Merlin repère alors deux hommes galopant à vive allure dans leur direction.
Merlin : Des saxons !
Il descend de cheval et prend une cape qu’il met sur Arthur.
Merlin : Je vais m’occuper d’eux. Garder la tête baissée. Pas un mot.
Grâce à sa magie, il crée de la fumée dans la forêt en contrebas de la plaine.
Merlin (faisant signe aux cavaliers) : A l’aide messieurs !... Messieurs, je vous en prie aidez-nous. Nous sommes tombés dans une embuscade.
Les deux hommes sont descendus de cheval et s’approchent de Merlin et d’Arthur. Il s’agit de Beroun et d’un saxon.
Beroun : Tendue par qui ?
Merlin : Deux hommes.
Beroun : Décris-les-nous.
Merlin : L’un d’eux était un chevalier. Ils ont… ils ont pris notre campement d’assaut.
Il pointe du doigt la fumée dans la forêt. Alors que les deux hommes s’approchent pour voir la fumée, Merlin retourne près d’Arthur et cache son épée, trop visible.
Beroun : C’était un chevalier de Camelot, tu en es sûr ?
Merlin : Oui.
Beroun fait reculer Merlin et enlève la cape d’Arthur, découvrant ainsi l’épée du roi. Les deux hommes sortent leurs épées. Merlin les repousse violemment grâce à sa magie sous les yeux d’Arthur.
Arthur : Tu m’as menti pendant tout ce temps.
Merlin ne répond pas et retourne à son cheval.
CAMPEMENT
Il fait nuit et Merlin tente d’allumer un feu avec des silex.
Arthur : Pourquoi t’utilises pas tes pouvoirs ?
Merlin : Par habitude. J’imagine.
Merlin se tourne vers lui et le roi lui fait signe de procéder. Merlin allume donc le feu par magie.
Merlin : C’est très étrange.
Arthur : Ouais… Je croyais te connaître.
Merlin : Je suis toujours la même personne.
Arthur : J’avais confiance en toi.
Merlin : Je suis désolé.
Arthur : Pas autant que moi.
Merlin lui retire ses bottes.
Arthur : Qu’est-ce que tu fais ?
Merlin : Il faut qu’elles sèchent.
Il les met près du feu.
CAMELOT
Eira marche seule dans les couloirs du château en transportant un panier. Elle arrive dans une petite pièce équipée d’une fenêtre. Elle retire de son panier un corbeau et le libère par la fenêtre. Gauvain surgit derrière elle.
Gauvain : Eira.
Elle sursaute.
Eira : Je voulais juste…
Gauvain : Prévenir Morgane.
Guenièvre se joint à eux.
Eira : Non… Majesté, jamais je ne ferais cela. Je ne pourrais vous trahir ou trahir le roi.
Guenièvre : Vous ne l’avez pas fait. Vous irez vers votre fin rassuré sur ce point. Vous venez d’envoyer votre maîtresse à Brineved alors que le roi ira tranquillement dans la direction opposée. GARDES !
Les gardes arrivent.
Eira : Gauvain !
Les gardes s’emparent d’Eira.
Eira : Gauvain !
Les gardes l’emmènent.
Eira : Gauvain, je t’en supplie.
CAMPEMENT D’ARTHUR ET MERLIN
Merlin lui tend une cuillère.
Merlin : Ça va vous faire du bien.
Arthur refuse d’ouvrir la bouche.
Merlin : Il faut vous restaurer.
Arthur : Pourquoi fais-tu tout ça ?... Pourquoi… te comportes-tu encore comme un serviteur ?
Merlin : Tel est mon destin… C’est ainsi depuis le jour où nous nous sommes rencontrés.
Arthur : J’ai essayé de t’arracher la tête avec une massue.
Merlin (souriant) : Et j’ai réussi à vous arrêter grâce à mes pouvoirs.
Arthur : T’as triché ?
Merlin : Ah oui. Vous étiez décidé à me tuer.
Arthur : J’aurais dû.
Merlin : Vous y avez renoncé et j’en suis heureux... J’agis ainsi parce que vous êtes qui vous êtes. Sans vous, Camelot n’est rien.
Arthur : Fut un temps où c’était vrai plus aujourd’hui. Nombreux sont ceux qui peuvent me succéder.
Merlin : Il n’y aura jamais un autre roi tel que vous… Je fais cela aussi parce que… parce que vous êtes mon ami et que je refuse de vous perdre.
Il lui tend la cuillère. Arthur l’accepte.
SALLE DU TRÔNE DE CAMELOT
Gaius rejoint Guenièvre.
Gaius : Vous avez demandé à me voir Madame ?
Guenièvre : Je tiens à vous remercier Gaius.
Gaius : Pourquoi ?
Guenièvre : Pour avoir démasqué Eira. J’aurai toujours une dette envers vous… et envers Merlin. C’est lui qui a retrouvé Arthur.
Gaius : C’est un serviteur dévoué.
Guenièvre : Il a toujours été présent à ses côtés.
Gaius : En effet.
Guenièvre : Le sorcier dans la bataille, vous le connaissiez ?
Gaius : Oui.
Guenièvre : Je le connais ?
Gaius garde le silence.
Guenièvre : De grâce Gaius, dites-le-moi.
Gaius : Oui. Il prendra grand soin d’Arthur.
Guenièvre : Je n’en doute pas. Je suis sûre qu’il f’ra l’impossible. J’en suis heureuse.
Gaius s’incline et s’en va.
REPAIRE DE MORGANE
Le corbeau d’Eira arrive et se pose sur l’accoudoir du trône de Morgane. Cette dernière décroche le message de la patte de l’oiseau et le lit. Morgane sourit.
COUR DU CHÂTEAU DE CAMELOT
Eira est emmenée à la potence. La Reine assiste à la scène depuis son balcon ; Gauvain, lui, depuis un couloir du château. Sir Perceval le rejoint et lui tape amicalement l’épaule.
A l’extérieur, Eira est pendue.
Gauvain : Vous disiez que vous sauriez quoi faire si vous retrouviez Morgane ? Eh bien nous savons où la trouver maintenant.
Les deux hommes galopent à vive allure à travers le royaume jusqu’à Brineved.
CAMPEMENT D’ARTHUR ET MERLIN
Arthur est de plus en plus faible. Il est assis sur un tronc d’arbre mais ses forces l’abandonnent. Merlin accourt vers lui avec une gourde.
Merlin : Arthur, il faut résister… [Il le redresse] encore une journée. Juste une journée.
Il éponge le front du roi.
Arthur : Pourquoi tu ne me l’as jamais dit ?
Merlin : Je voulais le faire mais…
Arthur : Mais quoi ?
Merlin : Vous m’auriez fait décapiter.
Merlin fait boire Arthur.
Arthur : J’sais pas trop ce que j’aurais fait.
Merlin : Je refusais de vous mettre dans cette position.
Arthur : C’est ça qui te tracassait ?
Merlin : Certaines personnes sont nées… pour labourer la terre. D’autres pour devenir de grands médecins, d’autres encore… pour être de grands rois. Moi… c’est pour vous servir que j’suis né... Et j’en suis fier. Je ne changerai rien à cela.
Arthur est ému.
Merlin : Prêt ?
Arthur : Mum.
Merlin place le bras d’Arthur sur ses épaules et l’aide à se lever puis à marcher jusqu’aux chevaux.
BRINEVED
Escortée par des saxons, Morgane arrive sur les lieux. Mais Gauvain et Perceval l’ont devancé et l’espionnent depuis les hauteurs.
Morgane : A vos postes pour l’arrivée du roi, messieurs !
Les Saxons se dispersent. Mais Gauvain et Perceval abattent un à un l’escorte de Morgane. Gauvain se présente à Morgane. Cette dernière se dirige vers lui mais Perceval saute derrière elle et la poignarde dans le dos. Elle réussit tout de même à utiliser sa magie contre eux et les envoie dans les airs. Gauvain est assommé. Morgane se tient debout devant lui.
Morgane : Songiez-vous réellement à me duper ?
FORÊT
Merlin et Arthur ont repris leur chemin. Mais Merlin repère de la fumée un peu plus loin.
Merlin : Des saxons.
Merlin utilise sa magie pour propulser son esprit devant lui et il retrouve l’origine de la fumée : un feu de camp presque éteint.
Merlin : Ils sont déjà loin.
Arthur : Qu’est-ce que t’en sais ?
Merlin : Je vois… le chemin qu’il faut suivre.
Arthur : T’es loin d’être idiot, hein. Encore un mensonge.
Merlin : Non. C’est ce qui fait partie de mon charme.
Ils reprennent la route.
BRINEVED
Gauvain reprend ses esprits. Il est attaché à deux arbres. Morgane est debout devant lui, une boîte entre les mains.
Morgane : Dites-moi où est le roi ?
Gauvain : Je préfère rendre l’âme.
Morgane : Votre vœu sera exaucé… dès que vous m’aurez répondu. Pas même vous ne sauriez résister au charme du Nathair.
Elle ouvre la boîte et la créature sort en sifflant.
Pendant ce temps, Perceval se réveille. Il est lui-aussi attaché à deux arbres. Il tente de tirer sur ses liens mais en vain. Il entend ensuite les hurlements de Gauvain.
Gauvain (hurlant au loin) : STOP !
Perceval rassemble toute sa force et brise ses liens. Il entend de nouveau les hurlements de Gauvain. Il se précipite à son secours.
FORÊT
Merlin lève la main pour les stopper.
Merlin : Suivez-moi.
Il change de direction puis se cache derrière des arbres. Trois cavaliers arrivent. Merlin repère leurs propres traces de sabots sur le sol.
Merlin : Andslyht !
Un petit vent se lève et soulève les feuilles mortes, couvrant ainsi leurs traces. Puis il utilise sa magie pour faire bouger les bosquets à côté des trois cavaliers.
Cavalier : Par ici.
Les cavaliers s’éloignent.
Arthur : J’imagine que tu l’avais déjà fait… Durant toutes ces années Merlin, tu n’as jamais cherché la moindre reconnaissance.
Merlin : Ce n’est pas ce que je recherche… Allez venez.
Il aide Arthur à marcher.
BRINEVED
Perceval arrive près de Gauvain. Celui-ci est à terre. Perceval s’agenouille et lui redresse la tête.
Gauvain : Elle se dirige vers Avalon.
Perceval : Gauvain.
Gauvain : J’ai échoué.
Perceval : Loin de là.
Gauvain est de plus en plus faible.
Perceval : Gauvain. Gauvain.
Mais Gauvain a définitivement fermé les yeux. Perceval pleure son ami.
FORÊT
Ils ont repris la route à cheval. Mais Merlin constate que le roi est penché sur l’encolure de son cheval.
Merlin : Arthur.
Il descend de cheval et relève Arthur.
Arthur : Je ne peux plus continuer.
Merlin : Nous ne sommes plus très loin. Il faut arriver au lac avant l’aube.
Arthur : Non Merlin… Non.
Merlin : D’accord. Reposons-nous une heure.
Morgane galope à vive allure vers Avalon.
FEU DE CAMP
Merlin fait boire Arthur assis près d’un feu.
Arthur : Merlin, quoi qu’il puisse arriver…
Merlin : Chut. Ne dites rien.
Arthur : Je suis le roi Merlin. Tu ne serais me dire que faire.
Merlin : Je l’ai toujours fait. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais changer.
Arthur : Je n’ai aucune envie que tu changes... Au contraire, je veux… que tu sois toujours… tel que tu es… Je ne t’ai pas très bien traité, je le regrette.
Arthur ferme les yeux.
Merlin : Hé ! Cela veut-il dire que vous allez m’accorder un jour de congé ?
Arthur : Voire deux.
Merlin : C’est généreux.
Epuisé, Arthur s’endort. Merlin s’assure qu’il est encore en vie.
Merlin (murmurant) : Dormez un peu… Reposez-vous bien. Ça va aller.
Morgane galope toujours vers Avalon.
Merlin rejoint Arthur.
Merlin : Arthur. Il faut partir. Venez… [Il le secoue] Arthur ! On a perdu suffisamment de temps.
Merlin aide Arthur à se relever.
Perceval descend de cheval et s’agenouille devant le feu de camp éteint de Merlin et Arthur.
Merlin et Arthur continuent leur périple et arrivent en vue de l’île d’Avalon
Merlin : Enfin Avalon. Nous y s’rons bientôt.
Soudain leurs chevaux s’affolent.
Merlin : Wouh ! Wouh ! Wouh !... Wouh !
Il court vers eux mais trop tard il se sont enfuis.
Morgane : Bonjour Emrys.
Morgane utilise sa magie et envoie Merlin dans les airs. Celui-ci surpris ne peut la contrer. La sorcière rejoint Arthur.
Morgane : Quelle joie de vous revoir Arthur. Regardez-vous. Vous n’êtes plus ni aussi grand ni aussi puissant… [Elle s’agenouille près de lui] Vous avez peut-être gagné la bataille mais vous avez perdu la guerre. Vous allez rendre l’âme grâce à Mordred… Mais ne craignez rien mon cher frère, je ne saurais vous laisser. Je vais rester à vos côtés jusqu’à la fin.
Derrière elle, Merlin dégaine Excalibur.
Morgane : Jusqu’à ce que les loups se gavent de votre chair et de votre sang.
Merlin : Non.
Morgane se retourne et se relève.
Merlin : Le temps des carnages est révolu. Je me sens responsable de ce que vous êtes devenu… et je dois vous arrêter.
Morgane : Je suis une grande prêtresse. Aucune lame de mortel ne peut me tuer.
Merlin enfonce son épée dans le ventre de Morgane. Elle s’accroche à Merlin.
Merlin : C’en n’est pas une... Comme la vôtre, elle a été forgée dans le souffle d’un dragon.
Morgane s’effondre. Merlin retire son épée et la regarde agoniser.
Merlin : Adieu Morgane
Morgane meurt. Merlin rejoint Arthur. Merlin place le bras du roi sur ses épaules.
Arthur : Grâce à toi, la paix va enfin régner.
Merlin : Allez venez.
Merlin conduit Arthur à pied et à travers les bois.
Merlin : Allez… Allez. Il faut continuer jusqu’au lac.
Mais les deux hommes sont épuisés. Arrivés dans une clairière, Arthur s’écroule sur Merlin.
Arthur : Merlin. Je ne pourrai pas sans les chevaux. C’est inutile, c’est trop tard. C’est trop tard. Non c’est trop. Non, tous tes pouvoirs magiques ne seraient… ne seraient me sauver la vie.
Merlin tente de les relever tous les deux.
Merlin : Je réussirai. Je vous perdrai pas !
Arthur : Non. Attends. Reste juste à mes côtés. Merlin. Je t’en prie. Il y a… Il y a… une chose que je tiens à te dire.
Merlin : Non. Vous… Vous n’allez pas renoncer maintenant.
Arthur : Non. Merlin… Tout ce que tu as fait jusqu’à aujourd’hui, j’en suis conscient… pour moi, pour Camelot… pour le royaume que tu as réussi à m’aider à construire.
Merlin : Vous auriez réussi sans moi.
Arthur : Peut-être… Je tiens à te dire une chose que je ne t’ai encore… encore jamais dite : Merci. Du fond du cœur, Merci.
Il attrape amicalement la tête de Merlin mais le roi ferme les yeux.
Merlin : Arthur. Hé ! Non ! Arthur !... ARTHUR ! Hé restez avec moi.
Arthur rouvre les yeux un instant puis les referme définitivement.
Merlin : Arthur. Non.
Merlin sert le corps du roi contre lui.
Merlin : NON !!!!!!!!!!! ARTHUR !!!!!!!!!
Merlin, fou de chagrin, appelle le Grand Dragon.
Merlin : O drakon ! E male so ftengometta tesd'hup'anankes !
Merlin voit le Grand Dragon arriver.
Merlin : Kilgharrah !
Le Grand Dragon atterrit.
Merlin (laissant Arthur) : Je ne vous aurais pas appelé s’il y avait eu une autre solution. Je vous demande une dernière fois votre aide.
Kilgharrah s’envole avec Merlin et Arthur sur son dos. Il se dirige vers les berges du lac d’Avalon.
Merlin traîne le corps d’Arthur vers une barque.
Kilgharrah : Merlin, tu ne peux rien faire de plus.
Merlin : J’ai échoué ?
Kilgharrah : Non, jeune sorcier car tout ce que tu rêvais de bâtir a finalement vu le jour.
Merlin (reprenant correctement le corps d’Arthur) : NON !!!!!!!!!! JE NE PEUX PAS LE PERDRE ! C’EST MON AMI !
Kilgharrah : Tu sais nul homme sur terre aussi puissant soit-il ne peut connaître son destin. Il en est pourtant certains qui, depuis la nuit des temps, ont été annoncés. Arthur n’est pas n’importe quel roi. Car il est le roi qui fut et qui sera. Reprends courage car lorsqu’Albion aura le plus grand besoin de son serviteur, Arthur renaîtra de ses cendres… Ce fut un véritable privilège de te connaître jeune sorcier. L’histoire à laquelle nous avons pris part restera à jamais graver dans la mémoire des Hommes.
Kilgharrah s’envole. Merlin dépose le corps d’Arthur au sol.
Merlin se tient debout face à l’île du lac d’Avalon, l’épée Excalibur à la main. Il la lance vers le lac. Une main surgit de l’étendue d’eau, rattrape l’épée puis disparait dans les profondeurs du lac.
Merlin, retenant ses larmes, a placé le corps d’Arthur dans une barque. Il place sa main sur le front du roi et pleure. Après avoir caressé la main d’Arthur, Merlin se redresse.
Merlin : Arthur. In sibbe gerest.
La magie de Merlin fait avancer la barque qui quitte lentement la berge. Submergé par le chagrin, Merlin assiste au dernier voyage de son ami.
SALLE DU TRÔNE
Portant la couronne royale, Guenièvre est assise sur son trône, le regard baissé sur le sceau royal d’Arthur qu’elle tient entre ses doigts. Puis elle lève la tête sur le côté et fait un signe de tête à Sir Léon, se trouvant à ses côtés. Perceval est debout au pied du trône, face à la reine. Les deux hommes se regardent. Derrière lui, se dressent les chevaliers de Camelot puis le peuple.
Léon : Le roi Arthur est mort.
Gaius et Guenièvre échangent un bref regard.
Léon : Longue vie à notre reine !
La foule : Longue vie à la reine ! Longue vie à la reine ! Longue vie à la reine ! Longue vie à la reine ! Longue vie à la reine ! Longue vie à la reine ! Longue vie à la reine ! Longue vie à la reine !
Guenièvre regarde devant elle, consciente, qu’elle doit régner seule à présent.
AVALON
Le lac d’Avalon est sous la brume. Seule la colonne de pierres sur l’île est visible. Tout est calme lorsque tout à coup un camion bleu rompt brutalement le silence. Le véhicule croise alors un homme âgé. Il s’agit d’Emrys, portant un imperméable, une besace et un couvre-chef. Il marche droit devant lui. Il marque une pause devant l’île d’Avalon puis il reprend son chemin sans un regard vers elle.
MERLIN…
***GENERIQUE DE FIN***
Ecrit par byoann pour Merlin Hypnoweb.net.