Épisode 5.04 : Le Sortilège de Morgane
Voix (off) : En un pays de légende où règne la magie, le destin d'un grand royaume repose sur les épaules d'un jeune homme. Son nom : Merlin.
CITADELLE, ROYAUME DE NEMETH, JOUR :
Un corbeau perché sur le cadavre d’un chevalier croasse avant de s’envoler. Accompagné par le roi Odin, Morgane marche sur la passerelle menant à une tour du château. Des hurlements de douleurs raisonnent. Un bataillon de soldat passe sous l’arche, dans un paysage semé de cadavres.
SALLE DU TRÔNE, PALAIS DE NEMETH, PLUS TARD :
Morgane et Odin entrent dans la somptueuse salle du trône. Le roi Rodor et sa fille Mithian sont à genoux, encadrés par des soldats.
Homme : Prosternez-vous devant le roi Odin !
La princesse est repoussée sur le sol.
Odin (souriant) : Princesse Mithian. Vous êtes vraiment aussi belle qu’on le dit.
Il lève le menton de Mithian pour l’étudier mais la princesse se dégage de son emprise.
Mithian (méprisante) : Et vous Odin, vous êtes un meurtrier impitoyable !
Le roi Rodor se redresse.
Rodor : Pourquoi avez-vous fait cela ?!
Morgane : Vous devriez choisir vos alliés plus soigneusement. Quiconque est ami de Camelot est mon ennemi.
Elle fait un geste de la tête destinée aux soldats qui empoignent les prisonniers et les emmènent hors de la salle. Morgane s’avance vers le trône en pierre. Elle en fait le tour tout en l’examinant distraitement.
Odin : Alors ? Nous partageons le butin comme convenu ?
Morgane : Prenez tout ce qui vous plaît.
Odin : Dans ce cas, qu’êtes-vous venue faire ici, Morgane ?
Morgane : Je veux reprendre ce qui est à moi. Je veux le trône de Camelot, et pour cela il me faut une armée.
Odin : Mon armée ?
Morgane : Je pense qu’elle a montré son courage aujourd’hui.
Odin : Et que recevrais-je en retour pour ce service ?
Morgane sourit et s’approche du roi. Elle le fixe droit dans les yeux.
Morgane : Arthur. Pour en faire ce que vous voudrez.
Elle quitte la salle.
***GÉNÉRIQUE***
CITADELLE DE CAMELOT, NUIT :
Deux cavalières entrent dans la cour. Elles descendent de leurs montures quand les chevaliers viennent à leur rencontre. Les gardes les tiennent en joug.
Sire Léon : Montrez votre visage!
Il s’approche suffisamment pour distinguer la princesse Mithian.
Mithian : Messire Léon, j’ai le cœur plein de joie de vous revoir –
Atteinte de faiblesse, elle titube.
Hilde : Princesse…
Sire Léon : Vite! Il faut l’emmener à Gaius!
Léon la prend dans ses bras et gravit les marches du château.
APPARTEMENTS, CHÂTEAU DE CAMELOT, PLUS TARD :
Sire Léon suivit de Gaius, Merlin et la vieille femme dépose Mithian inconsciente sur le lit.
Gaius : Merlin, apporte des couvertures et fais du feu! Dépêche-toi il faut à tout prix la maintenir au chaud.
Sire Léon : Est-ce qu’elle va s’en sortir?
Gaius : Il est encore trop tôt pour se prononcer. (Il met sa main sur l’épaule du chevalier) Merci Léon, vous avez fait ce que vous pouviez.
Sire Léon : C’est tout naturel.
Il s’éloigne et laisse le médecin travailler. Mithian semble reprendre conscience. Merlin met sa main sur l’épaule de la vielle femme en guenille.
Merlin : Quelqu’un va vous conduire à votre chambre.
Hilde : Je refuse de quitter ma maîtresse.
Merlin : Elle est entre de bonnes mains, je vous assure.
Hilde : Elle est tout pour moi!
Merlin : Si ça ne dépendais que de moi –
Hilde (le suppliant du regard) : Je vous en prie.
Merlin : Gaius?
Gaius : Très bien, installez-vous confortablement. Merlin, donne-moi une couverture.
Merlin s’exécute et Gaius recouvre la princesse.
APPARTEMENTS D’ARTHUR, NUIT :
Arthur est assis devant la table envahie par des parchemins, pensif. On cogne à la porte.
Arthur : Oui? (Merlin entre) Comment va-t-elle?
Merlin : Elle est faible et manifestement épuisée mais elle survivra.
Arthur : Tant mieux. (Il se lève) Je dois lui parler tout de suite.
Merlin : En fait, non.
Le serviteur lui bloque le chemin.
Arthur : Pardon?
Merlin (ferme) : Il ne faut pas la déranger avant demain matin.
Arthur : Non non non c’est important.
Arthur essai de le contourner mais Merlin le bloque à nouveau.
Merlin : Il en va de la santé de la princesse.
Arthur s’arrête et contemple Merlin.
Arthur : Ça veut dire que tu me donnes un ordre.
Merlin : Oui, sire!
Arthur : Ça te fait du bien, non?
Merlin : C’est pas… désagréable.
Arthur cède et retourne à sa chaise, préoccupé.
Merlin : Arthur?
Arthur : Pour qu’elle chevauche ainsi toute la nuit, il a dû se passer quelque chose.
Merlin : On en saura plus, demain matin. J’en suis sûr.
Il quitte la pièce, laissant le roi songeur.
APPARTEMENTS DE MITHIAN, NUIT :
La vieille femme ferme à clé la porte des appartements. Mithian la regarde avec appréhension, allongée sur son lit. La vieille femme semble à bout de force et peine à se rendre à la commode. Ses mains se crispent sur le meuble. Elle gémit de douleur. Après un moment, la femme relève la tête et observe son reflet dans la vitre de la fenêtre. Son visage se transforme pour faire place à celui de Dame Morgane. Elle se retourne et échange un regard avec Mithian.
Mithian : Votre magie est peut-être puissante, Morgane, mais vous ne pourrez pas continuer longtemps. Elle vous épuise.
Morgane : Assez!
Morgane s’assied à table et reprend son souffle.
Morgane : Vous, faites juste en sorte que vos amis croient votre histoire.
La sorcière foudroie Mithian du regard.
Mithian (voix off) : Ils sont arrivés de nuit…
SALLE DU TRÔNE, LENDEMAIN MATIN :
Merlin aide la princesse à s’assoir au milieu de la salle.
Mithian (voix off) : … à l’improviste…
Elle fait face aux trônes occupés par Arthur et Guenièvre, eux-mêmes entourés des chevaliers et de la Cour de Camelot.
Mithian (émue) : Nous avons été pris au dépourvu. Nous n’avons pas pu leur résister…
Arthur : Cela s’est passé il y a trois jours vous dites?
Elle acquiesce.
Mithian (en larmes) : Ces guerriers… n’ont montré aucune pitié. Ils nous ont fauchés comme- comme du foin.
Guenièvre compatie.
Arthur : Odin se moque totalement de ce qu’il inflige.
Guenièvre : Et votre père?
Mithian : Il a été gravement blessé. Mais nous avons réussis à nous échapper.
Arthur : Et maintenant où est-il?
Mithian : Il est arrivé presque jusqu’à la frontière mais il n’a pas pu continuer plus loin (elle baisse les yeux, effondrée)… Les hommes d’Odin vont se lancer à notre recherche. Ils le trouveront tôt ou tard, ce n’est qu’une question de temps!
Arthur : Je vois.
Mithian tourne la tête vers Morgane déguisée, assise à ses côtés. Celle-ci l’observe. La princesse semble rassembler son courage.
Mithian : Mon père est un homme âgé. Il est incapable de se débrouiller seul. Je n’ai personne vers qui me tourner à part vous, Arthur… Vous êtes mon unique espoir.
Arthur hoche la tête, avant d’échanger un regard avec sa femme. Tous attendent le verdict.
Arthur : Mithian je comprends ce que vous devez ressentir. Et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider.
La princesse est surprise. Une larme coule sur son visage.
Mithian : Je vous remercie votre Majesté.
Elle sourit faiblement et tente de retrouver sa contenance. Morgane, elle, semble satisfaite.
APPARTEMENTS D’ARTHUR, PLUS TARD :
Le roi, la reine, Gaius, Merlin et les chevaliers entourent une grande carte placée sur la table.
Arthur : Rodor a trouvé refuge ici (il pointe l’endroit) dans l’antique sépulture du roi Lothar, à trois lieux de notre frontière.
Léon (à Gaius) : Et Mithian peut nous y conduire?
Gaius : Elle se rétablie bien.
Arthur : Notre seule chance de récupérer Rodor c’est d’agir vite et furtivement avec juste un petit groupe de chevaliers.
Elyan : On pourrait atteindre la frontière et revenir en quelques heures.
Arthur : Exactement.
Gaius : Sire, si je puis me permettre…
Arthur : Oui, Gaius.
Gaius : Odin en veut à votre peau depuis longtemps. S’il découvre ce plan vous pourriez vous retrouver avec une armée entière sur le dos.
Guenièvre observe attentivement Arthur.
Arthur : C’est vrai. Mais Odin ignore où est Rodor alors que nous le savons. Quand il s’apercevra de ce qu’il s’est passé nous serons partis depuis longtemps. Nous camperons cette nuit dans la forêt de Gedref et nous partiront au lever du soleil.
La petite assemblée se défait pour voir aux préparations.
APPARTEMENTS DE MITHIAN, NUIT :
Mithian quitte subrepticement son lit pour épier Morgane. La sorcière lance un sort devant une fenêtre ouverte.
Hilde : Cume mec, hræfn wann... bebuge me. Nim bod min þissere nihte þinum dryhten.
Un corbeau se pose en croassant sur le soupirail de la fenêtre. La sorcière attache une petite missive à l’animal avant de lancer un autre sort.
Hilde : Geðo hit his agendum handum.
Le corbeau s’envole. Mithian prend la fuite quelques secondes avant que Morgane ne se retourne. La princesse court vers la porte mais la sorcière la rattrape. Elle utilise sa magie pour la retenir et la projeter sur le sol. Elles sont interrompues lorsqu’on frappe à la porte. Mithian se relève péniblement. La personne frappe de nouveau. Morgane va répondre, légèrement affolée. Il s’agit de Merlin.
Merlin : Ah désolé, j’ai frappé mais je…
Il se tait lorsqu’il croise le regard de Mithian.
Hilde : Pas la peine de t’excuser.
Merlin : C’est Gaius qui m’envoie ; j’ai une potion pour la princesse. (Il tend une fiole)
Hilde : C’est très gentil à toi ! Merci, Merlin.
Elle commence à fermer la porte.
Merlin : Euh, bonne nuit.
Morgane verrouille la porte à double tour.
Dans le couloir, Merlin semble songeur quant à l’attitude de la servante. Il s’en va.
Morgane se retourne face à sa prisonnière.
Hilde : Je ne vous conseille pas de me mettre à l’épreuve. Les conséquences seraient très désagréables pour vous.
La sorcière s’éloigne du vestibule.
APPARTEMENTS DE GAIUS, PLUS TARD :
Merlin écrase vigoureusement des herbes avec un pilon, ce qui n’échappe pas au vieux médecin.
Gaius : Il y a quelque chose qui te préoccupe, Merlin?
Le serviteur continu sa besogne.
Merlin : Je ne sais pas. Mithian ne me paraît pas tout à fait normale.
Gaius : Faut-il que j’aille la voir?
Merlin : Non ce n’est pas ça ; elle n’est pas souffrante. On dirait qu’elle a peur de quelque chose.
Gaius : Eh bien elle est inquiète, Merlin. Elle s’inquiète pour son père, ça n’a rien de surprenant.
Merlin : Il y a autre chose, j’ai vu de la terreur dans ses yeux. Ce n’est pas la Mithian que je connais.
Gaius : La Mithian que tu connais vivait à une époque plus heureuse.
Merlin : Il n’y a pas que Mithian il y a aussi Hilde ; il se passe un truc bizarre entre elles.
Gaius : Elles ont traversées une terrible épreuve, Merlin. Elles ont fuis leur patrie et elles ont eu de la chance de s’en tirer vivantes. Alors rien d’étonnant qu’il y ait de la terreur dans leurs yeux.
Merlin : Peut-être.
Il tend les herbes à Gaius, après les avoir mis dans un sachet.
Gaius : Allez viens, nous avons du travail à faire. Il faut préparer nos provisions
APPARTEMENTS D’ARTHUR : NUIT :
Guenièvre est en tenue de nuit et fait une tresse de ses cheveux. Elle s’adresse à son mari, assis à table occupé à examiner une carte.
Guenièvre : Arthur, pourquoi avez-vous accepté d’aider Mithian?
Arthur : Parce que Nemeth est notre allié.
Guenièvre : Une seule petite erreur et Camelot pourrait se retrouver sans roi…
Arthur : C’est un risque que je suis disposé à courir.
Guenièvre : Pour Nemeth ou pour vous-même?
Arthur lève enfin les yeux de la carte pour les poser sur sa femme.
Arthur : Qu’entendez-vous par « moi-même »?
Guenièvre : C’est bien Odin qui a tué votre père. (Arthur semble comprendre) Vous ne pouvez pas nier que vous attendiez une occasion de vous venger.
Arthur se lève et va vers elle.
Arthur : Quoi que j’éprouve envers Odin, cela n’a rien à voir.
Guenièvre : Vraiment?
Arthur : Absolument rien. Il s’agit d’aider nos amis, rien de plus, rien de moins.
Guenièvre : Tant mieux. Je voulais juste être sûre.
Arthur lui caresse les épaules.
Arthur : Vous avez eu raison de demander. Je me repose sur votre franchise. Je vous en aime d’autant plus.
Elle sourit et il l’embrasse sur le front, avant de retourner au travail.
SÉPULTURE DE LOTHAR, FORÊT, PLUS TARD :
À l’intérieur du mausolée bien gardé, Rodor entend Odin approcher. Celui-ci lit la petite missive envoyée par Morgane.
Odin : Il semblerait que votre fille ait quelque chose dans la cervelle, Rodor. Arthur s’apprête à partir de Camelot. (À un subalterne) Dites à mes hommes de se préparer!
Odin jette un regard aux murs de pierre, en faisant le tour du tombeau le séparant de Rodor.
Odin : La tombe d’un roi… Une fin adéquate au voyage d’Arthur, vous ne trouvez pas?
Rodor : Odin, vous attirez un homme honorable dans un piège mortel. Vous n’êtes pas un roi, vous n’êtes rien de plus qu’un vulgaire criminel!
Odin gifle violemment son confrère. Il attend que Rodor se redresse.
Odin : C’est Arthur le criminel. Il l’a démontré en assassinant mon fils.
Sur ce il part, laissant le roi déchu seul et désemparé.
APPARTEMENTS DE MITHIAN, CAMELOT, NUIT :
Mithian est allongée sur le lit lorsqu’elle ouvre les yeux. Elle se lève doucement en observant avec attention Morgane, endormie sous sa véritable forme la tête sur la table. Elle s’approche de la sorcière, assez pour distinguer la clé qu’elle tient encore à la main. Lentement, elle tente de s’en emparer quand soudain Morgane remue. La sorcière ne se réveille pas. Mithian ré-essai et parvient à échanger la clé contre un peigne. La princesse s’éloigne et ouvre la porte avec précaution. Elle s’enfui en courant dans les couloirs.
Une brise fait s’entrouvrir la porte des appartements. Le vent fait vaciller la flamme de la bougie placée devant Morgane. La sorcière se réveille. Elle voit le peigne dans sa main et le lit vide de la princesse.
Morgane : Non!
Elle se lève à son tour.
COULOIRS, CAMELOT, AU MÊME MOMENT :
Mithian court pieds nus. Elle parcourt couloir après couloirs sans rencontrer personne. Lorsque soudain, à une intersection, Morgane sous son visage de vieille dame la retrouve.
Hilde (sinistre) : Vous cherchez quelqu’un?
Mithian : N-Non je ne faisais que…
Elle est interrompue lorsque les yeux de la sorcière s’illuminent d’une couleur dorée. Le bracelet de Mithian devient rouge et brûlant ; la princesse cri de douleur avant de tomber à genoux.
Hilde : Est-ce que vous imaginiez vraiment pouvoir rejoindre Arthur à mon insu?
Mithian (en sanglots) : Vous vous trompez! Je ne faisais que…
Hilde : Si vous trahissez encore ma confiance, j’enterrais votre père vivant. C’est compris?
Le bracelet brûle toujours.
Mithian : Oui! Oui! Je vous en prie, faites que ça s’arrête!
Morgane lève le sort juste au moment où des pas résonnent dans le couloir. Il s’agit de la reine.
Guenièvre : Est-ce que tout va bien?
La sorcière se penche à l’oreille de Mithian.
Hilde : Relevez-vous. Lentement.
Guenièvre s’approche. Morgane fait mine d’aider sa « maîtresse ». Celle-ci prend soin de tourner son visage loin d Guenièvre.
Hilde : La princesse se sentait un peu faible, c’est tout. Nous étions sorties prendre l’air.
Guenièvre (soucieuse) : J’espère qu’à présent vous vous sentez mieux.
Mithian : Beaucoup mieux, je vous remercie.
Hilde : Nous ne vous retiendrons pas plus longtemps.
La reine hoche la tête.
Guenièvre : Bonne nuit.
Hilde : Bonne nuit, Votre Majesté.
Elles s’éloignent. Morgane entoure Mithian comme pour la soutenir.
Guenièvre : Dormez bien.
Elle rebrousse chemin à son tour.
COULOIRS, CAMELOT, MATIN :
Arthur marche, habillé de sa cape et de sa cotte de maille. Merlin, transportant sac et couverture, lui emboîte le pas.
Merlin : Sire! Attendez.
Arthur : Quoi encore?
Merlin : Cette mission, sire…
Arthur : …est trop dangereuse et je ne dois pas y aller.
Merlin : Vous pensez la même chose?
Arthur : Non, je pense que c’est exactement ce que tu dis à chaque fois. Pourtant, je suis là : deux bras, deux jambes (il sourit) et toutes mes dents!
Son sourire se fane lorsqu’il se remet à marcher.
Merlin : J’ai comme l’impression que quelque chose nous échappent. (Arthur fronce les sourcils) Quelque chose qu’on ignore.
Arthur : Mais tu ne pourrais pas me dire quoi.
Merlin : …Non.
Arthur : Non.
Merlin : On devrait peut-être reporter la mission jusqu’à ce qu’on ait tous les éléments à notre disposition.
Le roi s’arrête et fait mine de céder.
Arthur : Parfait… Ah, va dire à la princesse Mithian qu’on a décidé de laisser mourir son père parce que tu as comme une impression, mm? Et que je n’étais pas de ton avis.
Il reprend son chemin.
COUR DU CHÂTEAU, PLUS TARD :
Merlin descend dans la cour. Les chevaux sont chargés et prêts à accueillir leurs cavaliers mais Hilde a de la difficulté à monter sur le sien. Sire Léon vient l’aider. Mithian regarde la scène. Elle croise le regard de Merlin. Hilde parvient à grimper sur le cheval et le groupe quitte Camelot.
FORÊT, JOUR :
Les chevaliers galopent longtemps à travers la forêt avant de faire halte dans une clairière. Merlin aide Mithian à descendre de sa monture lorsqu’il aperçoit la marque de brulure encerclant son poignet.
Merlin : Comment vous êtes-vous fait cela?
Mithian : Je… (Hilde approche) J’ai été ligotée par les hommes d’Odin... Avant de réussir à m’échapper.
Merlin : Qu’est-ce que vous dites? Je n’avais pas compris cela.
Hilde : C’est un souvenir très douloureux. Elle ne doit pas avoir envie de s’y attarder.
Merlin : Bien sûr, je comprends.
Il s’éloigne. Hilde regarde Mithian avec insistance avant de la laisser à elle-même.
RUISSEAU, FORÊT, PLUS TARD :
Merlin, préoccupé, remplie des gourdes avec l’eau d’un ruisseau. Il se lève et s’adresse à Gaius qui est debout sur la berge.
Merlin : Ça n’a pas de sens, Mithian a dit à Arthur qu’elle s’était échappée. Elle n’a jamais dit avoir été capturée.
Il tend l’eau à son mentor.
Gaius : Elle était en état de choc, Merlin.
Merlin : C’est quand même un détail important qu’on ne peut pas omettre comme ça.
Gaius (sceptique) : Pourquoi aurait-elle menti?
Merlin : Parce que… (Il sort du lit du ruisseau) parce qu’elle ne voulait pas que je sache comment elle avait eu cette brulure au poignet. Gaius, ce n’est pas normal.
Ils échangent un regard. Gaius hésite. Arthur fait irruption sur la berge.
Arthur : Nous devons atteindre la frontière avant le crépuscule, on reprend la route!
Il s’en va.
FORÊT, JOUR :
Ils poursuivent leur chemin. Merlin est attentif aux coups d’œil craintifs que Mithian lance fréquemment à Hilde.
CAMPEMENT, FORÊT, CRÉPUSCULE :
Les chevaliers ont établi leur campement parmi des ruines envahi par la végétation. Des hommes font des rondes en haut des fortifications pendant que d’autres mangent et se repose. Ce qui est le cas d’Arthur et Merlin, assis devant un feu. Le serviteur regarde Mithan s’éloigner. Puis il pose son regard sur Arthur qui est en train de manger.
Merlin : Arthur. Vous êtes sûr que ce qu’ont fait c’est vraiment ce qu’il faut faire?
Arthur fige avant de comprendre.
Arthur : Ouais, t’as « comme une impression » de nouveau?
Merlin : Quelque chose comme ça.
Arthur : Tu as parlé à Guenièvre?
Merlin : Non, pourquoi cette question? (Le roi secoue la tête) Avait-elle des doutes sur vos raisons d’aller sauver Rodor?
Arthur prend un temps pour rassembler ses pensées
Arthur : Odin est un fléau pour ce pays. Je ne peux pas le laisser tuer le père de Mithian comme je l’ai laissé tuer le mien.
Merlin : Je sais ce qu’il a fait. Vous le détestez, Dieu sait que je le comprends. Mais courir tant de risques pour un seul petit acte de vengeance…
Un silence s’installe.
Arthur : Dis-moi Merlin, si tu étais moi, si tu étais à ma place… ferais-tu autre chose?
Merlin : Je ne pense pas, non.
Ils échangent un long regard. Arthur se remet à manger quand soudain Hilde s’effondre non loin.
Merlin : Gaius!
Il aide Hilde à se relever, bientôt rejoint par Gaius.
Gaius : Je vais vous aider. Allez-y, respirer à fond. Voilà…
Hilde : Je vais très bien.
Mithian arrive et observe la scène.
Gaius (ferme) : Bien entendu, mais j’aimerais m’en assurer quand même.
Hilde (paniquée) : Oh, ce n’est pas nécessaire.
Arthur : Si vous êtes souffrante, il faut laisser Gaius vous soigner.
La vieille femme regarde Gaius et Merlin avec appréhension.
Hilde : Ah, bon, si vous insistez.
Ils la dirigent vers un endroit plus retiré.
CAMPEMENT, RUINES, SOIR :
Gaius prend le pouls de la servante. Puis il examine son visage avant de mesurer la température de son front.
Gaius : Eh bien, je n’ai trouvé aucun problème qui soit décelable. (Mithian est surprise) Vous êtes en excellente santé, Hilde.
La vieille femme sourit.
Hilde : Merci, Gaius.
Gaius (en partant) : Vous êtes en meilleur forme que moi en tout cas.
Le médecin traverse une séparation fait avec des capes de chevaliers.
Merlin : Vous êtes sûr qu’elle va bien?
Gaius : Oh oui…
Il entraîne Merlin plus loin et jette un regard vers l’espace réservé à la princesse et sa suivante.
Gaius : Merlin, c’est étonnant. Son pouls est fort, son sang circule avec l’énergie et la vigueur de quelqu’un qui est plus jeune.
Merlin : Comment est-ce possible?
Gaius : Je n’ai aucune certitude. Tous ce que je sais c’est qu’elle est mieux conservée qu’une personne de son âge ne peut rêver de l’être!
Il s’éloigne, laissant Merlin songeur.
CAMPEMENT, FORÊT, MATIN :
Mithian traverse furtivement le campement et quitte les fortifications.
Hilde : Vous aller quelque part?
Mithian est surprise mais se reprend.
Mithian : Je dois me laver.
Hilde : Faut-il que je vous rappelle le sort qui attend votre père si vous tenter quoi que ce soit de stupide?
Mithian (ferme) : Je dois me laver, c’est tout.
Morgane la considère.
Hilde (glaçante): Faites vite alors.
La princesse s’éloigne.
FORÊT, AU MÊME MOMENT :
Dans un endroit reculé du campement, Arthur est debout et observe le paysage. Sire Léon le rejoint mais le roi continu de regarder devant.
Léon : Sire.
Arthur : Les éclaireurs sont-ils revenu?
Léon : Oui, sire. Ils disent qu’un grand nombre de soldats d’Odin patrouillent près de la frontière.
Arthur : Ils recherchent Rodor.
Léon : Nous on est peu nombreux, s’ils nous découvrent on n’en sortira pas. Ne serait-ce pas plus sage de rester ici jusqu’à ce que…
Arthur (sec) : Il n’en est pas question. Le temps est un luxe que nous n’avons pas.
Léon : Mais ici on est bien cachés. Avec un peu de chance, ces patrouilles vont bientôt s’éloigner et…
Arthur : On poursuit vers Nemeth. Préparez-vous à partir.
Arthur s’en va.
CAMPEMENT, FORÊT, JOUR :
Merlin commence à plier bagage lorsque Mithian s’approche.
Merlin : Princesse. (Il se lève)
Mithian : Bonjour, Merlin.
Merlin : Est-ce que je peux vous aider?
Mithian : Je l’espère, oui.
Elle aperçoit Morgane qui descend un escalier. Celle-ci s’arrête et les épie jusqu’à ce que Merlin la vois. La princesse secoue la tête et offre un sourire forcé.
Mithian (légère) : Est-ce que tu veux aller remplir ma gourde, s’il te plaît?
Merlin : Oh, pas la peine, attendez. (Il tend sa gourde) Prenez la mienne.
Mithian : Je… Je préférais la mienne, si ça ne t’ennuis pas.
Merlin : Pas du tout.
Mithian : Merci.
Il prend la gourde et s’en va. Morgane l’observe.
RIVIÈRE, FORÊT, PLUS TARD :
Merlin marche jusqu’à la rivière. Il remplit la gourde et la bouche à nouveau lorsque son regard vagabonde. C’est alors qu’il aperçoit une pierre sur laquelle est inscrit le mot « Morgane ». Il abandonne aussitôt la gourde et se met à courir vers le campement. Mais Morgane l’a suivi et ses yeux changent de couleur. Le serviteur est projeté contre un arbre sous l’effet du sort. Il se retourne péniblement et la ‘vieille femme’ avance sur lui. Elle tend le bras et lance un nouveau sort. Merlin se met à suffoquer.
Hilde : Gesweorc, hine beclyppe!
Merlin porte sa main à son cou mais rien n’y fait : il étouffe. La sorcière crispe ses doigts jusqu’à ce que Merlin gît inanimé.
Arthur (voix off) : Merlin?!
Hilde : PAR ICI! Il est ici.
CAMPEMENT, FORÊT, PLUS TARD :
Perceval entre dans les ruines en transportant Merlin sur ses épaules. Il est précédé de Gaius. Le roi et les chevaliers s’empressent de les rejoindre
Arthur : Qu’est-il arrivé?
Perceval : C’est Hilde qui l’a trouvé.
Hilde : Il était au bord de la rivière. Il a dû faire une chute.
Perceval couche le serviteur toujours inconscient sur le sol. Du sang macule son front. Gaius l’examine.
Arthur : Gaius?
Gaius : Il a reçu un coup violent à la tête.
Arthur : Va-t-il s’en remettre?
Gaius : Je ne crains pas pour sa vie, sire, mais j’ignore quand il reprendra conscience.
Le roi considère les chevaliers puis Merlin. Il semble se résigner à contrecœur.
Arthur : Nous ne pouvons pas l’attendre. (Mithian est bouleversée) Surtout si nous voulons retrouver Rodor avant les soldats d’Odin. Gauvain, vous resterez ici avec Merlin et Gaius. Les autres, nous partons pour Nemeth.
Léon et Perceval acquiescent. Ils se mettent en mouvement.
FORÊT, ENVIRON DU CAMPEMENT, JOUR :
Les chevaliers quittent le campement. Du haut des fortifications, la princesse Mithian s’arrête pour contempler Merlin, soigné par Gaius. Morgane arrive à sa hauteur et l’entraîne en l’agrippant par le bras. Mithian se dégage.
Hilde : Je vous avais prévenue qu’il ne fallait pas tenter quoi que ce soit.
La sorcière laisse la princesse marcher devant elle afin de mieux la surveiller.
CAMPEMENT, FORÊT, PLUS TARD :
Merlin est immobile. Gauvain s’inquiète.
Gauvain : Il aurait déjà dû revenir à lui. (Il soupire)
Gaius : Oui, c’est inhabituel.
Gauvain : Un simple coup sur la tête, vous dites?
Gaius : Il n’y a rien qui suggère quelque chose de plus. (À lui-même) Du moins extérieurement.
Le médecin touche la main de Merlin.
Gaius : Il se refroidit, allez vite chercher du bois!
Gauvain : Oui, j’y vais.
Il quitte les ruines d’un pas pressé. Une fois assuré d’être seul, Gaius prend un petit bouquet d’herbes dans sa sacoche de médicaments. Il le tient au-dessus de Merlin, ferme les yeux et se concentre.
Gaius : Ic þe þurhhæle þin licsare !
Il ouvre les yeux ; ceux-ci sont dorés. Il passe son bouquet duquel s’élève maintenant de la fumée au-dessus du corps de Merlin.
FORÊT, JOUR :
Les chevaliers et leurs protégées font route à pied. Ils s’arrêtent pour observer le paysage en contrebas. Parmi la forêt immense il y a une corniche sur laquelle se trouve un vieux monument envahi par la nature.
Mithian : La tombe se trouve à l’est de la rivière.
Arthur : Nous allons quitter le territoire de Camelot et entrer dans Nemeth. Nous voici sur les terres d’Odin, alors rester vigilants.
Ils reprennent la route.
CAMPEMENT, FORÊT, AU MÊME MOMENT :
Gaius continu de brandir le bouquet d’herbes.
Gaius : Ic þe þurhhæle þin licsare !
Le sort n’a pas d’effet.
Gaius (désespéré) : Merlin, réveille-toi !
Le vieil homme soupire et recommence.
Gaius : Ic þe þurhhæle þin licsare ! (Toujours rien) Merlin, je t’en prie ! Je n’ai pas d’incantations plus fortes. J’espère que celle-ci suffira.
Les secondes s’écoulent sans réaction de la part de Merlin. Gaius perd espoir et baisse la tête. Soudain, le serviteur ouvre les yeux.
Gaius : Merlin !
Merlin (il sourit) : Gaius !
Le serviteur souffre encore des séquelles de son agression.
Merlin (d’une voix faible) : Hilde ! C’est Morgane.
Gaius : Morgane ?!
Merlin : Elle doit utiliser un sortilège de vieillissement.
Gaius : Cela explique pourquoi elle est toujours si fatiguée.
Merlin : Mithian a essayé de me prévenir mais je n’ai pas pu rejoindre Arthur à temps, Morgane est arrivée la première!
Gaius : Elle a bien faillit t’ôter la vie, Merlin.
Merlin : Oui… eh bien… (Il sourit) elle ne devait pas s’attendre à un magicien aussi fort que vous, n’est-ce pas?
Gaius : En effet (Merlin se redresse avec difficulté). Mais s’il te plaît, Merlin, ne m’oblige pas à refaire cela. Je ne suis pas sûr que mon cœur le supporterait.
Gauvain arrive avec une brassée de bois. Il aperçoit le serviteur.
Gauvain : Merlin! Ha ha!
Il laisse tomber le bois et s’approche du serviteur pour le serrer dans ses bras mais ce dernier lui échappe. Merlin s’est levé et se dirige vers la sortie du campement, prenant une épée au passage.
Merlin : Nous devons rejoindre Arthur : il est en train de foncer droit dans un piège!
FORÊT, JOUR :
Mithian est à la tête du groupe et tous marchent sur un sentier. Elle s’arrête.
Arthur : Vous êtes sûre de vous?
Mithian : Euh… oui, on n’est pas loin, maintenant. Si on continue vers l’est la tombe est droit devant.
Elle reprend la marche et quitte le sentier.
AILLEURS DANS LA FORÊT, AU MÊME MOMENT :
Gauvain et Merlin courent, épées à la main.
Gauvain : Ils vont vers l’est! Ils ont peut-être une heure d’avance.
Merlin dépasse le chevalier.
Merlin : Vite! Le temps presse!
SÉPULTURE DE LOTHAR, JOUR :
La troupe arrive devant le mausolée envahi par la végétation. Mithian affiche un air coupable.
Arthur : C’est ça?
Mithian : Oui. On doit trouver mon père à l’intérieur.
Arthur : Alors allons-y.
Il avance, bientôt suivit par les autres.
FORÊT, AU MÊME MOMENT :
Merlin et Gauvain courent toujours.
Gauvain : Arrête-toi, arrête-toi! (Il bifurque vers l’est) Par ici.
Le serviteur lui emboîte le pas.
SÉPULTURE DE LOTHAR, JOUR :
Le roi progresse vers l’entrée.
Arthur : Léon, Elyan, montez la garde avec les autres. (Ils dégainent leurs épées et s’exécutent) Perceval, venez avec moi.
SÉPULTURE DE LOTHAR, JOUR :
Mithian guide les chevaliers, de plus en plus nerveuse. Soudain, elle s’arrête et se retourne vers les hommes. Elle est sur le point de parler lorsqu’elle croise le regard de « Hilde ». Elle se reprend.
Mithian : Le caveau funéraire est droit devant, au bout de cette galerie.
Les chevaliers s’y engouffrent.
FORÊT, AU MÊME MOMENT :
Gauvain et Merlin courent encore quand ce dernier fais signe à son compagnon d’arrêter. Une troupe de soldats vêtue de noir approche. Les amis s’empressent de se cacher. Le bataillon passe près d’eux.
Gauvain (chuchotant) : Les soldats d’Odin.
Le bataillon s’éloigne. Merlin et Gauvain sortent de leur cachette.
SÉPULTURE DE LOTHAR, JOUR :
Arthur, Mithian et Perceval entrent dans la pièce du tombeau. Elle est vide. Arthur se tourne vers la princesse qui se fait petite.
Arthur : Je ne comprends pas, où est votre père?
Mithian : Il n’est pas ici.
Le roi la dévisage, tendu.
Arthur : Alors où est-il?
Mithian : Arthur… je…
Ils entendent un bruit. Arthur et Perceval dégainent leurs armes. La pièce est soudain envahie par les soldats d’Odin qui surgissent de différentes issues. La princesse se colle au mur, paniquée.
Au même moment à l’extérieur de la sépulture, les autres chevaliers se font aussi encerclés.
Arthur engage les combats, imité par Perceval. Ils arrivent à défaire quelques-uns de leurs ennemis mais sont éventuellement vaincu par le nombre.
Arthur (à Mithian) : Quel tort vous ais-je causé?!
La princesse secoue frénétiquement la tête. Le chevalier est maîtrisé et le roi agenouillé de force. C’est alors qu’Odin entre dans la pièce, suivit par Rodor.
Odin : Arthur Pendragon, enfin! J’attends ce moment depuis de nombreuses années. (Mithian coure dans les bras de son père, éplorée). Vous avez tué mon fils. Vous m’avez pris ce que j’avais de plus précieux au monde et maintenant vous aller le payer de votre vie.
Hilde : Et ce ne sera pas trop tôt! Odin, vous n’êtes pas le seul à avoir attendu ce moment.
Arthur tourne la tête vers la vieille femme sur le seuil de la pièce.
Hilde : Les apparences peuvent être trompeuses, mon cher frère!
Arthur accuse le coup.
Arthur : Morgane.
Elle sourit, réjouie.
Odin : À présent vous aller mourir pour payer le prix de votre crime.
Il pointe son épée vers la gorge d’Arthur.
Arthur : Vous avez pris la vie de mon père, cela ne vous a donc pas suffit?
Odin : Non.
Arthur échange un regard avec Perceval.
Arthur : Dommage. Mais sachez bien ceci, Odin : si vous me tuez, vous aurez tout Camelot qui se dressera contre vous.
Odin : Camelot n’est rien sans son roi.
Arthur rigole.
Arthur : Alors vous ne connaissez pas mes chevaliers! Ils vous traqueront, ils vous trouveront, ils ne prendront aucun repos tant qu’ils n’en auront pas fini.
Odin : Je m’occuperais de vos chevaliers le moment venu, mais maintenant c’est votre mort qui m’importe.
SÉPULTURE DE LOTHAR, AU MÊME MOMENT :
Merlin et Gauvain sont cachés et observent les chevaliers fait prisonniers, escortés par les soldats d’Odin.
Gauvain (en chuchotant) : On arrive trop tard.
Merlin : Pas si on les rend moins nombreux.
Gauvain : Je partage ton avis.
Merlin : Je vais trouver Arthur.
Le chevalier le retient d’une main sur son épaule. Il hoche la tête.
Gauvain : Bonne chance.
Merlin s’en va. Gauvain part à son tour.
FORÊT, PLUS TARD :
Un des soldats d’Odin urine devant un arbre lorsque le Seigneur Gauvain surgit derrière lui et frappe sa tête contre ledit arbre. L’homme tombe au sol, assommé.
AILLEURS DANS LA FORÊT, AU MÊME MOMENT :
Merlin s’approche furtivement de deux soldats en poste. Ses yeux brillent. Des feuilles mortes se soulèvent momentanément du sol, formant comme un sillage. Un des gardes dégaine son épée et va investiguer. Ainsi isolé, Merlin en profite et l’assomme avec le pommeau de son épée.
SÉPULTURE DE LOTHAR, PLUS TARD :
Merlin s’est infiltré dans le tombeau. Il se cache derrière un mur et aperçoit Morgane sous sa vraie forme parmi les soldats ennemis. Odin lève son épée et s’apprête à l’abattre sur le cou d’Arthur. Merlin entame un sortilège tout en s’accroupissant.
Merlin (chuchote) : Ic þe bebiede þæt þu abifest nu!
Il le ponctue en frappant le sol de sa main. Aussitôt, un tremblement de terre se manifeste, déséquilibrant le roi Odin. Le vieux mausolée se fissure et certaines parties du plafond s’écroulent, créant la panique. Arthur en profite pour voler l’épée d’Odin et le frapper. Perceval se libère aussi et Arthur lui lance son arme. Ils se battent contre les soldats. Un homme s’apprête à abattre son arme sur Arthur lorsqu’il s’effondre. Merlin se tient derrière lui : il l’a vaincu en le transperçant de son épée.
Arthur (surpris) : Merlin ?!
Merlin (à Rodor, Mithian et Perceval) : VITE, PAR ICI!
La princesse, Rodor et Arthur s’engouffrent dans l’issue indiquée. Morgane tente de les arrêter mais elle peine à traverser la salle toujours secouée par les tremblements. Merlin s’assure que Perceval s’échappe lorsqu’il l’aperçoit. Il lance un sort qui la projette violemment contre un mur. La sorcière s’effondre, inconsciente.
FORÊT, JOUR :
Les chevaliers sont encerclés par les soldats d’Odin qui les tiennent en joue. Soudain, un soldat s’effondre, transpercé par un carreau. Gauvain est l’auteur du crime. Un autre soldat s’effondre, cette fois aux pieds du chevalier Elyan. Ce dernier vole l’épée de la victime.
Elyan : À L’ATTAQUE!
Les autres chevaliers lui emboîtent le pas et les combats éclatent. Gauvain court hors de sa cachette pour leur prêter main forte, non sans échanger un sourire complice avec son confrère Elyan.
AILLEURS DANS LA FORÊT, AU MÊME MOMENT :
Arthur et ses amis sortent du bâtiment sur le point de s’effondrer. Ils courent dans la forêt jusqu’à un sentier… malheureusement emprunté par des soldats d’Odin qui les talonnent.
Arthur : Par ici!
Ils s’enfoncent dans la forêt lorsque les soldats passent à l’attaque. Mithian se met à l’abri derrière Merlin ; Perceval et les monarques les défendent. Les soldats sont rapidement défaits. Arthur semble étonné par l’agilité de son collègue plus âgé.
Rodor : Ne prenez pas cet air surpris ; j’ai commandé une armée quand j’étais jeune.
Arthur : Et vous en commanderez d’autres.
Ils reprennent leur cavale.
FORÊT, JOUR :
Odin courent avec ses hommes à la poursuite d’Arthur.
AILLEURS DANS LA FORÊT, AU MÊME MOMENT :
Rodor peine à soutenir le rythme des plus jeunes.
Rodor : Laissez-moi!
Il s’arrête et les autres font de même.
Arthur : C’est hors de question, c’est pour vous que nous sommes là!
Rodor : Laissez-moi, sauvez Mithian.
Perceval soutient le roi. Arthur aperçoit les soldats d’Odin qui se rapproche.
Arthur (aux autres) : Suivez la ligne de crête.
Rodor : Et vous, qu’allez-vous faire?
Arthur : Les attirer de l’autre côté.
Mithian : Non!
Arthur : C’est un combat entre Odin et moi, vous n’avez plus aucun rôle à y jouer.
Perceval entraîne Rodor et, suivis de Mithian, ils partent. Merlin accompagne Arthur.
RAVINE, FORÊT, JOUR :
Merlin et Arthur entrent dans une ravine, Odin et ses hommes sur les talons. Malheureusement, la tranchée naturelle se termine en cul-de-sac. Merlin et Arthur échangent un regard, puis se retournent pour faire face à leurs assaillants. Odin est en tête. Arthur se met en garde.
Odin (à ses hommes) : NON! Je veux le tuer moi-même.
Arthur s’avance lentement vers le roi en le regardant droit dans les yeux. Odin passe à l’attaque ; Arthur pare. Ils enchaînent les coups sous les yeux attentifs de Merlin. Leur lames se bloquent jusqu’à ce qu’Arthur repousse Odin au sol. Le roi se relève et reprend le combat, de plus en plus désespéré. Arthur assène un coup derrière la jambe d’Odin ce qui le fait chuter. Le jeune roi désarme son adversaire et met son épée sous le cou du plus vieux…
Merlin : Arthur! Arrêtez. Réfléchissez à ce que vous faites. Que pourra-t-il en résulter de bon?
Les rois ne se quittent pas du regard.
Merlin : Combien de fois n’avez-vous pas parlé d’unifier ce pays? Si vous tuer cet homme, cela vous rapprochera-t-il de la réalisation de ce rêve?
Un silence s’installe.
Arthur (à Odin) : Il a raison… Ceci n’est pas une solution.
Odin : Finissez-en. Finissez-en une fois pour toute.
Arthur : Que s’ensuivra-t-il? (En regardant les hommes d’Odin) Votre peuple voudra avoir sa vengeance. Ce sera une guerre sans fin.
Odin : Il n’y a pas d’autres issues.
Arthur : Il y a une autre issue. En échange de votre vie sauve, vous devrez restaurer Rodor sur le trône de Nemeth.
Odin : Même si j’acceptais cela ne résoudrais rien. Et nous Pendragon, qu’allons-nous faire?
Arthur : Une trêve. Nous allons contraindre nos royaumes à la paix.
Odin : Jamais!
Arthur (en colère) : Est-ce donc cela que vous voulez?! Mourir ici, maintenant, en sachant que vous condamnez ce pays à la guerre?! Odin, nous ne pouvons pas laissez cela finir ainsi… Jamais le sang ne s’effacera.
Odin : Vous avez tué mon fils, Arthur.
Arthur : Et vous, vous avez tué mon père! Nous avons tous deux perdu beaucoup par la faute de l’autre, tâchons de ne pas continuer. Je vous offre une chance d’en terminer avec tout cela. Saisissez-la.
Le jeune roi plante se épée dans le sol. Il tend la main à Odin. Celui-ci le jauge longuement du regard.
Arthur : Saisissez-là!
La tension est à son comble. Odin se décide enfin.
Odin : Soit, j’accepte. (Il prend la main d’Arthur) La trêve est conclue.
Odin se lève. Arthur est soulagé. Merlin semble fier de son roi
APPARTEMENTS DE MITHIAN, CAMELOT, JOUR :
De retour à Camelot, Gaius fixe un pansement sur le bras du roi Rodor. Mithian, Arthur et Guenièvre sont aussi présents.
Gaius : Sire, vos blessures sont douloureuses mais superficielles. Vous vous remettrez rapidement.
Rodor : Merci, Gaius.
Mithian sourit, heureuse.
Arthur : Odin a retiré toute son armée de Nemeth et de ses territoires.
Mithian : Tout cela grâce à vous.
Arthur : Chacun à jouer son p’tit rôle. (Il hoche la tête et s’apprête à s’en aller)
Mithian (coupable) : Je sais que j’ai joué le mien… Arthur…
Arthur (l’interrompant) : Mithian, inutile de vous excuser. Vous n’aviez pas le choix. J’aurais fait de même s’il s’était agi de mon père.
Guenièvre est fière d’Arthur. La princesse retrouve le sourire.
Mithian : Camelot a de la chance d’avoir un roi tel que vous.
Arthur : C’est moi qui ai de la chance. (À Rodor) Camelot ne serait rien s’il n’y avait pas le courage et la loyauté de ses amis.
Le jeune roi touche l’épaule de Mithian en un salut et quitte les appartements accompagné par sa femme. La princesse reprend sa place auprès de son père. Ils se tiennent par la main.
COULOIR, CAMELOT, JOUR :
Arthur marche avec Guenièvre à son bras.
Guenièvre : Vous auriez pu tuer Odin et avec juste raison. Vous avez fait une chose bien plus importante : vous avez donné à vos sujets un espoir pour l’avenir. (Elle sourit) Je suis fière de vous.
Arthur : Merlin y est un peu pour quelque chose. On dirait qu’il n’est pas toujours totalement stupide.
Guenièvre (étonnée) : Serait-ce un compliment?
Arthur : Surtout ne lui en dites rien! Il le répéterait sans arrêt.
Guenièvre rigole.
APPARTEMENTS DE GAIUS, CAMELOT, SOIR :
Merlin et Gaius mangent. Le serviteur semble préoccupé.
Gaius : Apparemment les choses ont plutôt bien tournés. La signature d’un traité avec Odin est une grande réussite et c’est un nouveau pas vers un royaume unifié…
Merlin (sombre) : Mais tant que Morgane vit et respire cela ne sert à rien… Son pouvoir grandit, Gaius. Avoir fait durer un vieillissement aussi longtemps, c’est effrayant.
Gaius : Pourtant quoi qu’il en soit, elle n’est pas encore ton égale.
Le vieil homme retourne son attention vers le repas pendant que Merlin réfléchit à ses mots.
Merlin : Et si un jour elle le devenait?
Gaius : Espérons qu’il n’en sera rien.
Ils échangent un regard grave.
***FIN***
Note : Sortilèges trouvés sur Merlin Wiki.
Écrit par Merlinelo pour Merlin HypnoSeries.