Épisode 4.04 : Le Dragon Blanc
Voix (off) : En un pays de légende, au temps de la magie, le destin d'un grand royaume repose sur les épaules d'un jeune homme. Son nom : Merlin.
1. INT./EXT. – CAVERNE DES DRUIDES, FORÊT, NUIT :
Pendant que les druides dorment, un homme descend à l’aide d’une corde parmi eux. Il se dirige silencieusement vers un coffre dont il force la serrure. Il l'ouvre - jette un coup d’œil aux dormeurs - puis en sors précautionneusement une boîte. Le mécanisme finit par se déployer et lui présente une spirale en métal gravé de runes : un morceau de triskel. Fébrilement, l’homme le prend et de son autre main, rapproche un second morceau de triskel du premier. Les deux se soudent ensemble automatiquement. L’homme entend un bruit et aperçoit alors les druides réveillés, le fixant. Il prend aussitôt la fuite. Il court dans les bois mais est rapidement rattrapé par les druides qui surgissent mystérieusement. Il s’arrête à temps pour éviter de chuter dans un précipice, puis se retourne, encerclé. Le voleur frappe le druide le plus près, l’empoigne et le menace de son couteau. Le chef des druides tend calmement la main, paume levée.
Iseldir : Il ne vaut pas qu’on lui sacrifie une vie.
Borden : Tu trouves ?! Il m’a coûté vingt ans de la mienne !
Iseldir : Vingt ans pour rien. Jamais tu ne retrouveras le troisième élément du triskel.
Borden : Ah mais tu as tort ! Je sais déjà où il est ce morceaux-là !
Le voleur libère son otage et saute de l’autre côté du précipice. Il arrive à s’accrocher et remonte avec l’aide de son couteau.
2. EXT. – FORÊT AUX ALENTOURS DE CAMELOT, JOUR :
Le voleur sur son cheval prend un temps d’arrêt pour observer la cité de Camelot. Il sourit.
***GÉNÉRIQUE***
3. INT. – APPARTEMENT DE GAIUS, NUIT :
Par une nuit orageuse, Gaius écrit sur un parchemin lorsqu’on frappe à sa porte. Dans sa chambre, Merlin est réveillé par le bruit. Gaius ouvre la porte.
Borden : Bonsoir Gaius. Vous devez vous rappeler de moi ?
Gaius : Oui, que trop bien. Que fais-tu ici ?
Borden : Allons, laissez-moi au moins le temps de me sécher à votre feu.
Merlin se lève et observe la scène par les interstices de la porte. Gaius laisse l’homme entrer.
Gaius : Tu as une certaine audace de revenir ici. Tu m’as laissé dans une situation fort embarrassante.
Borden : Je le sais. Oui, croyez bien que je le regrette. Que vous dire ? Être exécuté était… une perspective déplaisante. Vous réprouviez le jugement d’Uther.
Gaius : Dis-moi pourquoi tu es ici ?
L’homme sort un chiffon de son manteau. À l’intérieur se trouve le triskel incomplet. Gaius s’en approche.
Borden : Inutile de vous fatiguer les yeux. C’est le triskel d’Askhanar.
Gaius : Tu en es sûr ?
Borden : Certain.
Gaius (prenant l’objet) : Voyons. (Il l’examine avec une loupe) C’est une langue druidique. Les runes sont regroupées en unité de trois, c’est rare.
Borden : Inutile de les déchiffrer, je l’ai fait. Elles guident le tenant du triskel vers la tombe d’Askhanar.
Gaius se retourne, choqué.
Borden : Hé oui. Vous et moi connaissons la légende. Nous savons tous les deux ce qu’il y a caché.
Gaius : Un œuf de dragon. (Merlin est sous le choc) Tu es venu le voler.
Borden : Voler n’est pas le terme.
Gaius (lui rendant l’objet) : Tu oublies un détail : il te manque une partie du triskel.
Borden : Oh non Gaius. Je sais parfaitement où il est.
Gaius : Où ?
L’homme lance un regard appuyé vers le sol. Gaius suit son regard.
Borden : Dans les sous terrains, sous vos pieds.
Gaius : À Camelot ?
Borden : Où il a dormit caché aux yeux de tous durant les quatre-cent dernières années.
Gaius : Et tu as besoin de mon aide pour le retrouver ?
Borden : Cette noble créature pourrait être rendue à la vie.
Gaius range sa loupe, sceptique.
Gaius : Je refuse d’être mêlé à ton projet.
Borden : Vous refusez d’aider le dernier des dragons à naître ?
Gaius : Il faut laisser les anciens rites s’éteindre.
Borden : Ce n’est pas ce que vous m’avez appris !
Gaius : C’est ce que je crois à l’heure actuel. J’ai foi en le souverain que sera Arthur et dans la manière dont il bâtira l’avenir.
Borden : Un conseil, pensez-y.
Gaius : Je ne changerais pas d’avis. Ce que je pense c’est que tu dois quitter Camelot et que le plus tôt sera le mieux. Arthur est peut-être différent de son père mais il n’a guère de sympathie pour les rites anciens.
Gaius ouvre la porte. L’homme s’y dirige.
Borden : Vous me trouverez à la taverne de la ville basse. Réfléchissez tout de même. Oh (il s’arrête). Gaius, je sais qu’autrefois je vous ai causé du tort. Mais j’ai changé maintenant. Il faut me croire.
Gaius reste impassible, puis ferme la porte après son départ. Merlin sors de sa chambre.
Merlin : Qui étais-ce ?
Gaius : Oh, peu importe.
Merlin : Gaius !
Gaius (soupirant) : Il étudiait avec moi, son nom est Julius Borden.
Merlin : Pourquoi ne l’aidez-vous pas ? C’est notre seul chance de sauver les dragons ! D’aider Kilgharrah à préserver son espèce !
Gaius : Borden n’est pas un homme fiable !
Merlin : Vous ne croyez pas que son triskel soit le vrai ?
Gaius : Oh de cela je n’ai aucun doute.
Merlin : Alors, qu’est-ce qui vous gêne ?
Gaius : Ses motifs, Merlin ! Très jeune déjà il était volontiers malhonnête, qui sait quelle voie il a choisi maintenant ?
Merlin : Vous voulez que l’œuf soit perdu pour toujours ?
Gaius : Je ne veux pas le voir tomber aux mains de ce garçon ! Nul n’a touché à la tombe d’Askhanar depuis plus de quatre cent ans, je crois fermement que nous devons préserver son secret. (Coupant Merlin) Et maintenant dormons. Nous avons une journée chargée demain.
Gaius part se coucher.
4. INT./EXT. – CLAIRIÈRE, FORÊT, PLUS TARD :
Dans son lit, Merlin est incapable de trouver le sommeil. Profitant du fait que Gaius soit endormi, il sort en douce de leurs appartements. Il se rend jusqu’à la clairière dans les bois où il discute avec le grand dragon.
Kilgharrah : Jamais je n’ai même osé rêver d’un tel moment, Merlin. Jusqu’à aujourd’hui, je croyais que l’œuf resterait introuvable, que c’est moi qui serais le dernier de mon espèce.
Merlin (souriant) : La légende était donc vraie.
Kilgharrah : Ceci est une chance sur un millier, Merlin. Il faut que tu ailles chercher cet œuf.
Merlin hésite.
Merlin : Je le sais, oui…
Kilgharrah : Mais enfin qu’as-tu ?
Merlin : Gaius me l’interdit.
Kilgharrah : Merlin, tu es un Seigneur des Dragons. C’est un don qui t’es venu de ton père. Il s’est départi de tout ce qu’il avait dans la vie pour me sauver. Que crois-tu qu’il te dirait ? L’œuf renferme la dernière créature de mon espèce. Je te supplie, Merlin, au nom de ton père, de me promettre que tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour le sauver.
Merlin (solennel) : Je vous en fais la promesse.
5. EXT./INT. – TAVERNE DE LA VILLE BASSE, MATIN :
Merlin se dirige vers la taverne. Il ouvre la porte d’une chambre et s’approche d’une forme située sur le lit. Soudain, Julius Borden surgit et le plaque au mur, le menaçant avec un couteau sous la gorge. Merlin lève les mains en signe de paix.
Borden : Qu’est-ce que tu veux ?!
Merlin : T’apporter mon aide !
Borden : Qui es-tu d’abord ?
Merlin : Un ami de Gaius. J’ai entendu ce que tu lui as dit. Je veux voir un œuf de dragon ! Je veux t’accompagner.
Borden : C’est lui qui t’envoie ?
Merlin : Non.
Borden : Ah bon ? (il baisse son arme et ouvre la porte) Alors sors d’ici.
Merlin : S’il te plaît ! Je sais tout des dragons ! J’ai lu tous ce qu’il y avait à lire…
Borden l’empoigne et le pousse hors de sa chambre. Merlin insiste.
Borden : Rien de tout cela ne me concerne !
Merlin (d’une traite) : Comme tu veux, mais sans moi tu ne trouveras pas les sous terrains !
Borden (amusé) : Haha, et en quoi pourrais-tu m’aider à les trouver ?
Merlin (souriant) : Je suis le serviteur personnel du roi Arthur.
Borden perd son sourire.
6. INT. – APPARTEMENT D’ARTHUR, PLUS TARD :
Pendant qu’Arthur dort, Merlin se faufile jusqu’au meuble à côté de son lit pour y voler la clé des sous terrains. Arthur se retourne puis se réveille. Il observe calmement Merlin qui reste figé.
Arthur : Qu’est-ce que tu cherches ?
Merlin : Les vers qui ronge le bois.
Merlin tapote le meuble puis tend l’oreille.
Arthur : Juste avant le petit déjeuner ?
Merlin : C’est le matin qu’ils sont le plus actifs.
Merlin continu de tapoter, attentif. Arthur reste toujours de glace.
Arthur : Vas-t-en.
Dépité, Merlin s’en va. Il aperçoit alors une clé à une ceinture, posée sur une chemise. Il prend le tout.
Merlin : Il faut laver ça.
Arthur : Tiens, y’a ça aussi !
Arthur lui lance des vêtements sales au visage.
Arthur : Hé Merlin avant que tu t’en ailles : la ceinture, je la garde.
Frustré, Merlin dépose la ceinture.
7. INT. – SALLE DU CONSEIL, JOUR :
Arthur et des membres du Conseil sont en réunion.
Agravain : Il nous faut renforcer toute les fortifications extérieures comme nous l’avons appris lors des assauts d’Odin. Mais c’est notre frontière du nord qui est la plus vulnérable.
Arthur : Certes, c’est un sujet d’inquiétude. De plus, si on examine la topographie des lieux…
Merlin observe les clés à la ceinture d’Arthur, se résignant. Ses yeux deviennent dorés et le pantalon d’Arthur tombe instantanément. Agravain est perplexe.
Merlin : Permettez-moi de vous aider, sire !
Merlin tente de relever le pantalon d’Arthur alors que celui-ci tente de le repousser.
Arthur : Non ! Mais non ! Merlin !
Merlin : Votre Majesté !
Ils tombent au sol et lutte de plus belle.
Merlin : Votre Majesté !
Arthur : Mais enfin par tous les diables ! Mais vas-tu arrêter de te vautrer ?!
Merlin : J’essaie de vous aider, Majesté !
La lutte cesse et Arthur remonte enfin son pantalon. Merlin cache ses mains derrière son dos.
Merlin : Vous voilà rhabillé ! Vous fallait-il autre chose, sire ?
Arthur (hurlant) : Non !
Merlin s’incline puis se retire, la clé en main. Arthur retourne vers la table, regagnant sa prestance.
Arthur : Donc je disais, cet endroit ici…
8. INT./EXT. – SOUS TERRAINS, NUIT :
Merlin monte des escaliers avec une torche. Au pied d’un rempart, Borden l’attend en faisant les cent pas devant une porte. Elle s’ouvre et Merlin apparaît.
Borden : Tu me plais finalement, Merlin. Allez.
Ils descendent dans les sous terrains. À un embranchement, Merlin s’arrête.
Merlin : C’est ici que je te laisse. (Il tend la clé) Cette clé sert à ouvrir la dernière crypte, mais il te faudra passer devant les gardes.
Borden prend la clé et dégaine son couteau.
Borden : Les gardes ne m’inquiète pas.
Il poursuit son chemin. À l’entrée de la crypte, il lance une pièce au sol pour distraire les gardes. Alors qu’ils passent près de lui, il les assomme un par un. Borden ouvre la grille avec la clé et observe les différents trésors entreposés. Il ouvre un coffret, sans succès. Il en aperçoit un autre plus ouvragé et l’ouvre, révérencieux. Borden sourit, triomphant. À l’intérieur se trouve le dernier morceau du triskel. Il le rapproche de la plus grande partie de l’objet, complétant le triskel. Finalement, Borden rejoint Merlin.
Merlin : Chut ! (des voix approche) Suis-moi !
Merlin et Borden courent jusqu’au rempart extérieur. De justesse, Merlin retient Borden contre le mur alors que des gardes passent au-dessus d’eux.
Borden : Merci.
Merlin : Je t’en prie.
Merlin referme la porte.
Borden : Dis-moi Merlin, te crois-tu bon menteur ?
Merlin (haussant les épaules) : Si y’a besoin.
Borden hoche la tête, puis assomme Merlin. Celui-ci tombe sur le sol, au seuil de la porte qui s’est ouverte.
Borden : Là tu vas en avoir besoin.
9. EXT. – REMPART, MATIN :
Merlin se réveille, douloureusement. Il se lève et fait tomber la clé. Merlin réalise alors avec horreur où il est et s’empresse de verrouiller la porte. Puis il se met à courir.
10. INT. – APPARTEMENT D’ARTHUR, PLUS TARD :
Merlin redépose la clé à sa place mais renverse une coupe vide. En tentant de la rattraper il l’envoie de l’autre côté du lit, où il doit s’empêtrer sur Arthur endormi pour la reprendre. Avec sa magie, il l’arrête à quelques centimètres du sol. Il la prend et se redresse lorsqu’Arthur se réveille. Ils figent un instant puis Arthur sursaute.
Arthur : Merlin ! Mais qu’est-ce que tu fais là ?
Merlin : Chut !
Merlin utilise la coupe pour ’écouter’ le bois de la tête de lit. Il tapote, hoche la tête puis déplace l’objet. Arthur est abasourdi.
Merlin : J’écoute pour trouver les vers de bois.
Arthur : Tu sais que je commence à me faire du souci pour toi ?
Les cloches du tocsin retentissent.
Arthur : Qu’y a-t-il encore ?!
11. INT. – CRYPTE, JOUR :
Dans la crypte, le roi constate les dégâts.
Agravain : La serrure n’est pas endommagée. L’intrus quel qu’il soit avait donc une clé.
Agravain ouvre la grille à Gaius qui entre dans la pièce.
Gaius (fixant Merlin) : Très étrange.
Arthur : Avec tous ces objets précieux, ils ne se sont intéressés qu’à cela. (Il ouvre le coffret vide) Qu’y avait-il là-dedans ?
Gaius : Le troisième élément d’un triskel je crois, sire. C’est une espèce de clé qui, selon la légende, donnerait accès à la tombe d’Askhanar.
Arthur : J’ai en effet le souvenir que mon père faisait allusion à cette tombe, elle contiendrait un œuf de dragon ?
Gaius : Certains le prétende.
Arthur : Vous n’en n’êtes pas persuadé ?
Gaius : C’est une éventualité car la richesse d’Askhanar n’avait d’égale que son discernement.
Agravain : L’œuf y est-il encore ?
Gaius : Je ne peux l’affirmer. Mais à ma connaissance nul ne s’est introduit dans la tombe depuis plus de quatre-cent ans.
Arthur : Mais avec ce triskel, on pourrait y entrer ?
Agravain : Sire, un œuf de dragon est viable durant mille ans. Même aujourd’hui il peut encore éclore, et un autre dragon apparaître en ce monde.
Arthur : Et les efforts de mon père pour annihiler ces monstres serait réduit à néant.
Agravain : C’est à craindre, en effet.
Gaius échange un regard avec Merlin.
Arthur : Alors nous n’avons pas le choix. Il faut pourchasser ce voleur ! Et détruire l’œuf !
Arthur quitte la pièce, suivit par les autres.
12. INT. – APPARTEMENT DE GAIUS, PLUS TARD :
Gaius et Merlin rentre chez eux.
Gaius (criant) : Comment as-tu pu faire une chose aussi stupide ?! Que t’est-il passé par la tête ?!
Merlin : Je suis Seigneur des Dragons ! C’est mon devoir sacré de protéger le dernier d’entre eux.
Gaius : La tombe aurait pu rester close pendant encore quatre-cent ans ! Cet œuf aurait été a l’abri de tous les dangers ! Et voici qu’Arthur est bien déterminé à le détruire !
Merlin : Il nous reste à espérer que Borden arrive avant lui.
Gaius : Oh ! Tu fais confiance à Borden ? Tu crois vraiment qu’il va libérer ce dragon ? J’ose à peine imaginer ce qu’il fera de cette pauvre créature. Que n’as-tu laissé l’histoire suivre son cours ?!
Merlin soupire, refroidit.
13. EXT. – COUR DE CAMELOT, JOUR :
Merlin traverse un couloir, bagage sur l’épaule. Arthur et les chevaliers sont déjà à cheval.
Arthur : On se presse, Merlin !
La troupe part et Merlin file vers sa monture.
14. EXT. – CAMPAGNE, PLUS TARD :
Après avoir traversé un boisé, Arthur, Merlin, Perceval, Gauvain, Elyan et Léon parcourent la campagne.
Arthur : Ce sont toujours les mêmes traces ! Nous le rattrapons il me semble.
Merlin : Regardez. (Il montre une colonne de fumée au loin) C’est son campement. (Il donne un coup de bride) Yah !
La troupe repart.
15. EXT. – FORÊT, ANCIEN CAMPEMENT, CRÉPUSCULE :
Arthur et Elyan examinent les vestiges d’un feu.
Arthur : Encore chaudes.
Elyan : Il ne nous devance que de quelques heures.
Arthur : Bon allez, on continue.
16. EXT. – FORÊT, PLUS TARD:
Les chevaliers et Merlin cheminent encore, puis Arthur descend pour examiner le sol.
Arthur : Un passage de cerf !
Sir Léon : Nous l’avons perdu ?
Arthur : Il commence à faire trop noir pour y voir. Tâchons de trouver un endroit pour la nuit.
Merlin : Mais nous l’avons presque rattrapé !
Arthur : Il n’y a rien d’autre à faire, Merlin ! À moins que tu ne vois dans le noir ?
17. EXT. – CAMPEMENT, FORÊT, SOIR :
Merlin distribue de la soupe aux chevaliers.
Sir Léon : Encore ! Je meurs de faim. (Merlin le ressert) Merci.
Merlin s’éloigne mais Gauvain le retient.
Gauvain : Moi aussi ! Aah ! Je mangerais un cheval ! Hahaha !
Après l’avoir servi, Merlin dépose le chaudron et prépare son plat.
Arthur (en mangeant) : Dis donc Merlin, les as-tu nourris?
Merlin : Nourri qui ?
Arthur : Bah, les chevaux !
Merlin : Mais je…
Arthur (pointant avec sa cuillère) : Faut y aller ils ont faim !
Merlin : Mais j’ai…
Arthur : Maintenant !
Les chevaliers observent la scène en silence. Penaud, Merlin dépose la cuillerée qu’il n’avait toujours pas portée à son écuelle et se lève.
18. EXT. – FORÊT, PLUS TARD :
Alors qu’il est avec les chevaux Merlin ressent quelque chose. Il observe les alentours et reste attentif mais rien ne se manifeste.
19. EXT. – CAMPEMENT, FORÊT, SOIR :
Lorsque Merlin retourne au camp les chevaliers ont terminé leur repas.
Gauvain : Mm ! C’était excellent Merlin, je te remercie.
Il lui donne son écuelle vide. Perceval fait de même.
Perceval : On s’est régalé.
Sir Léon et Arthur dépose aussi leurs plats dans les bras de Merlin.
Arthur : Merlin, quand tu laveras les écuelles… (Il prend le chaudron et le rajoute sur le tas) n’oublie pas ceci.
Merlin (contenant sa colère) : C’est d’accord.
Arthur : Ah attend ! Il en reste un peu.
Arthur racle la cuillère dans le chaudron. Après l’avoir brandit sous le nez de Merlin, il l’apporte à sa bouche et émet des bruits appréciateurs, hochant la tête.
Merlin : C’était bon alors ?
Arthur : C’était un petit peu trop salé.
Arthur s’éloigne. Merlin part pour nettoyer la vaisselle
Sir Léon : Merlin !
Léon lui présente une écuelle qui était caché derrière son dos.
Sir Léon : Il en reste une pleine écuelle !
Les chevaliers rient, et Merlin aussi.
20. EXT. – CAMPEMENT, FORÊT, NUIT :
Alors que tout le monde est endormit, Merlin se réveille en sursaut à cause d’une voix.
Voix (off) : Emrys… Emrys…
Merlin se lève, aux aguets.
Voix (off) : Emrys… Emrys…
Il se met à marcher et à s’éloigner du campement.
Merlin (murmurant) : Où êtes-vous ?
Voix (off) : Emrys…
Merlin marche jusqu’à ce qu’il arrive sur un groupe de druides dans les bois. Le chef baisse sa capuche.
Iseldir : Tu n’as rien à craindre de nous. Nous savons ce que tu cherches.
Merlin : Vous le savez ?
Iseldir : L’homme que tu suis nous a volés également. Ila traversé ces bois moins de trois heures avant vous.
Merlin : Dans quelle direction allait-il ?
Iseldir : Ver l’est. Attention Emrys, tu dois être très prudent. Les légendes évoquent un secret que seuls les druides connaissent.
Merlin : Quel est ce secret ?
Iseldir : Askhanar était un homme sage. Il savait que l’on viendrait un jour troubler son repos. Le triskel, n’est pas seulement une clé. Mais un piège également.
Merlin : Que dites-vous ? Quel genre de piège ?
Iseldir : Je n’en sais rien, mais les légendes sont tout à fait claires. Sois prudent, je t’en conjure Emrys.
Merlin les dévisage et s’éloigne.
Iseldir : Emrys ! (Merlin se retourne) Il y a autre chose que disent les légendes. Ce n’est que lorsque tu auras l’impression de ne plus pouvoir avancé que tu auras trouvé la voie.
Merlin part.
21. EXT. – FORÊT, ANCIEN CAMP, JOUR :
Merlin, Arthur et les chevaliers avancent furtivement à pied, armes dégainés. Ils arrivent à un ancien campement déserté.
Arthur (contrarié) : Il est parti pendant la nuit.
Gauvain : Je ne vois pas de traces !
Sir Léon : Il les aura recouvertes.
Merlin : On allait le rattraper ! On était sur ses talons !
Merlin s'éloigne.
Arthur : Où cours-tu ? On ne sait pas quelle direction il a prise.
Merlin : Il va vers l’est !
Arthur : Comme sais-tu cela, toi ?
Merlin : Question de bon sens.
Arthur : En général le bon sens te fait plutôt défaut Merlin.
Elyan trouve du crottin de cheval.
Elyan : Attendez ! (il indique la piste) Merlin dit vrai.
Arthur : Sûrement pas.
Elyan : Tu es très fort, Merlin.
Le groupe se met en route.
Merlin (à Arthur) : « Pardon » est un mot qui ne vous vient guère naturellement.
Arthur : Non, pourquoi ? Je devrais ?
22. – EXT./INT. – FORÊT, ENTRÉE DE LA CAVERNE, PLUS TARD :
La troupe arrive en vue d’une caverne.
Arthur : C’est un cul-de-sac. Retournons sur nos pas.
Merlin : Il faut chercher dans la caverne.
Arthur : Ce serait une perte de temps.
Perceval : Arthur.
Perceval montre une trace de pas au sol. Le groupe se met en route. En entrant dans la caverne, Arthur dégaine son épée.
Arthur : Merlin c’est ridicule, où serait-il allé ?
Merlin : Au fond il y a de la lumière.
Il y a une cascade au fond de la grotte. Arthur franchit le rideau d’eau le premier. Une fois de l’autre côté, Merlin, Arthur et les chevaliers longent un lac.
Gauvain : Ce n’est pas étonnant que personne ne l’ai jamais trouvé !
23. – EXT. – COLLINE, JOUR:
La troupe arrive sur des collines, en vue d’une grande tour parmi les arbres. Ils se mettent en route vers elle.
24. EXT. – FORÊT, PLUS TARD :
Alors qu’ils marchent dans une tranchée naturelle, un carreau d’arbalète se plante dans la jambe de Perceval qui pousse un cri de douleur.
Arthur : Mettez-vous à l’abri !
Le groupe se scinde, Arthur, sir Léon et Merlin d’un côté de la fosse, Elyan et Gauvain de l’autre. Un autre carreau se fiche au pied d’Arthur.
Arthur (à Perceval) : Ça va aller ?
Perceval : Ouais, ça va !
Un carreau se plante à côté de sa tête.
Arthur : Où donc est-il embusqué ?
Arthur tape la pierre avec son épée pour attirer l’attention de Léon.
Arthur (chuchotant) : Je vais faire diversion. Emmenez-le en lieu sûr.
Arthur et Léon bougent simultanément. Arthur va vers l’autre côté de la fosse et Léon vers Perceval, qu’il aide à se relever. Tous trois se mettent à couvert. Merlin observe Borden qui change de place de tire.
Merlin (chuchotant) : Arthur.
Merlin désigne l’emplacement de Borden, qui se prépare à viser. Arthur jette un coup d’œil, fais signe à ses chevaliers puis court à découvert. Alors que Borden s’apprête à tirer, Merlin utilise sa magie pour projeter l’arbalète contre un arbre. Borden prend la fuite pendant qu’Arthur sort de la fosse. Le roi retrouve l’emplacement déserté.
Arthur : Que s’est-il passé ? Par où s’est-il enfui ?!
Merlin : Peut-être n’avait-il plus de flèches ?
Tout le monde se remet en route, Perceval en boitant. Arthur avance discrètement l’arme au poing lorsque Merlin le dépasse en courant.
Arthur : Attention !
Merlin s’arrête de justesse, évitant la collision avec une branche. Arthur le saisis à l’écart.
Arthur : Il a peut-être tendus des pièges derrière lui.
Merlin (fâché) : Là je ne vois pas où est le danger !
Merlin se dégage mais Arthur l’agrippe fermement.
Arthur : Reste ici ! Il sait que nous le suivons.
Merlin : Et alors ?! Il faut avancer !
Arthur : Nous partirons à l’aube! (s'en allant) Restons ici pour la nuit.
25. EXT. – CAMPEMENT, FORÊT, JOUR :
Borden épie le campement des chevaliers pendant que ceux-ci entretiennent leurs armes et discutent. Profitant que Merlin tourne le dos à la soupe, Borden utilise un lance-pierre pour y projeter un petit paquet. Il sourit, satisfait. Après s’être assuré que les chevaliers soient occupés, Merlin met de la soupe dans son écuelle. Il va porter la cuillère à sa bouche lorsqu’Arthur prend son plat.
Arthur : Merlin, vas donc trouver du bois pour le feu !
Merlin : Hé, mais j’étais en train de…
Arthur prend une bouchée.
Arthur : Mmmm. Mm. Mm. C’est très bon. (Aux chevaliers) Les amis, il faut vraiment goûter ça.
Gauvain : Avec plaisir !
Tous les chevaliers viennent se servir dans le chaudron. Par-dessus l’épaule de Merlin, Gauvain ingurgite bruyamment une bouchée.
Gauvain : C’que c’est bon !
Arthur : Ah ! Trop bon.
Plus tard, alors que Merlin revient avec le bois collecté, il aperçoit le roi et les chevaliers au sol, inanimés.
Merlin : Ouais, je sais ce que vous allez dire : y’avais trop de sel !
Merlin les observe. Sir Léon as son écuelle vide à la main et Gauvain ronfle.
Merlin : Ouais, bien sûr.
Il lance avec fracas sa brassée de bois au sol. Personne ne bouge.
Merlin : Si vous croyez que je vais faire toute la vaisselle…
En raclant les restes de la soupe, Merlin découvre ce qu’a lancé Borden. Il renifle le paquet lorsqu’Arthur émet des râlements. Merlin vas aussitôt l’examiner. Tous les chevaliers commencent alors à râler. Merlin met sa main sur le torse d’Arthur.
Merlin : Ic þe þurhhæle þin licsare!
Arthur expire et ses râlements cessent. Merlin fonce aussitôt vers Sir Léon pour répéter la manœuvre.
26. EXT. – FORÊT, JOUR :
Merlin court dans les bois jusqu’à ce qu’il arrive devant la tour, la tombe d’Askhanar. Il voit Borden escalader la pierre. Merlin le suit.
27. INT. – TOMBE D’ASKHANAR, PLUS TARD :
Dans la tombe, Borden parcourt un couloir avec une torche jusqu’à une entrée scellée. Sur celle-ci, la forme d’un triskel est gravée. Borden y enchâsse l’objet et tourne la gravure. Au même moment, Merlin apparaît à l’extrémité du couloir.
Merlin : N’entre pas !
Borden ouvre la porte et entre. De l’autre côté, des gargouilles rejettent aussitôt de la fumée dense qui suffoque Borden et envahit rapidement le couloir. Merlin couvre son visage et tend la main.
Merlin : Þrosm tohweorfe!
La fumée se retire. Merlin avance pour constater l’état de Borden, inanimé sur le seuil. Il prend la torche et poursuit son chemin. Après avoir monté quelques marches, il entre dans un grand hall orné de colonnes. Merlin sourit. Au milieu de la pièce, sur un piédestal, repose l’œuf conique légèrement bleuté. Après avoir déposé la torche au sol, il s’avance avec révérence. Il le touche, ému, s’apprêtant à le retirer délicatement de son socle.
Borden : Donne-le-moi !
Il marche dans la pièce.
Merlin : De quel droit te reviendrait-il ?!
Borden : Si tu me laisses le prendre, je partagerais mon gain de moitié avec toi, Merlin.
Merlin : Non il doit naître libre.
Borden : Tu as perdu la raison ! Pense à la puissance qu’il nous apportera, aux contrées sur lesquels nous régnerons ! Aux richesses…
Merlin : Cela ne m’intéresse en aucune façon !
Borden : Si nous nous rendons maîtres de ce dragon nous aurons des vies de rois. Nous aurons le loisir et le pouvoir de vivre ainsi que nous l’entendons !
Merlin (criant) : Les dragons ne sont pas des êtres qu’on utilise ! Ils doivent être laissé libres de parcourir le monde.
Borden : Ne laisse pas passer ta chance Merlin. Ta seule chance de te sortir de ta pauvre petite vie ! De ton existence insignifiante !
Merlin : Ce n’est pas ma vie qui est pitoyable, c’est la tienne. Tu l’as gâché… pour rien.
Borden se penche soudainement et ramasse la torche toujours flamboyante. Il s’approche de Merlin qui est dos à l’œuf devant le piédestal.
Borden : C’est moi qui ai réuni les pièces du triskel ! Moi qui ai trouvé le chemin qui mène jusqu’ici ! Le dragon m’appartient et à moi seul ! Assez, maintenant, rend-le moi !
Merlin : Non.
Borden brandit violemment la torche à quelques centimètres de Merlin qui doit se baisser et reculer pour l’éviter. Elle passe aussi très près de l’œuf.
Borden : Ce n’est pas toi qui m’arrêteras, jeune imbécile !
Merlin (criant) : Les dragons sont des créatures magiques ! Ils n’appartiennent à personne, ils existent pour le bien de tous !
Merlin tombe au sol.
Borden (souriant) : Qu’en sais-tu toi ? Hein ! (il brandit la torche devant son visage) Tu n’es qu’un serviteur obscur !
Merlin : Je suis le dernier Seigneur des Dragons.
Le sourire de Borden se fane.
Merlin : Prend garde ! Je t’interdis de toucher à cet œuf.
Borden va frapper une autre fois lorsque Merlin utilise sa magie pour l’envoyer valsé dans les airs. Il tombe, inconscient. Merlin se relève. Il s’approche du piédestal et prend doucement l’œuf. Des bruits sourds se font entendre puis le plafond se fissure. La tour s’effondre et Merlin coure à l’extérieur, évitant de justesse les morceaux de pierres.
28. EXT. – FORÊT, PRÈS DE LA TOMBE D’ASKHANAR, JOUR :
Merlin retrouve son sac qu’il avait laissé dans les bois. Il s’empresse d’y mettre l’œuf. Arthur et les chevaliers, armés, arrive en courant. Ils s’arrêtent pour regarder la tour s’écrouler au loin.
Arthur : Que s’est-il passé ?
Merlin : La tombe était un piège ! Il a déclenché le mécanisme... Et il est resté à l’intérieur.
Arthur : Qu’est devenu l’œuf ?!
Merlin (haussant les épaules) : Ils ont dû périr ensemble.
Arthur : Est-ce que tu l’as vu ? Il faut en être sûr.
Sir Léon : Comment voulez-vous que quelqu’un survive à ça ?
Les derniers vestiges explosent, créant un nuage de poussière. Merlin jette un coup d’œil au sac à ses pieds.
29. INT. – APPARTEMENT DE GAIUS, SOIR :
Gaius et Merlin terminent leur repas. Merlin empile les plats, évitant de regarder Gaius.
Gaius : Quel dommage pour l’œuf.
Merlin : Ouais.
Gaius : Tu n’as pas réussis à le sauver ?
Merlin : Non.
Merlin nettoie compulsivement la table avec ses doigts. Gaius le fixe jusqu’à ce qu’il rencontre son regard. Ils commencent lentement à sourire puis éclatent de rire. Merlin se lève.
Merlin : Tous les joyaux, tous les trésors du monde, Gaius ; ils ne sont rien à côté.
Merlin amène l’œuf à la table. Gaius le tient.
Gaius : Dire que nous l’avons presque égaré par ta faute.
Merlin : Pardonnez-moi Gaius, j’ai agis trop vite.
Gaius : Tu dois considérer les choses dans leur ensemble. C’est ce qu’a fait Askhanar. Il a eu la clairvoyance de tenir l’œuf caché durant plus de quatre cent ans. Maintenant Merlin, la décision est tienne. C’est à toi qu’il revient de déterminer ce qu’il va devenir.
Merlin : J’ai beaucoup pensé à cela. Il va enfin retrouver sa juste place.
30. EXT. – CLAIRIÈRE, FORÊT, NUIT :
Merlin transporte l’œuf dans la forêt et le dépose délicatement sur une souche. Le grand dragon atterrit et sourit en regardant l’œuf.
Merlin : Est-il encore vivant ?
Kilgharrah : Il peut vivre plus d’un millier d’années.
Merlin (souriant) : Ainsi vous n’êtes plus le dernier de votre espèce !
Kilgharrah : Il semblerait que non.
Merlin : Quand va-t-il éclore ?
Kilgharrah : Les jeunes dragons étaient invités à venir au monde par les Seigneur des Dragons. Eux seuls avaient le pouvoir de les exhorter à sortir de leur œuf. Tu es le dernier Seigneur des Dragon, cette tâche solennelle te revient donc, Merlin.
Merlin regarde gravement l’œuf.
Merlin : Comment dois-je le lui dire ?
Kilgharrah : Il faut que tu lui donne un nom.
Merlin se concentre et ferme les yeux, faisant appel à ses pouvoirs.
Merlin : Aithusa !
Des craquements se font entendre et des fissures apparaissent sur l’œuf, provoquées par la gueule d’un dragonneau blanc. En criaillant, le petit dragon dégage sa tête.
Kilgharrah : Un dragon blanc est assurément chose rare, et forte appropriée. Car dans la langue des dragons, le nom que tu lui as donné signifie « lumière du soleil ». La naissance d’un dragon n’est jamais sans signification. Parfois il est difficile d’en saisir le sens, mais aujourd’hui je considère qu’il est clair : le dragon blanc est de bon augure pour Albion. Pour toi, pour Arthur, et pour la nation qu’ensemble vous bâtirez.
Alors que Merlin pleure de joie, ému, le dragon blanc se dégage triomphalement.
***FIN***
Note : incantations trouvées sur Merlin Wiki.
Écrit par Merlinelo pour Merlin HypnoSéries.