Colin et Katie - GeekChicDaily 03.01.12

Saison du magicien

Merlin's back on the air, and Morgana's back in his hair. (*)

Nous n'avons pas eu l'habitude de penser à Merlin comme à une sorte de sexe-symbole quand le Merlin L'Enchanteur de Disney a défini son image auprès du public, mais Colin Morgan a changé tout ça, livrant un portrait du magicien sous les traits d'un jeune homme. La mythologie révisionniste de la série à succès Merlin importée par SyFy redémarre à partir de vendredi à 22 heures et ramène avec elle l'autre magicienne, Morgane jouée par Katie McGrath, qui a désormais adopté son côté obscur. Nous nous sommes entretenus avec les deux simulateurs en sorcellerie lors d'un court sortilège pour discuter de la saison quatre.

GeekChicDaily : Colin, quand vous vous voyez avec le maquillage du vieil homme Merlin, en quoi cela guide-t-il votre interprétation ?

Colin Morgan : Ça a toujours un aspect ludique. Quelquefois, je m'aperçois dans le miroir, je reviens sur mes pas et je me dis 'Oh mon Dieu ! Est-ce vraiment moi ?' C'est drôle, ça change votre physique. Tout le plaisir que vous pouvez avoir avec lui, c'est génial.

GCD : Katie, quand la série a commencé, espériez-vous avoir l'occasion d'interpréter un jour  le passage vers le Mal de Morgane ?

Katie McGrath : Absolument. De mon point de vue, j'ai le meilleur personnage de la série, même si je suis sûre que tout le monde dit ça. De là où elle commence jusque là où elle finit, c'est aux antipodes l'un de l'autre, ça garde sa fraîcheur chaque année. Si vous êtes familier avec la légende, vous savez qu'elle va devenir cette grande et toute-puissante méchante, et pour moi, c'est le point que j'attendais depuis des années. Les producteurs me disaient que nous nous dirigions vers ça doucement, nous progressions tout doucement et je m'asseyais et leur disais : « Non, non, non ! Je veux que ça arrive maintenant ! » Et donc maintenant, dans la saison quatre, j'ai l'impression d'avoir ma véritable vocation, être une vraie sal***. Je pense que les gens l'aiment davantage quand elle est méchante. Ses scènes sont plus fortes.

GCD : Est-ce que les scénaristes parlent irlandais ? Il y a beaucoup de références cachées pour les non-initiés, c'est le cas de Dorocha, Callix, Samhain, etc...

Katie McGrath : Et bien, pour parler en tant qu'Irlandaise, nous avons une richesse incroyable en matière de contes de fées et une énorme quantité de fantasy dans une partie de notre patrimoine. Je pense que les scénaristes ont juste emprunté beaucoup de mythes celtiques et je suis toujours ravie quand ils entrent en jeu. Je suis là à dire « Yep, je sais comment dire ça ». J'ai l'impression de représenter mon pays.

GCD : Même si la série change des aspects de l'histoire, la légende est connue et elle a un point final. Vous aimez le connaître ? Comment cela affecte-t-il la façon dont vous l'abordez ?

Colin Morgan : Oui, les légendes sont toujours là, mais les scénaristes et les producteurs de la série ont toujours été très bons dans l'art de changer ce qu'ils voulaient. Comme nous sommes dans un univers de fantasy, nous avons beaucoup de libertés vis à vis de ce qui peut être montré et de la façon de le montrer, et c'est toujours fascinant. Vous ne savez jamais vers où ils vont aller, mais au niveau du point final, il sera intéressant de voir si ce sera un véritable récit de la légende ou bien un récit très imaginatif.

Katie McGrath : Actuellement, ils n'abandonnent pas la légende, ils conservent chaque partie de la légende , c'est important. Vous avez encore Lancelot, l'épée dans le rocher et tout ça – toutes ces choses qu'ils vont vous montrer d'une  façon différente. Je pense que c'est ce qui rend la série si populaire : même si vous connaissez très bien la légende, vous pouvez quand même la regarder, l'apprécier et elle peut vous surprendre. Si vous ne savez rien sur elle, vous l'aimez tout simplement et donc je pense qu'ils ont misé sur la bonne combinaison. Tout le monde connaît l'histoire, et je connais donc le point final, mais je ne sais pas comment on va en arriver là et je ne veux pas trop en savoir.

GCD : Avez-vous une idée de combien de temps la série va encore durer ? Par exemple, couvrira-t-elle la Quête du Saint Graal, la bataille finale avec Mordred, Arthur rejetant Excalibur dans le lac, et tout ça ?

Colin Morgan : Je pense qu'ils pourraient explorer tous ces aspects. Je veux dire que nous avons déjà exploité beaucoup Excalibur, Lancelot et la Dame du Lac dans la série, et donc il n'y a aucune raison pour qu'ils ne le fassent pas. Nous n'avons jamais été dans un récit traditionnel de la légende, et donc ce sera aussi intéressant pour moi que pour le public.

Katie McGrath : Je pense que la série continuera aussi longtemps qu'elle restera populaire et que les producteurs voudront la poursuivre. Si le public est au rendez-vous, je ne vois pas pourquoi elle ne continuerait pas. Ce qui est génial avec la Légende Arthurienne, c'est qu'elle renferme tellement de parties. Ils n'ont pas encore exploré toutes les histoires des chevaliers, Gauvain, le Saint Graal, Perceval et toutes ces choses qui n'ont pas été abordées. Nous n'avons probablement pas fait un tiers  de ce qui existe. Et donc, aussi longtemps qu'il y aura le désir de chacun de la faire, et le désir du public de la regarder, je pense que la série pourra continuer aussi longtemps que possible.

GCD : Avez-vous été surpris par l'accueil favorable réservé à la série aux États-Unis ?

Colin Morgan : C'est intéressant, parce que Merlin est quelque chose de très anglais et donc, bien entendu, c'est formidable quand quelque chose comme ça devient populaire ailleurs. Mais il y a une base de fans de la Légende Arthurienne dans le monde entier. La chose que nous n'avons jamais vue auparavant est la légende placée dans le genre fantasy, ce qui ouvre grand de nouvelles portes. La fantasy semble vraiment être à la mode en ce moment, et notre série est dans le bon créneau de ce point de vue. Le soutien des fans aux US a été phénoménal – la Comic Con' était incroyable. Nous naviguons à vue – nous travaillons huit mois par an sur la série qui est sur la toile dans le monde entier. Nous sommes vraiment reconnaissants, nous ignorons quelle est la clé de tout ceci mais peut-être que les fans le savent.

Katie McGrath : Je suis très touchée par la façon dont elle a su s'emparer des cœurs dans tant de pays. Votre cerveau ne rêve pas aussi grand quand vous faites une petite série de fantasy dans le Pays de Galles, qui se retrouve ensuite dans 183 pays. Votre esprit ne l'imagine pas. Je suis surprise parce que je n'aurais jamais pensé que je deviendrais actrice, que je participerais à une série en Angleterre, sans parler de l'Amérique. Mais je pense que le succès de la série est basé sur le fait qu'elle est honnête et que c'est un bon récit. Ce sont des bonnes interprétations, des beaux décors et de beaux costumes. C'est quelque chose sur lequel nous pouvons tous nous appuyer ce qui est agréable, et de ce point de vue, je ne suis pas surprise qu'elle marche si bien en Amérique. J'en suis extrêmement heureuse.

GCD : Comment c'était de participer à Doctor Who ?

Colin Morgan : C'était l'un de mes premiers jobs en tant qu'acteur – j'ai beaucoup appris de ça. Je n'avais pas vraiment vu Doctor Who auparavant – ce n'était pas très important en Irlande quand j'ai grandi – mais j'ai lu le script et j'en suis aussitôt tombé amoureux. Je me suis senti très chanceux d'y participer et j'ai beaucoup appris de David Tennant, qui est un acteur phénoménal.

GCD : Quand Merlin est passé aux US d'un Network au câble, avez-vous remarqué quelque chose de différent de votre point de vue, ou bien était-ce juste une chose très distante et lointaine sans effet immédiat ?

Colin Morgan : Nous ne l'avons pas vraiment remarqué – je pense que nous nous sentons vraiment à l'abri ici à cause de la distance kilométrique ; nous ne savons jamais vraiment tout ce qui se passe. Notre objectif est fixé sur tourner la série et la faire, et ce qui se passe après, je ne suis pas très au courant. Et donc, tout ce que nous savons c'est que la série était sur NBC, et qu'ensuite elle a trouvé sa place légitime, je pense, sur SyFy. Elle semble avoir gagné en popularité et donc c'était une bonne initiative.

Katie McGrath : Fondamentalement, c'est une série de la BBC, faite pour la BBC, et c'est son premier public parce que c'est là qu'elle a été diffusée en premier. La différence qui s'est produit quand elle est arrivée sur Syfy, c'est que SyFy l'a vraiment considérée comme une série. Ils ont compris ce que nous essayions de faire. Merlin n'est pas une chose ordinaire aux États-Unis, c'est une série très anglaise, très britannique. Ils ont adhéré à ça et il semble qu'ils l'aient vraiment compris. Je pense qu'elle était un peu perdue avant parce que personne ne savait vraiment où la mettre. Mais aussitôt qu'elle est arrivée sur SyFy, le diffuseur était bien plus favorable et ça l'a vraiment aidé à s'implanter en Amérique.

GCD : Quand vous avez préparé vos personnages qui sont si connus et qui ont été interprétés dans tant de pays, comment avez-vous orienté vos recherches ? Ça semble une tâche écrasante.
Colin Morgan : Ça l'est, j'ai certainement lu la Légende Arthurienne sous toutes ses formes, depuis Mallory et Tennyson jusqu'à The Once and Future King. Ce qui m'a fait réaliser qu'il y a tellement de récits et de versions de la légende... mais nous n'avons jamais vu le jeune Merlin auparavant. Et ceci m'a donné tant de liberté et de latitude. Ça se place dans le genre médiéval mais elle présente une sorte d'humour contemporain et donc je n'ai pas le sentiment d'être entravé par le récit de la légende. A la fin de la journée, je me rend compte que c'est mon récit, c'est mon tour d'offrir ma version de Merlin.

GCD : Si vous aviez des pouvoirs magiques, à quoi les utiliseriez-vous et pourquoi ?

Colin Morgan : Probablement pour me téléporter, j'ai passé beaucoup de temps dans les aéroports ces derniers temps. Garder ses chaussures et ne pas avoir à rester pendant quatre heures dans les files de contrôle de passeports serait génial.

GCD : Comment aimeriez-vous voir votre personnage évoluer dans les prochaines saisons ?

Colin Morgan : Et bien, je pense que nous avons maintenant dépassé le stade Merlin jeune garçon. Le générique a été changé – John Hurt ne m'appelle plus le 'jeune garçon' mais le 'jeune homme'. Je pense que c'est une bonne progression – il est devenu un jeune homme, il a mûri et il avance vers son avenir. J'aimerais qu'il commence à devenir ce puissant sorcier que nous connaissons dans la légende, une fois qu'il apparaît, une fois que ses pouvoirs ne sont plus secrets.

GCD : Si Morgane pouvait passer cinq minutes seule avec Guenièvre, que ferait-elle ?

Katie McGrath : Elle la giflerait. [rires] Elles s’assoiraient probablement dans une pièce, essayeraient leurs couronnes et, en se basant sur qui porte le mieux la couronne, elles décideraient qui pourrait être reine.

GCD : Quels sont vos nouveaux projets ? Des films en cours ?

Colin Morgan : J'ai fait un film il y a deux ans, il vient juste d'être diffusé au Royaume-Uni et en Irlande et il devrait arriver aux États-Unis aux alentours du mois de mars – il s'intitule Parked. Je l'ai tourné en Irlande avec Colm Meaney.

Katie McGrath : Je viens juste de terminer une mini-série intitulée Labyrinth, produite par Ridley Scott. C'est avec John Hurt, mais je ne l'ai toujours pas rencontré ! La série est en deux parties – il est dans la partie moderne et je suis dans la partie médiévale, et nous nous sommes manqués tous les deux jour après jour. Je l'ai terminée ce mardi. J'ai également fait le film W.E. de Madonna qui sortira en janvier. C'est véritablement une bonne réalisatrice – elle a un incroyable sens du détail. Elle est une vraie directrice pour les acteurs, qui aime parler de tous les aspects et de l'interprétation. Wallis Simpson est un personnage qui est vraiment cher à son cœur et donc elle sait tout, autant que vous pouvez imaginer que Madonna puisse être quand elle est passionnée par quelque chose. Ensuite, le tournage de la saison 5 de Merlin commencera en mars, et donc tout va démarrer.

GCD : Vous avez donc joué beaucoup de rôles d'époque. N'avez-vous jamais souhaité jouer simplement un personnage en short et T-shirt ?

Katie McGrath : Mon Dieu oui ! Donnez-moi un AK-47 et une paire de jeans, et donnez-moi des aliens à combattre. Ils sont en train de faire un préquel à Blade Runner, je pourrais faire ça. Téléphonons à Ridley Scott et disons : 'Hey, allez, chéri... tu vois ? Je pourrais être un Répliquant' J'ai déjà travaillé pour lui une fois déjà, je pourrais recommencer !

(*) NdT : jeu de mots intraduisible en français qui repose sur l'analogie entre 'in the air' et 'on his hair'
- Merlin's back on the air : Merlin de retour sur les écrans
- Morgana's back in his hair: allusion à la chevelure de Morgane.

GeekChicDaily – 3 janvier 2012

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Crédit traduction : Locksley pour Merlin-Hypnoweb